Milosz — Radost — et Zora
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Amanda.
catsoniou
Escandélia
July_C
madeleinedeproust
Admin
AlainX
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Milosz — Radost — et Zora
— Dis donc Milosz ? C’est pas de la neige à la pistache ça ?
— Tu rigoles Radost, c’est de la neige à la Pàlinka distilée par mon oncle Vuk, dans son appareil à distiller qu’il tient de Tito lui-même au bon vieux temps où on été Yougos. Il y a de la pomme, de la poire, des coings et des abricots. Je peux te dire que ça tiens au ventre. T’es pas là de fondre avec ça !
— Y a pas de pistache ?
— des fois tu m’énerves !
— pasque moi j’aime bien la pistache de Turquie, parait que ça calme le mal de dents. Et tu sais, mon bon Milosz, ben moi j’ai le mal d’amour !
— Ah bon t’es amoureux toi ? Radost, le neigeux tout froid, amoureux on aura tout vu ! Tu vas fondre mon pote !! L’amour c’est trop chaud pour toi !
— Suis amoureux d’un ballon !
— hein ?
— enfin un genre … une boule de neige si tu préfères ! Elle a de ces rondeurs ! Elle est lisse, super bien moulée ! Faut voir quand elle se roule jusqu'à moi, quelle vient me chuchoter à l'oreille, je peux pas m’empêcher de fondre d'amour pour elle.
— et elle s'appelle comment ta dulcinée?
— Zora la Douce.
— Zora la Douce ? Mais tu sais qui c'est au moins Zora la douce? Je l’ai vue derrière la vitrine de Gogo la Dorure ! elle vend ses charmes au gratin international ! C’est pas un boule pour toi ça ! Elle va pas te vider les choses, elle va plutôt te pomper tes pistaches à donf. en plus elle carbure à la neige ! normal tu me diras, vu son état, mais là c’est avec la poudre qu’elle se goinfre, la coke si tu préfères !
— Nan, Zora c’est pas ça. Elle est très prude, bien que ronde c’est pas une roulure. tu te trompes !
— C’est elle qui te trompe oui ! elle attend que tu fondes pour te prendre tout ton liquide. On connait ses pratiques dans tout le Montenegro !
— Tu me déçois Milosz, tu es jaloux, toi qui ne sais même pas parler aux boules de neige ! Quand il y en a une qui se laisse faire, tu la serres tellement entre tes doigts glacés, qu’elle explose en milles flocons.
— Arrete Radost, tu ne sais lever que des trainées neigeuses. Tu finiras à l’égout comme tous les ans, emporté jusqu’à la mer tu deviendras aussi anonyme qu’un grain de flotte. Tandis que moi, je saurais remonter à la surface des eaux en temps voulu. Me faire évaporer comme il convient, voyager dans les nuages et revenir ici. renaitre encore une fois. être flocon, neige qui s’agglutine et le Dieu des Dieux du Froid me façonnera encore une fois un corps digne de moi….
— Tu me fais pleurer Milosz, je fonds….
.
— Tu rigoles Radost, c’est de la neige à la Pàlinka distilée par mon oncle Vuk, dans son appareil à distiller qu’il tient de Tito lui-même au bon vieux temps où on été Yougos. Il y a de la pomme, de la poire, des coings et des abricots. Je peux te dire que ça tiens au ventre. T’es pas là de fondre avec ça !
— Y a pas de pistache ?
— des fois tu m’énerves !
— pasque moi j’aime bien la pistache de Turquie, parait que ça calme le mal de dents. Et tu sais, mon bon Milosz, ben moi j’ai le mal d’amour !
— Ah bon t’es amoureux toi ? Radost, le neigeux tout froid, amoureux on aura tout vu ! Tu vas fondre mon pote !! L’amour c’est trop chaud pour toi !
— Suis amoureux d’un ballon !
— hein ?
