Le toucher

Le sable sous mes pieds, épais, presque en graviers par endroits, plus fin, plus doux par ailleurs, légèrement humide, en tas compact, ou bien plus sec, se faufilant entre mes orteils.
Le sable qui glisse entre mes doigts, dans un geste machinal, alors que je contemple distraitement l'océan.
Le sable qui s'accumule dans la douche et qui refuse obstinément de s'écouler malgré tous mes efforts.
Le sable que je sens crisser sous mes pieds nus quand je traverse l'appartement.
Ce sable, symbole de l'été, me poursuit tout au long des vacances, tantôt agréable, tantôt pénible quand il vient s'infiltrer partout dans la maison.
Tel est le premier toucher de l'été.

Mais le toucher estival est pluriel.
Au sable vient s'ajouter le plaisir de pouvoir sans souci marcher pieds nus, d'apprécier la fraîcheur du sol en fin de journée, la chaleur du plancher chauffé par le soleil au meilleur de la journée.
La douceur de l'oreiller au moment de la sieste fait concurrence à la fraîcheur du drap sur lequel on s'allonge.
La sensation de froid quand on saisit le verre tout juste rempli d'une boisson glacée, la dureté du verre, le pétillement des bulles contre le palais, autant de sensations tactiles synonymes de bien-être estival.
Le bois des volets, chauffé par le soleil tout au long de la journée, qui râpe un peu la main quand on l'attrape un peu trop virulemment me rappelle à l'ordre. « Fais attention, si tu ne veux pas te retrouver avec une écharde ou un bleu »
Le contact de sa peau chauffée par le soleil, couverte de l'écume des vagues, vient clore cette énumération....

Touchers estivaux, moments de bonheur.