On y croyait
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catsoniou
Kz
Sherkane
July_C
Charlotte
9 participants
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On y croyait
Y a comme un goût amer en nous
On y croyait .
On a cru ces passeurs qui nous en mettaient plein les yeux et la bouche à nous vanter l’abondance des monts et merveilles étalées sur la terre bénie des dieux de l’occident.
Il suffisait d’oser prendre le large , d’oser franchir l’eau delà la mer, et de l’océan, il suffisait de payer pour gagner la fortune, de payer pour trouver la liberté, de payer encore pour goûter à la fraternité entre tous les genres humains ,de payer encore pour savourer l’égalité entre les hommes et femmes de bonne volonté où chacun jouirait de justice et de paix, où chacun mangerait à sa faim et dormirait sous un toit....
On y croyait…
la foi a vacillé quand la tempête s'en est mêlé sur le rafiot où nous étions entassés les uns sur les autres tels des bêtes destinées l’abattoir. Cela tanguait de partout : tous les éléments se déchaînaient contre nous .
Nos prières n’ont émus ni Allah ni Bouddha ni Yahvé. On s’est retrouvé dans la merde , dans la flotte jusqu’au cou.
Et si je suis là à vous raconter mon histoire c’est par je ne sais quel miracle. Je n’avais pourtant pas de bouées de sauvetage mais je sais nager :c’est ce qui m’a sauvé. Ce n’est pas pour autant que j’ai fini de ramer, de marcher…je n’ai plus que ma peau sur mes os…
Mais j’ai gagné le rivage…
L’eldorado ?
On s’est bien foutu de notre gueule !Mais c’est notre faute à nous aussi :qu’est ce qu’on peut être con parfois !
On a cru ces passeurs qui nous en mettaient plein les yeux…
C’est eux qui s’en sont mis plein les poches…
Maintenant que j’y suis, j’y reste. Je reste même sans un sou, même sans papier, je reste .
Y a comme un goût amer en nous en moi mais je suis, je suis vivant et je le crierai sur tous les toits du monde.
On y croyait .
On a cru ces passeurs qui nous en mettaient plein les yeux et la bouche à nous vanter l’abondance des monts et merveilles étalées sur la terre bénie des dieux de l’occident.
Il suffisait d’oser prendre le large , d’oser franchir l’eau delà la mer, et de l’océan, il suffisait de payer pour gagner la fortune, de payer pour trouver la liberté, de payer encore pour goûter à la fraternité entre tous les genres humains ,de payer encore pour savourer l’égalité entre les hommes et femmes de bonne volonté où chacun jouirait de justice et de paix, où chacun mangerait à sa faim et dormirait sous un toit....
On y croyait…
la foi a vacillé quand la tempête s'en est mêlé sur le rafiot où nous étions entassés les uns sur les autres tels des bêtes destinées l’abattoir. Cela tanguait de partout : tous les éléments se déchaînaient contre nous .
Nos prières n’ont émus ni Allah ni Bouddha ni Yahvé. On s’est retrouvé dans la merde , dans la flotte jusqu’au cou.
Et si je suis là à vous raconter mon histoire c’est par je ne sais quel miracle. Je n’avais pourtant pas de bouées de sauvetage mais je sais nager :c’est ce qui m’a sauvé. Ce n’est pas pour autant que j’ai fini de ramer, de marcher…je n’ai plus que ma peau sur mes os…
Mais j’ai gagné le rivage…
L’eldorado ?
On s’est bien foutu de notre gueule !Mais c’est notre faute à nous aussi :qu’est ce qu’on peut être con parfois !
On a cru ces passeurs qui nous en mettaient plein les yeux…
C’est eux qui s’en sont mis plein les poches…
Maintenant que j’y suis, j’y reste. Je reste même sans un sou, même sans papier, je reste .
Y a comme un goût amer en nous en moi mais je suis, je suis vivant et je le crierai sur tous les toits du monde.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: On y croyait
Un personnage avec plein de hargne et de révolte envers ces passeurs qui profitent de la souffrance des gens pour promettre monts et merveilles. Arrivés au-delà de la mer, c'est sans papier, sans sous et clandestin qu'ils arrivent bercés par des désillusions.
Mais ce personnage que tu présentes est plein de force et malgré son amertume, il est prêt à se battre pour continuer à vivre.
Par contre, je ressens moins les autres personnages qui restent trop inconnus dans l'utilisation du "on" et qui sont bien présents sur la photo...
Mais ce personnage que tu présentes est plein de force et malgré son amertume, il est prêt à se battre pour continuer à vivre.
Par contre, je ressens moins les autres personnages qui restent trop inconnus dans l'utilisation du "on" et qui sont bien présents sur la photo...
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: On y croyait
Malgré la gravité du sujet, de nombreuses pointes d'humour que j'ai aimées! Bravo!
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: On y croyait
"Il suffisait de payer", cette répétition résume assez durement l'épaisseur de ce texte et l'étendue de l'erreur de ces réfugiés.
Un bon texte, merci !
Un bon texte, merci !
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: On y croyait
On ne dénoncera jamais assez cette exploitation de la détresse humaine !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: On y croyait
Un texte sur la croyance, sur les illusions, sur l’argent, auquel les répétitions ( on y croyait ; il suffisait de payer ) donnent de la force. Un texte virulent, qui ne mâche pas ses mots, un cri de colère, mais aussi de volonté de vivre. Un texte bien envoyé , mais dans lequel j’ai malgré tout moins trouvé que d’habitude la "Charlotte's touch", sauf dans l’humour grinçant et un brin absurde de :
il suffisait de payer pour gagner la fortune, de payer pour trouver la liberté, de payer encore pour goûter à la fraternité entre tous les genres humains ,de payer encore pour savourer l’égalité entre les hommes et femmes de bonne volonté
il suffisait de payer pour gagner la fortune, de payer pour trouver la liberté, de payer encore pour goûter à la fraternité entre tous les genres humains ,de payer encore pour savourer l’égalité entre les hommes et femmes de bonne volonté
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: On y croyait
Je ne sais ce qu'ajouter à ce qu'ont dit les autres. Je suis globalement d'accord, et j'ai beaucoup aimé ton texte, Charlotte. En particulier, toute cette question de la foi, qui semble ici accordée "à tort" (dans ces menteurs de passeurs et en ces dieux qui ne répondent pas). Mais il y en a une qui reste jusqu'à la fin : une foi constante dans la vie. J'aime donc particulièrement cette phrase :
"Y a comme un goût amer en nous en moi mais je suis, je suis vivant et je le crierai sur tous les toits du monde."
(la répétition de "je suis" est-elle volontaire ?)
"Y a comme un goût amer en nous en moi mais je suis, je suis vivant et je le crierai sur tous les toits du monde."
(la répétition de "je suis" est-elle volontaire ?)
Sel.- Kaléïd'habitué
- Humeur : Entre bleu clair et bleu foncé
Re: On y croyait
Oui, un bon texte et même si tu ne parles pas des autres silhouettes, on les sent malgré tout présentes par l'atmosphère que tu crées.
Des mots forts, durs tempérés de ton humour féroce.
J'aime !
Des mots forts, durs tempérés de ton humour féroce.
J'aime !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: On y croyait
Oui Tober, j'ai écrit ce texte un peu trop vite. C'est un peu brouillon.
Oui Sel, c'est fait exprès la répétition du "Je suis"
A tous merci de vos commentaires.
Oui Sel, c'est fait exprès la répétition du "Je suis"
A tous merci de vos commentaires.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
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