Un mot à la mer
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Nerwen
Escandélia
Anneh
7 participants
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Un mot à la mer
A vous qui me lisez en cet instant, je ne sais pas qui vous êtes, ni où vous êtes.
J’ai l’impression de vous écrire du bout de mon monde, entre ces quatre murs qui me retiennent prisonnier.
Je ne vois passer derrière les barreaux que la lumière du jour ou la clarté de la nuit lorsque la lune arrive à percer les nuages.
Je ne compte plus les jours, les murs sont rayés de traits.
Mes mains sont sèches, mes ongles rongées, ma peau fripée.
Je ne sais plus où je suis, je ne sais plus où j’en suis.
J’ai l’impression de sombrer dans une douce folie.
Ma seule volonté est de ne pas disparaître de votre mémoire.
Voilà la raison de cette ultime missive.
Peut-être mourrai-je demain ?
Alors je veux vous laisser une trace de mon passage, vous conter mon histoire.
Je suis arrivé ici pour un circuit touristique au Maroc en… 2002 ?
Les années sont si loin.
Je me suis trouvé (pur hasard) dans une bagarre locale. Ils ont volé mes papiers, mon argent puis jeté en prison.
Ils ont tout pris jusqu’à mon identité.
Je ne suis plus personne.
Je suppose que ma famille s’est manifestée, fait appel aux autorités, à l’ambassade ?
Mais ici.. La loi n’existe pas.
Je crois qu’on m’a oublié.
Oh je ne me plains pas. Les conditions sont exécrables mais on me nourrit… Une fois par jour.
Moi qui fréquentais les salles de sport pour maigrir…
Je n’ai pas à me plaindre. Je pense avoir trouvé mon poids de jeunesse…
J’aurais cependant besoin d’aller chez le coiffeur. Mes cheveux ont drôlement poussé.
Mais je divague.
Il faut que je me dépêche de finir cette lettre qui m’a coûtée.
Mon geôlier a eu pitié de moi. Il m’a fourni de quoi écrire. Mais il ne me reste plus beaucoup de temps.
J’ai entendu hier du bruit.
Un remue-ménage aux abords de ma cellule.
Je ne sais pas ce qui se trame mais je crains pour ma survie.
Ils n’ont aucune raison de me garder ici.
Je n’ai aucun parent riche ou célèbre. Je ne peux pas faire l’objet d’une rançon !
Je ris…
(Tousse)
Evidemment, les nuits sont très froides et les journées très chaudes.
J’ai une mauvaise toux qui me tient éveillé une partie de la nuit.
Finalement, le mieux c’est qu’il me fasse sortir de ce lieu et qu’ils me tuent ou qu’ils me relâchent…
N’importe quoi plutôt que ces quatre murs et ce silence !
J’arrive au bout de ma feuille.
J’espère que vous arriverez à me lire.
La seule chose que je vous demanderai, c’est de publier cette lettre.
Par n’importe quel moyen.
Réseau, mail n’importe.
Juste que mon nom ne soit pas oublié. C’est la pire des choses, l’oubli… Et peut-être aussi l’estime de soi !
Essayez si vous pouvez, de retrouver ma famille.
Dites-leur que je les aime et que je ne les oublie pas.
Dites à ma compagne Fatima que je l’aime.
Adieu.
Roger Bendeçon.
Lettre retrouvée dans une bouteille sur les côtes marseillaises.
Pour en savoir plus
http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/2014/03/10/douze-ans-apres-le-mystere-demeure-sur-la-disparition-d-un-bijoutier-parisien-430207.html
J’ai l’impression de vous écrire du bout de mon monde, entre ces quatre murs qui me retiennent prisonnier.
Je ne vois passer derrière les barreaux que la lumière du jour ou la clarté de la nuit lorsque la lune arrive à percer les nuages.
Je ne compte plus les jours, les murs sont rayés de traits.
Mes mains sont sèches, mes ongles rongées, ma peau fripée.
Je ne sais plus où je suis, je ne sais plus où j’en suis.
J’ai l’impression de sombrer dans une douce folie.
Ma seule volonté est de ne pas disparaître de votre mémoire.