— enfin un genre … une boule de neige si tu préfères ! Elle a de ces rondeurs ! Elle est lisse, super bien moulée ! Faut voir quand elle se roule jusqu'à moi, quelle vient me chuchoter à l'oreille, je peux pas m’empêcher de fondre d'amour pour elle.
— et elle s'appelle comment ta dulcinée?
— Zora la Douce.
— Zora la Douce ? Mais tu sais qui c'est au moins Zora la douce? Je l’ai vue derrière la vitrine de Gogo la Dorure ! elle vend ses charmes au gratin international ! C’est pas un boule pour toi ça ! Elle va pas te vider les choses, elle va plutôt te pomper tes pistaches à donf. en plus elle carbure à la neige ! normal tu me diras, vu son état, mais là c’est avec la poudre qu’elle se goinfre, la coke si tu préfères !
— Nan, Zora c’est pas ça. Elle est très prude, bien que ronde c’est pas une roulure. tu te trompes !
— C’est elle qui te trompe oui ! elle attend que tu fondes pour te prendre tout ton liquide. On connait ses pratiques dans tout le Montenegro !
— Tu me déçois Milosz, tu es jaloux, toi qui ne sais même pas parler aux boules de neige ! Quand il y en a une qui se laisse faire, tu la serres tellement entre tes doigts glacés, qu’elle explose en milles flocons.
— Arrete Radost, tu ne sais lever que des trainées neigeuses. Tu finiras à l’égout comme tous les ans, emporté jusqu’à la mer tu deviendras aussi anonyme qu’un grain de flotte. Tandis que moi, je saurais remonter à la surface des eaux en temps voulu. Me faire évaporer comme il convient, voyager dans les nuages et revenir ici. renaitre encore une fois. être flocon, neige qui s’agglutine et le Dieu des Dieux du Froid me façonnera encore une fois un corps digne de moi….
— Tu me fais pleurer Milosz, je fonds….
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AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: Milosz — Radost — et Zora
C'est un texte très "chantant" je trouve. Très original avec ses allusions à la rondeur, au froid, à la neige qui font le lien avec le bonhomme de neige de la photo.
J'ai trouvé aussi de la douceur, je ne saurais te dire où exactement, à travers les lignes sans doute
Très peu de fautes, mais elle piquent vachement les yeux
J'ai trouvé aussi de la douceur, je ne saurais te dire où exactement, à travers les lignes sans doute
Très peu de fautes, mais elle piquent vachement les yeux
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Milosz — Radost — et Zora
J'adoooooooooore! (et je fais un commentaire super constructif comme vous pouvez tous le constater!)
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
Re: Milosz — Radost — et Zora
J'adoooooooooooooooore
(encore!)
(de la même veine que Mad)
(encore!)
(de la même veine que Mad)
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: Milosz — Radost — et Zora
Comme toujours, on en mangerait !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Milosz — Radost — et Zora
Il y avait, selon Juliette Greco, le poisson et le petit oiseau qui s'aimaient d'amour tendre, il y a maintenant la boule de neige amoureuse d'un ballon : amour éphémère certes, mais passion quand même ! Le est à proscrire ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Milosz — Radost — et Zora
Bien qu'un dialogue, je pense à une sorte de conte en te lisant....Excellent !
Y a des fôtes....Enfin, AlainX !
Y a des fôtes....Enfin, AlainX !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: Milosz — Radost — et Zora
un texte dans lequel j'ai eu un peu de mal à rentrer. En y réfléchissant, je me demande si le style un peu populaire du dialogue ne tue pas la poésie de l'idée de base qui est excellente. L'insertion de la "pistache" me semble un peu capillotractée.
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: Milosz — Radost — et Zora
J'ai bien aimé le mélange poésie, trivialité pour ma part. Et d'ailleurs, pourquoi n'y aurait-il pas de la poésie dans la trivialité ? Comme d'habitude, tu as le chic pour glisser subrepticement quelques faits du jour dans tes textes et l'art de transformer les noms... Gogo la Dorure ! Super !
