A . La gorue.

La gorue.


Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?

Je ne suis pas comme vous, et alors ?
Je suis une gorue. Oui, une gorue, vous avez bien lu ! Je suis  fille d’un gorille et d’une morue. Oh je ne suis pas sirène (mon père est un empereur roi de la jungle, ma mère s’appelle Irène),  et moi dans le quartier je traine.
Je me promène. J’aguiche un peu les hommes. J’intrigue aussi les femmes. De moi les enfants s’amusent. Mais je m’en fou. Car voyez vous, dans l’empire de mon père, je suis princesse des cœurs.
J’ai de longs poils sur la crête, de longues jambes marquées de brun. Mon visage a de profonds  sillons pour retenir le sable qui coule le long de ma bouche torve. Mes yeux incandescents s’allument dès que la nuit descend. Et quand le jour se lève, c’est mon nez qui s’allonge pour humer les parfums enivrants.
J’aurais pu être une chèvre si j’étais né autrement.

Mes frères sont tous boucs aux longues cornes, munis de fourches caudines. Une longue queue bovine, bat la mesure à chaque déplacement.
Ils ont les mains pleines de sang.

A croire que cette gorue sommeillait déjà sous ta plume, tant ta réaction à la consigne est rapide   !
Je l'imagine très bien et, gâce à ta description, on pourrait en faire l'héroîne d'une BD fantastique. Un rien inquiétante quand même cette gorue...

Je vous propose de rédiger la BD !

Drôle de bestiau    qu'il conviendrait de proposer aux porcelaines Bernardaud comme décor des tasses de thé !

Elle me fait peur ta gorue, on ne sait pas trop si elle est bienveillante ou méchante.
Belle imagination en tous cas.



 

ajoute un "s" à "je m'en fouS"

Elle est très très méchante ! ça je le sais parce que je la connais !

Tu connais une gorue toi ? Ah non ! Pas la Jubine... Trop drôle ton texte Escandélia. On pourrait en faire une chanson "...ma mère s'appelle Irène
et moi, dans le quartier, je traîne..."

Non Yvanne, pas la Jubine, c'est l'infante donia Mongola, fille de l'empereur

Ah, je vois ! Qui l'a prise en photo ? Toi ou un de tes hommes ? Remarque : si elle s'exhibe comme ça au jardin, ils doivent se régaler. A condition de ne pas regarder le haut.

Et donc on en revient à mon film avec Catherine Deneuve et le gorille.
Brassens avait prévenu " Gare au GOOOriiiiiille"

Oui, gare au gorille... il y a des endroits où c'est encore plus vrai que d'autres, chez nous c'est "aux gorilles".I

Ta gorue m'a fait penser à la chanson de Brassens "Gare aux gorilles..."
En tout cas tu brosses son portrait (physique et caractère) de main de maitre.

Je ressens aussi dans ton texte comme une ambiance un peu perverse. Me tromperais-je?

Escandélia a écrit:Je vous propose de rédiger la BD !

Wow j'ai hâte de voir ça !

J'ai pu côtoyer un groupe de gorilles au Rwanda. Si j'avais pu rencontrer ta gorue à ce moment, j'aurais traîné un peu plus longtemps! Mais sûr que le grand gris (mâle dominant) m'aurait chargé.

Un texte mi prose mi poème ( encore un animal étrange ) drôle et bien rythmé par ses jeux sur les mots et allitérations.

Au vu du titre, j'ai d'abord cru que c'était goret = morue. Mais dans le gorille aussi, si l'on en croit Brassens, il y a un cochon qui sommeille.

Allusions, jeux de mots vilains, sous-entendus, une drôle de bête qui laisse planer le doute quant à ses vraies intentions. Un brin hypnotique peut-être ? Tes descriptions sont incroyablement précises, ça me fascine.