Voilà la raison de cette ultime missive.
Peut-être mourrai-je demain ?
Alors je veux vous laisser une trace de mon passage, vous conter mon histoire.
Je suis arrivé ici pour un circuit touristique au Maroc en… 2002 ?
Les années sont si loin.
Je me suis trouvé (pur hasard) dans une bagarre locale. Ils ont volé mes papiers, mon argent puis jeté en prison.
Ils ont tout pris jusqu’à mon identité.
Je ne suis plus personne.
Je suppose que ma famille s’est manifestée, fait appel aux autorités, à l’ambassade ?
Mais ici.. La loi n’existe pas.
Je crois qu’on m’a oublié.
Oh je ne me plains pas. Les conditions sont exécrables mais on me nourrit… Une fois par jour.
Moi qui fréquentais les salles de sport pour maigrir…
Je n’ai pas à me plaindre. Je pense avoir trouvé mon poids de jeunesse…
J’aurais cependant besoin d’aller chez le coiffeur. Mes cheveux ont drôlement poussé.
Mais je divague.
Il faut que je me dépêche de finir cette lettre qui m’a coûtée.
Mon geôlier a eu pitié de moi. Il m’a fourni de quoi écrire. Mais il ne me reste plus beaucoup de temps.
J’ai entendu hier du bruit.
Un remue-ménage aux abords de ma cellule.
Je ne sais pas ce qui se trame mais je crains pour ma survie.
Ils n’ont aucune raison de me garder ici.
Je n’ai aucun parent riche ou célèbre. Je ne peux pas faire l’objet d’une rançon !
Je ris…
(Tousse)
Evidemment, les nuits sont très froides et les journées très chaudes.
J’ai une mauvaise toux qui me tient éveillé une partie de la nuit.
Finalement, le mieux c’est qu’il me fasse sortir de ce lieu et qu’ils me tuent ou qu’ils me relâchent…
N’importe quoi plutôt que ces quatre murs et ce silence !
J’arrive au bout de ma feuille.
J’espère que vous arriverez à me lire.
La seule chose que je vous demanderai, c’est de publier cette lettre.
Par n’importe quel moyen.
Réseau, mail n’importe.
Juste que mon nom ne soit pas oublié. C’est la pire des choses, l’oubli… Et peut-être aussi l’estime de soi !
Essayez si vous pouvez, de retrouver ma famille.
Dites-leur que je les aime et que je ne les oublie pas.
Dites à ma compagne Fatima que je l’aime.
Adieu.
Roger Bendeçon.
Lettre retrouvée dans une bouteille sur les côtes marseillaises.
Pour en savoir plus
http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/2014/03/10/douze-ans-apres-le-mystere-demeure-sur-la-disparition-d-un-bijoutier-parisien-430207.html
Dernière édition par Anneh le Jeu 4 Juin - 22:07, édité 2 fois
Anneh- Occupe le terrain
- Humeur : Joyeuse
Re: Un mot à la mer
Oui, c'est intriguant comme affaire, et surtout c'est révoltant, merci pour ce texte.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Un mot à la mer
Ta version de cette sinistre histoire est très plausible et c'est une très bonne idée de l'avoir utilisée pour écrire cette très émouvante lettre.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Un mot à la mer
Merci Nerwen...
Je vais vous faire à tous la genèse de ce texte.
Vous allez rire (ou pas)...
L'idée de départ c'était le message dans la bouteille.
OK
Ensuite, je me suis dit "Tiens, existe-t-il quelque chose dans le monde réel, un disparu qui pourrait corroborer ma lettre "?
ET J'AI TROUVE !! Formidable.
J'ai rajouté la date et la mention à la femme...
Et voilà le résultat.
Et j'ai voulu faire comme si on avait vraiment retrouvé la lettre dans la bouteille !
Cela fait "presque" vrai, non ?
Voilà
Pour les curieux et curieuses...
(Et si le réel dépassait l'imaginaire ? Et si notre homme est toujours quelque part ???)
Je vais vous faire à tous la genèse de ce texte.
Vous allez rire (ou pas)...
L'idée de départ c'était le message dans la bouteille.
