Déchéance
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Nerwen
Escandélia
Admin
Charlotte
Gaia
9 participants
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Déchéance
Nom et prénom : Alice de Langres
Age : 49 ans
Profession : Femme au foyer
Milieu social : Bourgeois
Ville : Langres
"-Non, tu ne voteras pas, m'a annoncé M. de Langres, mon époux. La politique est aux hommes ce que la vaisselle, le ménage et la cuisine est aux femmes.
-Ce sont mes droits, ai-je répliqué, tu ne peux pas m'en priver !
-C'est hors de question. La France va déjà assez mal comme ça, inutile de l'achever. Des femmes qui votent... J'vous jure, qu'est-ce qu'on va pas inventer !.."
Il était gentil, mais ses idées dépassées. Il ne comprenait rien à un monde qui évoluait plus vite que lui. Alors j'ai pris ma décision. Je voterai, mais pas lui.
Je me suis munie d'un lourd couteau de cuisine, et je me suis glissée dans le lit conjugal. Il râlait encore lorsque je lui ai enfoncé par trois fois la lame dans les entrailles. Il a simplement demandé "Pourquoi ?", je ne lui ai pas répondu.
J'ai pu ainsi voter, enfin ! Ce serait sans doute la dernière fois, mais une fois suffirait. On ne pourrait en dire autant de feu mon mari, qui ne se mêlera plus ni de sa politique, ni de la mienne. Enfin, je pouvais participer à la bonne marche du monde. De mon monde.
J'étais radieuse. Celui que j'aimais était mort, et de ma main ! Je risquais la peine de mort, aussi. Mais j'avais voté, je mourrais heureuse, avec un sentiment de travail -de devoir- accompli. Et j'avais la certitude que mon avenir était tout tracé.
Le matin au bureau de vote, l'après-midi au poste de police. Et pour cause, je venais d'avouer mon crime, une pointe de fierté dans la voix, et un sourire mauvais aux lèvres. On m'a conduite à ma cellule, sans un mot. Ils ne m'ont rien ordonné, je n'ai rien contesté. Une scène parfaite, jouée et rejouée dans ma tête ; c'était grisant, de la jouer ici.
Alice de Langres a été décapitée un mois plus tard. Elle a tout raconté, dans les moindres détails, refusant toute circonstance atténuante. Sa tête arborait le même air de triomphe, une fois détachée du corps.
-------------
Cette histoire est purement fictive, mais j'espère qu'elle vous aura plu.
Age : 49 ans
Profession : Femme au foyer
Milieu social : Bourgeois
Ville : Langres
"-Non, tu ne voteras pas, m'a annoncé M. de Langres, mon époux. La politique est aux hommes ce que la vaisselle, le ménage et la cuisine est aux femmes.
-Ce sont mes droits, ai-je répliqué, tu ne peux pas m'en priver !
-C'est hors de question. La France va déjà assez mal comme ça, inutile de l'achever. Des femmes qui votent... J'vous jure, qu'est-ce qu'on va pas inventer !.."
Il était gentil, mais ses idées dépassées. Il ne comprenait rien à un monde qui évoluait plus vite que lui. Alors j'ai pris ma décision. Je voterai, mais pas lui.
Je me suis munie d'un lourd couteau de cuisine, et je me suis glissée dans le lit conjugal. Il râlait encore lorsque je lui ai enfoncé par trois fois la lame dans les entrailles. Il a simplement demandé "Pourquoi ?", je ne lui ai pas répondu.
J'ai pu ainsi voter, enfin ! Ce serait sans doute la dernière fois, mais une fois suffirait. On ne pourrait en dire autant de feu mon mari, qui ne se mêlera plus ni de sa politique, ni de la mienne. Enfin, je pouvais participer à la bonne marche du monde. De mon monde.
J'étais radieuse. Celui que j'aimais était mort, et de ma main ! Je risquais la peine de mort, aussi. Mais j'avais voté, je mourrais heureuse, avec un sentiment de travail -de devoir- accompli. Et j'avais la certitude que mon avenir était tout tracé.
Le matin au bureau de vote, l'après-midi au poste de police. Et pour cause, je venais d'avouer mon crime, une pointe de fierté dans la voix, et un sourire mauvais aux lèvres. On m'a conduite à ma cellule, sans un mot. Ils ne m'ont rien ordonné, je n'ai rien contesté. Une scène parfaite, jouée et rejouée dans ma tête ; c'était grisant, de la jouer ici.
Alice de Langres a été décapitée un mois plus tard. Elle a tout raconté, dans les moindres détails, refusant toute circonstance atténuante. Sa tête arborait le même air de triomphe, une fois détachée du corps.
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Cette histoire est purement fictive, mais j'espère qu'elle vous aura plu.
Gaia- Kaléïd'habitué
- Humeur : La patate !
Re: Déchéance
Elle devait certainement avoir un fameux grain de folie pour commettre tel un exploit ,un meurtre pareil car tu notes bien qu'elle l'aimait son macho de mari .Quelle histoire ! En plus, mon étonnement de lire que c'est de la pure invention...
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Déchéance
Gaia a écrit:J'étais radieuse. Celui que j'aimais était mort, et de ma main !
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Déchéance
N'était ce pas un peu éxcécif ? mourir pour des idées mais de mort lente disait Brassens !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Déchéance
Voilà une solution radicale pour faire taire les empêcheurs de tourner en rond, en l'occurence ceux qui se mettent en travers du chemin des urnes. Je vois très bien l'image finale d'un film avec gros plan sur sa tête décapitée de ton héroïne qui arbore, au-delà de la mort, un air de triomphe : THE END
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Déchéance
Jusqu'où les frustrations ne peuvent-elles pas mener !N’empêche, criminelle, mais bonne citoyenne consciente de ses devoirs et motivée. on devrait en faire une héroïne, à l'égal de ces femmes exemplaires évoquées par Yvanne et Escandèlia. Plus que l'humour noir proprement dit, ce qui m'a plu dans ce texte, c'est la logique déjantée et absurde qui fait agir cette femme.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Déchéance
L'horreur dans toute son expression de folie dramatique! Mais où vas-tu chercher ces idées ! Ok, dans l'écriture, tout est permis. A ne pas mettre entre les mains de tout le monde!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: Déchéance
Ah, mais !!! Le droit de vote doit se défendre, mais quand même Monsieur de Langres méritait-il la punition suprême ?
Bof ! Un ci-devant de moins... Paix à son âme !
Bof ! Un ci-devant de moins... Paix à son âme !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Déchéance
Je pense qu'elle aurait pu aller voter sans pour cela zigouiller son homme et en perdre la tête.
Elle ne devait pas être très intelligente.
Une bonne dose de somnifères et l'homme était " out" jusqu'au lendemain.
Ache, fallait réfléchir avant la solution fatale !
Elle ne devait pas être très intelligente.
Une bonne dose de somnifères et l'homme était " out" jusqu'au lendemain.
Ache, fallait réfléchir avant la solution fatale !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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