Le p'tit cordonnier
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Le p'tit cordonnier
En ce temps-là, avant l'apparition des funérariums où plusieurs trépassés qui s'ignoraient auparavant, peuvent cohabiter, la veillée funèbre au domicile du malheureux, accompagnait la ou le défunt jusqu'à son ensevelissement. Celui-ci était suivi d'un repas partagé entre voisins, amis et parentèle plus ou moins éloignée.
Les repas post-enterrements donnaient donc lieu à des retrouvailles et conversations fort intéressantes. On y oubliait les anciennes animosités, elles aussi enterrées …
Ne brûlons toutefois pas les étapes : il y avait, précédant ces agapes, deux ou trois longues journées séparant les obsèques du passage de vie à trépas. Une longue procession compassée défilait devant la dépouille ; quelques larmes précédaient, avec les plus intimes, le verre de l'amitié.
On occupait ces pénibles moments avec componction, laissant de côté les inévitables querelles qui suivent les décès. Dame ! Le partage des biens terrestres envenime parfois les relations entre survivants …
Il y avait les nuits à passer en compagnie du mort et malgré l'affection qu'on lui portait, ces longues nuits de veille étaient éprouvantes. Fort heureusement, la solidarité existait encore. Comme il y avait le spécialiste du pailler lors du battage ou pour le sacrifice du cochon, il y avait l'incontournable veilleur de nuit funèbre : Antonin, le cordonnier.
Sans réticence, quelque soit le ou la disparue, Antonin, se présentait dès la nuit tombée pour tenir compagnie au mort. Il est fort dommage qu'aucun d'entre eux soit revenu raconter ces moments de solitude partagée. Peut-être se contentaient-ils, sur la route de l'au-delà, d'écouter Antonin, ses chansons et son marteau ? Parce que le petit cordonnier accompagnait son martèlement des semelles de sa chansonnette favorite dont voici le refrain :
Les repas post-enterrements donnaient donc lieu à des retrouvailles et conversations fort intéressantes. On y oubliait les anciennes animosités, elles aussi enterrées …
Ne brûlons toutefois pas les étapes : il y avait, précédant ces agapes, deux ou trois longues journées séparant les obsèques du passage de vie à trépas. Une longue procession compassée défilait devant la dépouille ; quelques larmes précédaient, avec les plus intimes, le verre de l'amitié.
On occupait ces pénibles moments avec componction, laissant de côté les inévitables querelles qui suivent les décès. Dame ! Le partage des biens terrestres envenime parfois les relations entre survivants …
Il y avait les nuits à passer en compagnie du mort et malgré l'affection qu'on lui portait, ces longues nuits de veille étaient éprouvantes. Fort heureusement, la solidarité existait encore. Comme il y avait le spécialiste du pailler lors du battage ou pour le sacrifice du cochon, il y avait l'incontournable veilleur de nuit funèbre : Antonin, le cordonnier.
Sans réticence, quelque soit le ou la disparue, Antonin, se présentait dès la nuit tombée pour tenir compagnie au mort. Il est fort dommage qu'aucun d'entre eux soit revenu raconter ces moments de solitude partagée. Peut-être se contentaient-ils, sur la route de l'au-delà, d'écouter Antonin, ses chansons et son marteau ? Parce que le petit cordonnier accompagnait son martèlement des semelles de sa chansonnette favorite dont voici le refrain :
Petit cordonnier, t'es bête, bête
Qu'est-ce que t'as donc dans la tête, tête ?
Crois-tu donc que mon cœur s'achète, chète
Avec une paire de souliers ?
Qu'est-ce que t'as donc dans la tête, tête ?
Crois-tu donc que mon cœur s'achète, chète
Avec une paire de souliers ?
- Cordonnier ! Quand on veille un mort, on ne travaille pas, on ne chante pas !
- Quand on est mort, on ne parle pas, répondit Antonin.
Sans coup férir, il asséna un coup de marteau fatal sur la tête du Prosper qui, de connivence avec ses amis voulait s'amuser au dépens du petit cordonnier.
C'est ainsi que deux innocents furent sacrifiés : le coq de la basse-cour et un lapin s'invitèrent au repas d'enterrement de Prosper , où comme l'on s'en doute, la conversation fut très animée …
- Quand on est mort, on ne parle pas, répondit Antonin.
Sans coup férir, il asséna un coup de marteau fatal sur la tête du Prosper qui, de connivence avec ses amis voulait s'amuser au dépens du petit cordonnier.
C'est ainsi que deux innocents furent sacrifiés : le coq de la basse-cour et un lapin s'invitèrent au repas d'enterrement de Prosper , où comme l'on s'en doute, la conversation fut très animée …
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Le p'tit cordonnier
On sent que tu as été contraint par la limite de caractères imposée par la consigne Cats. Et c'est dommage parce que tu évoques très bien tout ce qui entourait les obsèques dans nos campagnes jusqu'à l'apparition des pompes funêbres et l'obligation de recourir à leurs services (on s'arrangeait bien mieux entre nous). J'ai - quant-à moi - horreur de leurs têtes de circonstance.
Peut être eut-il fallu passer plus rapidement sur les rites dans la première partie de ton texte et développer davantage la deuxième ?
Peut être eut-il fallu passer plus rapidement sur les rites dans la première partie de ton texte et développer davantage la deuxième ?
