Droit devant

Y'a comme un goût amer en nous
Un avant-goût de désespoir
Marcher, aller droit devant
Plus loin que la ligne d'horizon
Puisqu'ici c'est mourir un peu

Il flotte  comme un parfum âcre dans l'air
L'odeur de la peur et celle de la misère
Partir pour une vie meilleure
Ne plus  se retourner
Pour ne jamais rien regretter

Y'a comme un vent  d'espoir qui souffle
Un chant s'élève au-dessus du brouillard
Un chuchotement qui s’amplifie
Une main qui se tend, un fardeau qu'on dépose
Et l’envie de vivre malgré tout

Nous partageons le même ciel
Vue d’ici l'océan est immense
Y'at-il  des frontières tout au milieu de l’eau
D’une fontaine de larmes jaillira l’espérance
D’une poignée de sable renaîtra la confiance

De la désespérance à l'espoir,  il y  a un chemin à suivre et c'est peut-être ce qu'a voulu démontrer le sculpteur ?

C'est bien dans la consigne et l'association des statues à un peuple de réfugiés est bien pertinente. Mais pour nous qui avons eu l'image sous les yeux il y a un contraste entre ce magnifique bord de mer et les sentiments rapportés.

Par exemple, "l'odeur de la peur et de la misère" dans cet environnement est difficile à concevoir. Il faudrait doc lire ton texte en faisant abstraction de l'image ce qui pour moi est difficile.

a contrario la deuxième partie du texte pleine d'espérance cadre tout à fait avec l'installation La dernière strophe est superbe de ce point de vue.

En tous cas une très belle consigne

Un texte qui donne une impression partagée entre tragique et espoir.

Je viens de lire le poème de Tober juste avant le tien Cassy et c'est curieux et intéressant de constater comment des images avec ce qu'elles contiennent - et ici, tout le monde sait ce qu'elles disent -  peuvent parler différemmentà  l'un ou à l'autre. Ton poème est lui, résolument optimiste et plein d'espoir. Très poétique aussi : il magnifie - si l'on peut employer ce terme ici -  la misère par la poésie. Il la rend moins lugubre.

Beau message d'espérance après deux premières strophes terribles, qui collent parfaitement à la consigne...

A partir de la situation dramatique des réfugiés, il faut vraiment beaucoup de talent pour traduire l'espoir que chante tes deux dernières strophes... Très beau poème ...

Il y a un passé douloureux, il y a un avenir caressant l'espoir... et entre... il y a la photo, le présent.
Je crois que je l'aurai même presque présenté ainsi...
Les deux premières strophes
La photo
Les deux dernières strophes.

J'aime bien le chant d'espoir de tes deux dernières strophes bien que j'ai eu quelques difficultés avec la forme de ton poème. En terme de rythme et de musicalité, je ne les ai pas ressentis à la lecture, en dehors de la première strophe où il y a plus de rythme.

C'est vrai que lorsque la forme du poème m'apparaît, y'a comme un bug chez moi, faut que les mots chantent et dansent lors de ma lecture, sinon cela me gène un peu pour apprécier le texte. Par contre, je trouve qu'il y a de très belles images.

Du désespoir à l’espoir, ce poème est un bel élan humaniste, qui ne parvient pas à se résigner au pire. La plus belle idée à mon sens : Y'at-il des frontières tout au milieu de l’eau

Je ne partage pas la vision de KZ sur L'odeur de la peur et celle de la misère. Bien sûr ce bord de mer, ce soleil et ce ciel bleu évoquent des odeurs salubres, par contre ce silhouettes grisâtres, maigres et pauvrement vêtues, qui ont l’air surgies du sable, peuvent très bien évoquer des odeurs négatives. Une de mes premières idées était d’ailleurs celle d’une troupe de morts-vivants comme ceux des films d’horreur.

Précisément je trouve qu’une part de l’intérêt de cette installation, c’est le contraste entre la beauté du décor et les personnages un peu fantomatiques qui le hantent.

Je suis assez d'accord avec Tobermory sur ses deux derniers paragraphes.

Par contre, j'ai bien aimé, moi, le rythme et la musicalité de ton texte, Cassy, et en particulier grâce à la première ligne de chaque strophe, dont la construction se répond.

Et sur le fond, cela me fait toujours plaisir de lire des poèmes qui se terminent par une note d'espour

J'aime bien comment ton poème se développe et l'attaque de chaque strophe qui amène un nouveau sentiment