B. Capharmaryüm A quelques pas d'ici

A quelques pas d’ici, il y a la misère. Pas la misère propre, celle qui passe bien à la télé, mais la misère sale, celle qui nous fait changer de trottoir. Les sdf, les réfugiés, les pauvres, et tous ces autres hères qui rodent et qui vivent parmi nous, sans que nous ne les remarquions forcément par ailleurs. En fait nous vivons nos journées sans prêter attention à la misère, parce que nous ne voulons pas la voir : elle nous fait peur, car contrairement à la famine, elle pourrait sonner demain à notre porte pour nous emmener avec elle. (100 mots)

Je n'ai pas de mot car cette réflexion m'accompagne chaque jour qui passe.
Je ne peux être que d'accord avec ce constat et les mots qui tu as déposés.

Je trouve ton texte bien pessimiste. Heureusement que beaucoup d'entre nous ne changeons pas de trottoir, ne faisons pas semblant de ne pas la voir cette misère . Je pourrais te citer ici des dizaines d'exemples qui prouvent que nous ne baissons pas les bras. C'est juste que nos petits gestes, nous ne les revendiquons pas mais ils sont bien là .
A quelques pas d'ici il y a des mains qui se tendent vers les sdf , des personnes qui se préoccupent des gens seuls. D'autres qui remplissent les frigos des gens " pauvres" . C'est de ceux-là qu'il faut se souvenir

Tout à fait d'accord avec Admin. Et le jour où tous ceux qui détournent les yeux n'auront plus peur de voir ce qui peut leur arriver demain, peut être que les choses changeront. A moins que nous soyons tous dans le même bateau et qu'il n'y ait plus que de la misère. Cela dit je crois quand même que c'est possible de faire bouger les lignes !

Je croise les SDF le matin pour aller au travail. Ne pas baisser les yeux, les regarder comme des gens dignes. Parfois l'un ou l'autre s'aventure à me demander une pièce ou une cigarette.

D'accord avec les autres, chez nous il y a eu un formidable élan de générosité,pour accueillir les réfugiés, leur donner un toit, à manger et à boire, une école pour les enfants avec des profs non rémunérés qui leur apprennent le Français.
C'est pas beau tout cela ?

Je n'aime pas le "nous" que tu emploies. C'est comme si tu m'incluais dans ce"nous". Je rencontre aussi la misère , je ne ferme pas les yeux et je ne change pas de trottoir.

Escandélia a écrit:Tout à fait d'accord avec Admin. Et le jour où tous ceux qui détournent les yeux n'auront plus peur de voir ce qui peut leur arriver demain, peut être que les choses changeront. A moins que nous soyons tous dans le même bateau et qu'il n'y ait plus que de la misère. Cela dit je crois quand même que c'est possible de faire bouger les lignes !

Je suis tout à fait d'accord, c'était une réflexion généraliste qui parlait de la majorité des Hommes. Croyez-moi, si je ne croyais pas qu'il est possible de faire bouger les lignes je ne ferais des études d'assistante sociale. Je sais que tout le monde ne change pas de trottoir face à la misère, et n'a pas peur d'elle, mais la réaction de la majorité des gens va pourtant dans ce sens.

Vous trouvez mon texte pessimiste, mais il faut bien avouez que je n'écris et ne poste que très rarement des textes optimistes, peut-être que de voir la misère du monde, de la cotoyer, et de voir peser sur nos société tous les jours le cadre injuste à la triple domination (patriarcale, raciale et économique) me fait voir le monde en gris... Un jour peut-être le verrais-je un peu plus en couleur.