Invité- Invité
Re: Le p'tit cordonnier
J'ai pas compris qui était le Posper ? Le coq ou le lapin ?
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Le p'tit cordonnier
Yvanne a bien compris le dilemme : pour rester dans les clous du nombre de caractère, il fallait sacrifier une ou l'autre partie. Contexte ou drame, il fallait choisir ... A vrai dire, le coup de marteau du cordonnier sur la tête du faux mort ( Prosper, Délia , Prosper ! ) est une histoire que contait ma maman. Elle ne développait pas la suite. Que devenait le cordonnier frappeur ? Je ne le sais point ...
Notez que c'est fort dommage pour le coq et le lapin qui firent les frais de l'opération , invités improvisés au repas d'enterrement du Prosper.
Quant aux têtes d'enterrement des PF modernes ou celles du temps jadis quand le menuisier du coin fabriquait le cercueil et le voisin tirait (enfin son cheval ... ) le corbillard, ils prenaient bien aussi des têtes de circonstance .
Notez que c'est fort dommage pour le coq et le lapin qui firent les frais de l'opération , invités improvisés au repas d'enterrement du Prosper.
Quant aux têtes d'enterrement des PF modernes ou celles du temps jadis quand le menuisier du coin fabriquait le cercueil et le voisin tirait (enfin son cheval ... ) le corbillard, ils prenaient bien aussi des têtes de circonstance .
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Le p'tit cordonnier
donc résumons : 2 vrais morts le coq et le lapin
2 faux morts : le Prosper et le cordonnier
une vraie fête avec les4 réunis.
2 faux morts : le Prosper et le cordonnier
une vraie fête avec les4 réunis.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Le p'tit cordonnier
Erreur , Délia, erreur ! trois morts ... Un coup de marteau sur la tête fut-il de cordonnier, ça vous envoie ad patres !!!
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Le p'tit cordonnier
pauvre Prosper ! paix aie son âme. amen.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Le p'tit cordonnier
Oui Cats : le menuisier ou le fossoyeur prenaient peut être des mines d'enterrement en effet mais comme c'était des voisins, on pouvait penser qu'il y avait quand même une once d'empathie dans leur attitude. Et puis, on était entre nous.
Invité- Invité
Re: Le p'tit cordonnier
Je suis d'accord avec le premier commentaire d'Yvanne, tu as été limité et ça se sent, la seconde partie est de fait devenue beaucoup plus bouillon et je n'ai pas, tout comme Escandelia, compris qui était mort en définitive.
Par contre toute ta première partie m'a fait revenir des dizaines d'année en arrière, du temps où, comme tu le dis, on veillait les morts. Ainsi, j'ai veillé avec ma famille mes 2 grands-mères et mon grand-père. c'était une ambiance très particulière, on se relayait dans la chambre pendant que le reste de la famille se retrouvait pour manger, discuter, ou dormir dans les autres pièces. Tu as bien su décrire cette ambiance.
Par contre toute ta première partie m'a fait revenir des dizaines d'année en arrière, du temps où, comme tu le dis, on veillait les morts. Ainsi, j'ai veillé avec ma famille mes 2 grands-mères et mon grand-père. c'était une ambiance très particulière, on se relayait dans la chambre pendant que le reste de la famille se retrouvait pour manger, discuter, ou dormir dans les autres pièces. Tu as bien su décrire cette ambiance.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Le p'tit cordonnier
Comme Admin, petite fille j'ai encore assisté à la veillée du corps de ma grand-mère. Un voile ou un drap sur les miroirs ( pourquoi ?), les pendules arrêtées, strictement interdit d'écouter la radio ( elle n'avait pas de télé, la grand-mère) et aussi, comme tu le narres de chanter !
C'est pas Line Renaud qui chantait cette chanson du petit cordonnier ?
Moi, ça ne me gêne pas que tu décrives longuement le cérémonial des funérailles d'antan.
J'ai bien compris qui était mort, un sacripant qui voulait se payer la tête du malheureux cordonnier, bien brave homme quand même qui veillait tous ces morts.
On la payait pour ou c'était un bénévole ? Voilà une info qui manque
bravo !
C'est pas Line Renaud qui chantait cette chanson du petit cordonnier ?
Moi, ça ne me gêne pas que tu décrives longuement le cérémonial des funérailles d'antan.
J'ai bien compris qui était mort, un sacripant qui voulait se payer la tête du malheureux cordonnier, bien brave homme quand même qui veillait tous ces morts.
On la payait pour ou c'était un bénévole ? Voilà une info qui manque
bravo !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: Le p'tit cordonnier
On la payait pour ou c'était un bénévole ?
Pour répondre à Amanda : je suis persuadé que le veilleur funèbre ' était entièrement bénévole, tout comme ceux qui étaient "porteurs" , ce qui existe encore. J'ai accompli cette tâche une seule fois, il y a une dizaine d'années : j'étais un des quatre voisins qui ont porté en terre Gaby, vieille femme de 90 ans passés .
Quant au p'tit cordonnier, sans solliciter son avis, je l'ai inclus dans une suite à cette histoire ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Le p'tit cordonnier
Ta première partie est très fouillée et décrit très bien les veillées funèbres. Par contre comme tout le monde je n'ai pas vraiment compris la fin
Je vais aller lire ta suite
Je vais aller lire ta suite
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
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