le tombeau de l'empereur

Sous l’escalier de la grande pièce dans la maison, il y a « le cabanon ». C’est ici que la Francine aimait enfermer les enfants. Dans ce recoin obscur, plein de toiles d’araignées. Il y avait de vieux habits, des sabots usés, et leurs brides de cuirs, des mourreaux* pour les vaches et pour les veaux, des têtines de caoutchouc, des bouts de ficelles, des vieilles cordes dont on se servait pour tenir le goret avant de l’écorcher.
Sous l’escalier, le cauchemar commençait…
La Francine c’était notre voisine. Elle nous gardait parfois chez elle, quand nous étions petites, ma sœur et moi et que les parents allaient aux champs. Elle avait elle-même deux enfants, adultes. Deux pauvres idiots dont les gens bien intentionnés aimaient à se gausser.
Ainsi, nous étions le divertissement de la famille, jusqu’au jour où trainant les pieds pour ne pas passer l’après - midi enfermée, ma sœur supplia mon père de nous emmener avec lui.
- « nous serons sage » dit – elle.
- Mais vous serez mieux chez la Francine, lui répondit-il.
-Tu n’es pas bien chez nous dit le Lucien, l’homme de la Francine, tu as peur qu’on t’enferme dans le cabanon ?
La mèche était vendue. Mon père compris la subtilité, plus jamais nous eûmes à subir l’épreuve du cabanon.

Dans toutes les vieilles maisons, il y a des recoins où nichent les histoires les plus sordides. Dans la tour de l’empereur, il y a un escalier en colimasson qui conduit aux oubliettes. Celui-ci débouchant dans une cave où se situe un puits. C’est ici que nous choisîmes d’y enfouir le cadavre.

Par un triste après-midi pluvieux, l’empereur, son par-dessus ajusté au plus prés, son bâton à la main, partit en promenade. Arrivé devant chez nous, il ne put se retenir de vider sa hargne sur le pauvre Tigris qui se trouvait là. C’en était trop ! qu’il passe chez nous, soit, mais qu’en plus il tabasse nos chats ! Depuis le temps qu’il nous en faisait voir de toutes les couleurs ! là s’en était trop, il y avait longtemps que le vase débordait. De colère, je saisis le burin. Et vlan un grand coup derrière les carreaux. L’empereur dégringola, hurlant de douleur. Tigri affolé s’enfuit dans le buisson. La famille alerté arriva en courant. Nous le saisîmes chacun d’un côté, et ouste, sous l’escalier ! De là en route pour le puits bien profond. Depuis ce temps-là, il coule une eau putride au fond de son terrain. L’empereur sert d’engrais aux ronces et mauvaises herbes que les animaux prudents refusent de consommer. La paix est revenue au hameau. Les chats se dorent au soleil. Le tombeau de l’empereur, personne ne le découvrira !

Et bien voilà ! Tu y es arrivée, du moins sur le papier : l'Empereur n'a plus qu'à mieux se tenir, sinon...   
Mais dis moi : l'escalier - enfin en dessous - de la Francine, qu'a t-il à voir avec l'Empereur ?

Finalement, si mes rêves devenaient réalité !
L'escalier du début celui de la Francine, c'est un peu superflu pour l'histoire, c'est vrai. Mais c'est un souvenir d'enfance, là où tout le monde trouve des petits secrets de famille, des trésors enfouis, nous, nous avions droit au cabanon sans avoir rien fait de mal. Pour moi les dessous de l'affaire sont assez sombre, donc appropriés à la divagation sordide.

Deux textes pour une consigne, si on sépare la Francine du Tombeau de l'empereur. Mais c'est tout à fait normal en période de soldes !  

J'ai eu moi aussi du mal à passer d'une histoire à l'autre, car il y a bien deux histoires qui n'ont que peu de liens entre elles (à part l'escalier?)
Je pense qu'il aurait fallu traiter l'une ou l'autre car dans les 2 cas on reste sur sa faim.
Personnellement, j'aime beaucoup la première dont la fin a été un peu bâclée je trouve. Dommage   

Dans mon esprit, la première histoire était une introduction à la seconde, j'ai fais une bêtise, promis je recommencerai plus. Mais de grâce ne m'envoyez pas au cabanon, j'ai bien assez de l'empereur comme punition !

C'est pas une bêtise, dans ton esprit c'était clair, dans le mien (je dis bien le mien, j'ai pas la science infuse) ça l'est moins, peut-être la jonction entre les 2 parties n'est pas assez explicite?

J'ai ressenti les choses comme Admin et ai été un peu déroutée par le fait qu'il y ait deux histoires, sans que le lien entre les deux ne soit très explicites.

Mais chacune prise séparément se lit bien, même si j'ai un petite préférence pour l'histoire avec Francine (même si brr, ces histoires de cabanons)

Un règlement de comptes fantasmé, il me semble (je me souviens qu’il a été question de cet empereur dans les reportages photos). Comme il a été noté plus haut on a en effet l’impression de deux histoires séparée ; il suffirait d’ailleurs de modifier un peu le paragraphe pour vraiment les relier.

Sinon, l’ensemble du texte nous offre une pittoresque histoire de sordide campagnard. On sent que l’auteur connaît le monde rural, ce qui donne de la crédibilité. Et la fin un peu cynique est réjouissante.
Une petite remarque de syntaxe :
C’est ici que nous choisîmes d’y enfouir le cadavre. « ici » et « y » désignent tous deux le lieu, donc « y » est superflu.

Un avis constructif, mon cher Tober, je te remercie. En effet je tiens compte des remarques qui me sont faites puisqu'elles le sont dans le but de faire progresser. Pour le Y mon fils qui est Auvergnat de mère mais pas de naissance, s'est implanté à Clermont Ferrand depuis maintenant quelques années. Je me souviens d'une de ses remarques au début qu'il "y" était : "Ici me disait-il, ils emploient toujours le Y dans leur conversation, "y" savent pas parler français ? " C'est une particularité locale qui m'est restée.
Par contre je trouve que tu as bien compris mon texte et c'est tout à fait ce que tu explique que j'ai voulu faire. Et pour le règlement de compte, il faut qu'on fasse quelque choses, car je n'y arriverais pas toute seule, je vais peut être demander à Amanda si on peut pas constituer un comité de soutien : celui des voisins harcelés, par exemple.
KZ : les soldes à Limoges, consistent à écouler des produits qui sont sans aucun doute neufs mais très vieux, mon texte lui est fraichement écrit et qui plus est exclusivement pour cette consigne !
Merci de vos coms.