Invité- Invité
Re: Milosz — Radost — et Zora
Kz a écrit:un texte dans lequel j'ai eu un peu de mal à rentrer. En y réfléchissant, je me demande si le style un peu populaire du dialogue ne tue pas la poésie de l'idée de base qui est excellente. L'insertion de la "pistache" me semble un peu capillotractée.
J'ai écrit le texte un peu comme un sketch.
Il faudrait une petite mise en scène pour le côté poétique.
Du haut de ma prétention j'imaginais Arditi et Luchini dialoguant ce truc !
Sinon pour ce qui est de l'insertion de la pistache… tu as tout à fait raison…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: Milosz — Radost — et Zora
Tu es doué et tu en fais bien profiter les autres.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Milosz — Radost — et Zora
ah bah du coup, j'ai relu avec la vision d'Arditi et Luchini en tête.... excellent
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: Milosz — Radost — et Zora
Comme Yvanne, j'aime beaucoup ce mélange de poésie de fantaisie débridée et de jeu avec les mots. Et on ne peut que craquer pour une créature aussi bien roulée que cette boule.
AlainX, ton Milosz dans la neige m'a rappelé le poète lituanien d’expression française du même nom O.W. de Milosz, auteur d'un superbe et très mélancolique poème sur le cimetière de Lofoten
( « L’horloge du dégel tictaque lointaine
Au cœur des cercueils pauvres de Lofoten. »)
AlainX, ton Milosz dans la neige m'a rappelé le poète lituanien d’expression française du même nom O.W. de Milosz, auteur d'un superbe et très mélancolique poème sur le cimetière de Lofoten
( « L’horloge du dégel tictaque lointaine
Au cœur des cercueils pauvres de Lofoten. »)
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Milosz — Radost — et Zora
Tobermory, tu as une culture qui ne cessera jamais de m'étonner…
J'ignorais l'auteur que tu évoques
Sur le net, j'ai trouvé cet extrait que j'ai trouvé beau, évocateur et émouvant
Loin de nos archipels de ruines, de lianes, de harpes,
Loin de nos montagnes heureuses.
— Il y avait la lampe et un bruit de haches dans la brume,
Je me souviens,
Et j'étais seul dans la maison que tu n'as pas connue,
La maison de l'enfance, la muette, la sombre,
Au fond des parcs touffus où l'oiseau transi du matin
Chantait bas pour l'amour des morts très anciens, dans l'obscure rosée.
C'est là, dans ces chambres profondes aux fenêtres ensommeillées
Que l'ancêtre de notre race avait vécu
Et c'est là que mon père après ses longs voyages
Était venu mourir.
J'étais seul et, je me souviens,
C'était la saison où le vent de nos pays
Souffle une odeur de loup, d'herbe de marécage et de lin pourrissant
Et chante de vieux airs de voleuse d'enfants dans les ruines de la nuit.
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J'ignorais l'auteur que tu évoques
Sur le net, j'ai trouvé cet extrait que j'ai trouvé beau, évocateur et émouvant
Loin de nos archipels de ruines, de lianes, de harpes,
Loin de nos montagnes heureuses.
— Il y avait la lampe et un bruit de haches dans la brume,
Je me souviens,
Et j'étais seul dans la maison que tu n'as pas connue,
La maison de l'enfance, la muette, la sombre,
Au fond des parcs touffus où l'oiseau transi du matin
Chantait bas pour l'amour des morts très anciens, dans l'obscure rosée.
C'est là, dans ces chambres profondes aux fenêtres ensommeillées
Que l'ancêtre de notre race avait vécu
Et c'est là que mon père après ses longs voyages
Était venu mourir.
J'étais seul et, je me souviens,
C'était la saison où le vent de nos pays
Souffle une odeur de loup, d'herbe de marécage et de lin pourrissant
Et chante de vieux airs de voleuse d'enfants dans les ruines de la nuit.
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AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
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