Il ne dit pas non ...
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Il ne dit pas non ...
Il en est qui jugent le coup de marteau du p'tit cordonnier trop expéditif. Aucun (aucune!) n'a été jusqu'à pousser l'enquête plus avant, laissant Antonin à ses remords et Prosper dans son éternité. De ce point de vue, énigme totale : de l'au delà, on ne revient pas …
Point de remords chez Antonin car la logique l'emporta. Quand vous rencontrez un mort qui parle, rien de plus normal que de lui rabattre son caquet, le marteau du p'tit cordonnier fut d'une grande efficacité et personne n'y trouva à redire, pas même le Prosper, muet pour les siècles des siècles.
Une incidence découla cependant de cette veillée funèbre : on ne sollicita plus Antonin pour ''passer les nuits'' auprès des défunts et la chanson préférée d'Antonin tomba en désuétude et fut remplacée par la comptine au refrain gentillet :
Il était un p'tit cordonnier
Qui faisait fort bien les souliers.
Il les faisait si juste,
Qu'il n'y avait rien d'plus juste.
Il les faisait tout drets,
Pas plus qu'il n'en fallait.
Il n'en fallait pas plus pour séduire Antoinette qui se mit en tête de conduire le p'tit cordonnier devant le curé. Antonin, rigoureux dans son comportement, ne répondit pas avec plus d'entrain qu'il n'en fallait aux assauts de la gente demoiselle. Cependant, il ne dit pas non à l'idée du mariage et la date fut fixée à la Saint - Jean, donc 24 juin.
Pimpante comme une rose, la future mariée s'avança vers l'autel au bras de son Antonin qui s'acheminait d'un pas hésitant : certainement en raison d'une grande émotion, pensèrent les nombreux convives aux narines chatouillées par les effluves qui s'échappaient de chez Victoria, l'estaminet qui cuisinait le repas de noces.
En fait, il n'y eut point de repas de noces de l'Antoinette et son Antonin … Parce que le fiancé refusa obstinément de prononcer, devant le prêtre, ce oui qui l'eut uni à la donzelle à ses côtés.
Le repas ne fut pas perdu pour autant : à la Saint-Jean, c'était la fête patronale au pays et Victoria sut équitablement répartir les délicieux plats du jour entre les convives. Antonin trouva la note un peu salée, mais s'il eut gardé l'Antoinette ? Comme chacun sait pertinemment , une femme à demeure, ça coûte …
Quant à la fiancée, elle devint chaisière attitrée de l'église ; c'est encore la charge qu' assumait Antoinette, vieille fille, du temps où je fréquentais les lieux saints en vue d'une future communion solennelle que je ne fis jamais, mais ceci est une autre histoire …
Point de remords chez Antonin car la logique l'emporta. Quand vous rencontrez un mort qui parle, rien de plus normal que de lui rabattre son caquet, le marteau du p'tit cordonnier fut d'une grande efficacité et personne n'y trouva à redire, pas même le Prosper, muet pour les siècles des siècles.
Une incidence découla cependant de cette veillée funèbre : on ne sollicita plus Antonin pour ''passer les nuits'' auprès des défunts et la chanson préférée d'Antonin tomba en désuétude et fut remplacée par la comptine au refrain gentillet :
Il était un p'tit cordonnier
Qui faisait fort bien les souliers.
Il les faisait si juste,
Qu'il n'y avait rien d'plus juste.
Il les faisait tout drets,
Pas plus qu'il n'en fallait.
Il n'en fallait pas plus pour séduire Antoinette qui se mit en tête de conduire le p'tit cordonnier devant le curé. Antonin, rigoureux dans son comportement, ne répondit pas avec plus d'entrain qu'il n'en fallait aux assauts de la gente demoiselle. Cependant, il ne dit pas non à l'idée du mariage et la date fut fixée à la Saint - Jean, donc 24 juin.
Pimpante comme une rose, la future mariée s'avança vers l'autel au bras de son Antonin qui s'acheminait d'un pas hésitant : certainement en raison d'une grande émotion, pensèrent les nombreux convives aux narines chatouillées par les effluves qui s'échappaient de chez Victoria, l'estaminet qui cuisinait le repas de noces.
En fait, il n'y eut point de repas de noces de l'Antoinette et son Antonin … Parce que le fiancé refusa obstinément de prononcer, devant le prêtre, ce oui qui l'eut uni à la donzelle à ses côtés.
Le repas ne fut pas perdu pour autant : à la Saint-Jean, c'était la fête patronale au pays et Victoria sut équitablement répartir les délicieux plats du jour entre les convives. Antonin trouva la note un peu salée, mais s'il eut gardé l'Antoinette ? Comme chacun sait pertinemment , une femme à demeure, ça coûte …
Quant à la fiancée, elle devint chaisière attitrée de l'église ; c'est encore la charge qu' assumait Antoinette, vieille fille, du temps où je fréquentais les lieux saints en vue d'une future communion solennelle que je ne fis jamais, mais ceci est une autre histoire …
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Il ne dit pas non ...
Planter sa fiancée devant l'autel, il y va pas de main morte le petit Antonin
C'était pourtant sympa de passer d'un enterrement à un mariage
C'était pourtant sympa de passer d'un enterrement à un mariage
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Il ne dit pas non ...
Bon, ben il faudrait savoir Cats : l'a eu des remords Antonin oui ou non parce que...
Et merci au passage au nom des femmes pour la petite pique :
Comme chacun sait pertinemment , une femme à demeure, ça coûte …
Et merci aussi pour cette suite délectable. Je n'en attendais pas moins de toi.
Et merci au passage au nom des femmes pour la petite pique :
Comme chacun sait pertinemment , une femme à demeure, ça coûte …
Et merci aussi pour cette suite délectable. Je n'en attendais pas moins de toi.
Invité- Invité
Re: Il ne dit pas non ...
Merci Yvanne, j'en ai marre quant à moi d'être obligée à chaque fois de jouer les redresseuses de torts machistes !Yvanne a écrit:merci au passage au nom des femmes pour la petite pique :
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
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