A. Le constat
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A. Le constat
Un coin de nature un peu sauvage, des hêtres, sans doute des chênes fayards pas très loin, des pins au loin. Des feuilles mortes ont commencé à joncher le sol, comme les souvenirs emmêlés d’une mémoire en déclin.
De l’herbe encore bien verte, des feuilles jaunes, des vertes et d’autres déjà brunes, l’automne a débuté et décline doucement vers l’hiver.
Une table, deux chaises dont les pieds s’enfoncent dans le sol pour ne pas se laisser emporter par le vent, se laisser glisser, s’étioler trop vite.
Des paysages que je connais bien, une douceur de vivre qui m’est chère, le souvenir du café bu au soleil, tu aimais tant ça.
Il y a un an, tu te cassais le pied dans cet escalier de pierres, il y a un an, cette maison te signifiait qu’elle ne pouvait plus te protéger.
Il y a eu l’hôpital, les soins, la rééducation, la maison de retraite, antichambre de la déchéance.
Maintenant peu à peu, je débarrasse ta maison, les chaises restent vides, tu continues à boire le café dans ton nouvel appartement, il n’y a plus les champs autour, la petite table pour t’accueillir.
Bien sûr, tu vas bien, tu as formidablement récupéré, tu marches et tu es autonome avec les aides adaptées à tes 81 ans.
Hier, nous sommes venus manger avec toi, tu étais heureuse de nous avoir avec toi et tu nous as dit :
« oh bien sûr, je vais bien et je marche, je fais tout mon possible mais je sens bien que j’ai perdu, pas mes jambes mais ma tête, oui j’ai perdu ». Et ces mots tout simples m’ont fait tant de peine, cet aveu au détour de la conversation, m’a déchiré le cœur.
Les chaises s’enfoncent dans la terre pour ne pas sombrer et toi, tu luttes pour ne pas dériver.
C’est digne, c’est sobre comme la nature qui t’a toujours entourée et l'évidence est cruelle.[/color].
De l’herbe encore bien verte, des feuilles jaunes, des vertes et d’autres déjà brunes, l’automne a débuté et décline doucement vers l’hiver.
Une table, deux chaises dont les pieds s’enfoncent dans le sol pour ne pas se laisser emporter par le vent, se laisser glisser, s’étioler trop vite.
Des paysages que je connais bien, une douceur de vivre qui m’est chère, le souvenir du café bu au soleil, tu aimais tant ça.
Il y a un an, tu te cassais le pied dans cet escalier de pierres, il y a un an, cette maison te signifiait qu’elle ne pouvait plus te protéger.
Il y a eu l’hôpital, les soins, la rééducation, la maison de retraite, antichambre de la déchéance.
Maintenant peu à peu, je débarrasse ta maison, les chaises restent vides, tu continues à boire le café dans ton nouvel appartement, il n’y a plus les champs autour, la petite table pour t’accueillir.
Bien sûr, tu vas bien, tu as formidablement récupéré, tu marches et tu es autonome avec les aides adaptées à tes 81 ans.
Hier, nous sommes venus manger avec toi, tu étais heureuse de nous avoir avec toi et tu nous as dit :
« oh bien sûr, je vais bien et je marche, je fais tout mon possible mais je sens bien que j’ai perdu, pas mes jambes mais ma tête, oui j’ai perdu ». Et ces mots tout simples m’ont fait tant de peine, cet aveu au détour de la conversation, m’a déchiré le cœur.
Les chaises s’enfoncent dans la terre pour ne pas sombrer et toi, tu luttes pour ne pas dériver.
C’est digne, c’est sobre comme la nature qui t’a toujours entourée et l'évidence est cruelle.[/color].
Dernière édition par plumentete le Dim 22 Nov - 19:08, édité 1 fois (Raison : quelques répétitions et fautes qui, à la relecture m'ont agressé l'oeil)
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A. Le constat
C'est touchant de te lire. J'imagine comme cela doit être dur pour elle de se retrouver dans un lieu différent. Je finis ton texte la gorge serrée !
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Le constat
C'est sobre, oui, et c'est digne, très digne, Plume, je pense à toi si fort, à elle si fort aussi.
Je ne voudrais pas connaître ça, il me semblerait que non seulement ma tête, mais aussi mon coeur ne résisterait pas. Pourtant avons nous toujours le choix ? Oui, vraiment, ton texte me touche. Sans la connaitre, je la sens proche des gens comme les miens et c'est comme si je l'aimais déjà, embrasse la pour moi.
Je ne voudrais pas connaître ça, il me semblerait que non seulement ma tête, mais aussi mon coeur ne résisterait pas. Pourtant avons nous toujours le choix ? Oui, vraiment, ton texte me touche. Sans la connaitre, je la sens proche des gens comme les miens et c'est comme si je l'aimais déjà, embrasse la pour moi.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Le constat
Ton texte est poignant...
Difficile lorsque s'en vient de temps où il faut consentir aux pertes...
mobilité restreinte .... cerveau qui s'engourdit....
Je pense à toi, à elle....
.....
Difficile lorsque s'en vient de temps où il faut consentir aux pertes...
mobilité restreinte .... cerveau qui s'engourdit....
Je pense à toi, à elle....
.....
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Le constat
Vieillir.... Difficile pour soi et pour les proches... Un texte pudique tout en retenue
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
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