A Doña Filipa,
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A Doña Filipa,
Je vous écris du bout du monde, du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Je suis parvenu plus loin qu’aucun homme n’est jamais allé.
Devant moi ? L’inconnu.
Derrière moi ? Plus de 5000 milles marins d’océan. En réalité bien plus, mais j’ai été obligé de tricher sur la distance pour rassurer mes équipages, car, dès septembre, Basques et Andalous avaient commencé à trouver le temps long et à douter du succès de notre expédition. Il m’a fallu un discours et beaucoup de persuasion pour les convaincre de poursuivre le voyage, mais dans les pires moments de découragement, ils me sont resté fidèles, et sur leurs visages burinés par le soleil, le sel et les privations, je pouvais lire de la fierté. La fierté de participer à une aventure héroïque et incertaine…
Incertaine, car j’ai suivi mon intuition. Contrairement à l’avis de quelques doctes savants, je sais qu’une nouvelle route des Indes existe et qu’elle sera plus courte. Ivre de mon rêve, je suis parti vers l’ouest poussé par les vents Alizés…
Je ne m’étendrai pas sur les difficultés innombrables qui, depuis notre départ, en août, de Palos de Moguer, ont jalonnées notre entreprise, les plus petits détails étant notés dans mon journal. Mais je vous laisse imaginer les moments désespérants de calme plat où les caravelles se balançaient mollement sur une mer d’huile, voiles inertes et inutiles. Les fausses joies qui m’ont fait à plusieurs reprises battre le cœur et croire à la proximité de la terre ferme, et les déceptions en réalisant mes erreurs. Ce fut le cas pendant la traversée d’immenses étendues d’algues pareilles à des herbes terrestres ou la rencontre d’oiseaux de haute mer qui nous donnaient l’illusion que la terre était proche…
Et puis, ce douze octobre, à deux heures du matin, un cri a percé la nuit. C’est Rodrigo de Triana, un marin de la Pinta, la plus rapide des trois caravelles, qui l’a poussé : « Terre ! Terre ! » De la hune d’où il scrutait inlassablement l’horizon, il venait d’apercevoir une côte sombre se dessiner sous la lune…
Quelques heures plus tard, dans la lumière pâle du petit jour cette vision s’est précisée. Nous avions réussi !
J’ai pris place dans une chaloupe d’où je vois se rapprocher un îlot verdoyant, de quinze lieues environs, sans montagnes, couvert d’arbres généreux et arrosé par de très belles eaux. Une terre nouvelle s’offre à nos regards. Que vais-je y découvrir ?
Devant moi ? L’inconnu.
Derrière moi ? Plus de 5000 milles marins d’océan. En réalité bien plus, mais j’ai été obligé de tricher sur la distance pour rassurer mes équipages, car, dès septembre, Basques et Andalous avaient commencé à trouver le temps long et à douter du succès de notre expédition. Il m’a fallu un discours et beaucoup de persuasion pour les convaincre de poursuivre le voyage, mais dans les pires moments de découragement, ils me sont resté fidèles, et sur leurs visages burinés par le soleil, le sel et les privations, je pouvais lire de la fierté. La fierté de participer à une aventure héroïque et incertaine…
Incertaine, car j’ai suivi mon intuition. Contrairement à l’avis de quelques doctes savants, je sais qu’une nouvelle route des Indes existe et qu’elle sera plus courte. Ivre de mon rêve, je suis parti vers l’ouest poussé par les vents Alizés…
Je ne m’étendrai pas sur les difficultés innombrables qui, depuis notre départ, en août, de Palos de Moguer, ont jalonnées notre entreprise, les plus petits détails étant notés dans mon journal. Mais je vous laisse imaginer les moments désespérants de calme plat où les caravelles se balançaient mollement sur une mer d’huile, voiles inertes et inutiles. Les fausses joies qui m’ont fait à plusieurs reprises battre le cœur et croire à la proximité de la terre ferme, et les déceptions en réalisant mes erreurs. Ce fut le cas pendant la traversée d’immenses étendues d’algues pareilles à des herbes terrestres ou la rencontre d’oiseaux de haute mer qui nous donnaient l’illusion que la terre était proche…
Et puis, ce douze octobre, à deux heures du matin, un cri a percé la nuit. C’est Rodrigo de Triana, un marin de la Pinta, la plus rapide des trois caravelles, qui l’a poussé : « Terre ! Terre ! » De la hune d’où il scrutait inlassablement l’horizon, il venait d’apercevoir une côte sombre se dessiner sous la lune…
Quelques heures plus tard, dans la lumière pâle du petit jour cette vision s’est précisée. Nous avions réussi !
J’ai pris place dans une chaloupe d’où je vois se rapprocher un îlot verdoyant, de quinze lieues environs, sans montagnes, couvert d’arbres généreux et arrosé par de très belles eaux. Une terre nouvelle s’offre à nos regards. Que vais-je y découvrir ?
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A Doña Filipa,
"que vais je découvrir ?" du rhum et des nanas !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A Doña Filipa,
J'adore quand tu racontes Nerwen
Oui, la suite, vite
Oui, la suite, vite
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
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