Coexistence
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Coexistence
Lunettes, cravate de soie, élégant costume croisé sombre, chaussures italiennes, la classe vraiment ! Une touche d’humour pour parachever le tableau, car il m’en faut pour poser dans cet accoutrement et donner de moi cette image de respectabilité qui ne me correspond pas vraiment. Il ne manque que le chapeau melon et je pourrais incarner le parfait gentleman anglais, genre John Steed si vous voyez ce que je veux dire…
Ainsi vêtu, j’inspire confiance, tant il est vrai que, de tout temps, l’habit a fait le moine. Les gens me respectent, ils me confient leurs secrets les plus intimes et j’en fais mon miel. J’exerce un métier rare, une fonction libératrice plutôt, je suis écrivain public. Dépassé, me direz-vous ? Sûrement pas ! A une époque où de plus en plus de jeunes sortent de l’école sans maîtriser les fondamentaux, où les étrangers se retrouvent démunis dans une société où l’écrit est omniprésent, l’écrivain public, tout en écoute et en empathie, se révèle comme un trait d’union entre les individus et les nécessités sociales ou administratives.
Mais… « déshabillez-moi… » comme le murmurait en 1967, Juliette Gréco dans une fameuse chanson de séduction, et l’image sera tout autre. Stigmates indélébiles de longs séjours dans des lieux clos ou exotiques, pas toujours recommandables, mon corps, entièrement tatoué, parle un tout autre langage. Celui de la liberté malgré la contrainte, du triomphe de l’originalité sur un monde qui en manque tellement. Multicolore, chargée de symboles, d’une facture esthétique réelle, je suis fier de cette seconde peau et j’en ai fait un spectacle.
Le soir, foin des outils d’écriture ! Adieu lettres d’amour, adieu discours, récits de vie, documents administratifs, pages Web, corrections, réécritures… A moi seul je deviens un spectacle de music-hall et je suis mon propre décor. J’entraîne les spectateurs dans un tourbillon d’images au gré de mes souvenirs et des tatouages qui me recouvrent, chacun d’eux ayant une histoire que je partage avec mon public. Certains sont choqués, d’autres fascinés, envieux peut-être, mais jamais indifférents.
A l’instar du héros de Stevenson, « Docteur Jekyll et Mister Hyde », nous sommes tous dotés de deux identités qui coexistent, intéressent les psychiatres et sont la source inépuisable de nombreuses créations. Renaud l’a fort bien compris en composant « Docteur Renaud, mister Renard »
Ainsi vêtu, j’inspire confiance, tant il est vrai que, de tout temps, l’habit a fait le moine. Les gens me respectent, ils me confient leurs secrets les plus intimes et j’en fais mon miel. J’exerce un métier rare, une fonction libératrice plutôt, je suis écrivain public. Dépassé, me direz-vous ? Sûrement pas ! A une époque où de plus en plus de jeunes sortent de l’école sans maîtriser les fondamentaux, où les étrangers se retrouvent démunis dans une société où l’écrit est omniprésent, l’écrivain public, tout en écoute et en empathie, se révèle comme un trait d’union entre les individus et les nécessités sociales ou administratives.
Mais… « déshabillez-moi… » comme le murmurait en 1967, Juliette Gréco dans une fameuse chanson de séduction, et l’image sera tout autre. Stigmates indélébiles de longs séjours dans des lieux clos ou exotiques, pas toujours recommandables, mon corps, entièrement tatoué, parle un tout autre langage. Celui de la liberté malgré la contrainte, du triomphe de l’originalité sur un monde qui en manque tellement. Multicolore, chargée de symboles, d’une facture esthétique réelle, je suis fier de cette seconde peau et j’en ai fait un spectacle.
Le soir, foin des outils d’écriture ! Adieu lettres d’amour, adieu discours, récits de vie, documents administratifs, pages Web, corrections, réécritures… A moi seul je deviens un spectacle de music-hall et je suis mon propre décor. J’entraîne les spectateurs dans un tourbillon d’images au gré de mes souvenirs et des tatouages qui me recouvrent, chacun d’eux ayant une histoire que je partage avec mon public. Certains sont choqués, d’autres fascinés, envieux peut-être, mais jamais indifférents.
A l’instar du héros de Stevenson, « Docteur Jekyll et Mister Hyde », nous sommes tous dotés de deux identités qui coexistent, intéressent les psychiatres et sont la source inépuisable de nombreuses créations. Renaud l’a fort bien compris en composant « Docteur Renaud, mister Renard »
Un côté blanc, un côté noir
Personne n’est tout moche ou tout beau
Personne n’est tout moche ou tout beau
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Coexistence
J'aime bien ton approche de la consigne où tout le monde peut se sentir interpellé. De plus faire une place toute spéciale à l'artiste dont c'est le métier d'incarner des êtres différents, renforce le paradoxe qui immisce dans chacun de nous. J'ai bien aimé la place sociétale que tu fais à l'écrivain public.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Coexistence
Ecrivain public ! Cela m'eut plu ...
Belle version de la raison du foisonnement de tatouages
Belle version de la raison du foisonnement de tatouages
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Coexistence
C'est excellent Nerwen, cette opposition entre l'écrivain public ( oui, oui, cela existe encore, j'en ai rencontré) et la folie des tatouages qui fait des ravages.
Bien enlevé, ce texte nous emporte d'une traite entre le beau et le moche !
Bien enlevé, ce texte nous emporte d'une traite entre le beau et le moche !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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