OK
Ensuite, je me suis dit "Tiens, existe-t-il quelque chose dans le monde réel, un disparu qui pourrait corroborer ma lettre "?
ET J'AI TROUVE !! Formidable.
J'ai rajouté la date et la mention à la femme...
Et voilà le résultat.
Et j'ai voulu faire comme si on avait vraiment retrouvé la lettre dans la bouteille !
Cela fait "presque" vrai, non ?
Voilà
Pour les curieux et curieuses...
(Et si le réel dépassait l'imaginaire ? Et si notre homme est toujours quelque part ???)
Anneh- Occupe le terrain
- Humeur : Joyeuse
Re: Un mot à la mer
Je ne connaissais pas cette histoire (merci Mr google)
Cela pourrait être en effet, une explication, aussi terrible que celle de la femme qui aurait tué son mari!
Dommage que l'incipit n'ait pas été utilisé en incipit, et que nous n'avons pas à deviner le lieu (puisque c'était le but de la consigne)
Cela pourrait être en effet, une explication, aussi terrible que celle de la femme qui aurait tué son mari!
Dommage que l'incipit n'ait pas été utilisé en incipit, et que nous n'avons pas à deviner le lieu (puisque c'était le but de la consigne)
Dernière édition par Admin le Jeu 4 Juin - 21:24, édité 1 fois
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Un mot à la mer
Très bon texte, malgré l'omission de l'incipit. Je te vois sur une pente ascendante Anneh, et m'en réjouis !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: Un mot à la mer
A Amanda et Admin...
L'incipit ? Vous avez dit incipit ?
Mince, il me semblait que j'avais oublié qqchs.
J'ai été trop à fond dans mon texte désolée !!!!!!!!!!!!!
L'incipit ? Vous avez dit incipit ?
Mince, il me semblait que j'avais oublié qqchs.
J'ai été trop à fond dans mon texte désolée !!!!!!!!!!!!!
Anneh- Occupe le terrain
- Humeur : Joyeuse
Re: Un mot à la mer
oui, dommage pour l'incipit, mais bon, c'est pas tres grave
juste une chose qui m'a un peu fait sortir de ton récit : ton "Tousse" en plein milieu. c'est censé être une lettre, je vois mal d'expéditeur de ce courrier ecrire ceci ^^
hormis ce détail, c'est une histoire intéressante, je ne la connaissais pas et je la découvre grace à ton lien en fin de texte. ta vision colle bien à une possible réalité
juste une chose qui m'a un peu fait sortir de ton récit : ton "Tousse" en plein milieu. c'est censé être une lettre, je vois mal d'expéditeur de ce courrier ecrire ceci ^^
hormis ce détail, c'est une histoire intéressante, je ne la connaissais pas et je la découvre grace à ton lien en fin de texte. ta vision colle bien à une possible réalité
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: Un mot à la mer
Oui Pati, Je l'avais noté aussi et j'ai hésité.
Et puis je me suis dit zut, (c'était pour l'explication) j'avais (encore) envie de mélanger les genres.
Mais tu as raison au niveau cohérence !!
Et puis je me suis dit zut, (c'était pour l'explication) j'avais (encore) envie de mélanger les genres.
Mais tu as raison au niveau cohérence !!
Anneh- Occupe le terrain
- Humeur : Joyeuse
Re: Un mot à la mer
Traitement original du sujet et tu t'es bien mise dans la peau de ce prisonnier. Juste deux remarques :
douce folie : je ne sais pas s'il peut y avoir quelque chose de doux dans cette situation.
Finalement, le mieux c’est qu’il me fasse sortir de ce lieu et qu’ils me tuent ou qu’ils me relâchent…
j'aurais plutôt écrit Finalement, s'ils ne veulent pas me relâcher, le mieux c'est qu'ils me tuent
douce folie : je ne sais pas s'il peut y avoir quelque chose de doux dans cette situation.
Finalement, le mieux c’est qu’il me fasse sortir de ce lieu et qu’ils me tuent ou qu’ils me relâchent…
j'aurais plutôt écrit Finalement, s'ils ne veulent pas me relâcher, le mieux c'est qu'ils me tuent
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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