A. Le ratelaireau de Rocamadour
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catsoniou
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A. Le ratelaireau de Rocamadour
Il était une fois, entre Rocamadour et Padirac, un mustélidé, débarqué on ne sait comment du Sahara. Du temps d'Abd el Kader et Louis - Philippe, un spahi l'avait ramené dans ses bagages, avec l'arrière-pensée que le ratel l'aiderait à assouvir son péché mignon quand il en aurait fini avec ses obligations militaires.
Cyprien, ex spahi, redevenu journalier au service des gros paysans quercynois, ne disposait pas de loisirs suffisants, et à fortiori de lieux adéquats pour déposer des ruches. Pourtant, il adorait tant le miel qu'il se serait damné pour une louche de gelée royale.
Loutaï, comme Cyprien avait baptisé son ami le ratel, disposait des qualités essentielles pour mener à bien la quête du miel. Son flair le menait à coup sûr au bon endroit et surtout au moment de l'attaque, le ratel usait d'une faculté tant redoutée des abeilles qu'elles capitulaient sans combattre. Le fumet s'échappant de ses glandes anales eut fait pâlir de jalousie tous les fabricants de boules puantes.
Et, grâce à ce bienfait du ciel, son ami le journalier se gavait de miel sans risquer les désagréables piqûres des ouvrières jalouses défendant leur production. On en conviendra, il y avait la une osmose quasi parfaite …
D'ailleurs, au début de son séjour en métropole, Loutaï l'Africain ne regrettait pas son ancien terrain de chasse. Au delà du miel qu'il partageait équitablement avec le journalier, les petits cadeaux de Cyprien le comblaient d'aise. Dans les fermes opulentes, disparaissaient un petit poussin par ci, un lapereau par là, voire un caneton. Il n'y avait pas de quoi ruiner les paysans quercynois, et Loutaï, l'estomac bien rempli pouvait lustrer sa belle fourrure.
Telle une maîtresse trop choyée, Loutaï avait ses exigences. Par exemple, par temps de canicule, Cyprien devait tamiser la terre caillouteuse du causse afin que Sieur Loutaï puisse s'y rafraîchir en se roulant comme dans le sable à l'époque bénie où il folâtrait dans le Sahara. Et l'hiver, il fallait équiper le terrier du ratel de « panouille » de maïs afin que Monsieur ne s'enrhume point.
Cependant, vint le temps de la déprime. Malgré son nom qui eut dû lui faciliter la tâche, les blaireaux qu'on appelle les « taïs » le fuyaient comme la peste, notamment les femelles qui poussaient l'outrecuidance jusqu'à lui montrer les dents !
Non, se dit Cyprien qui, fâché avec le savon de Marseille, parlait en connaissance de cause, l'odeur n'y est pour rien. C'est le pelage. Nos blaireaux sont un peu comme les girafes, ou non, plutôt comme les zèbres. Qu'à cela ne tienne, mon gaillard, je vais te peindre aux couleurs des taïs du Lot , avec des rayures noires et blanches parfaitement symétriques …
Pour la forme, Loutaï protesta bien un peu, et aussi à cause de l'odeur de la peinture qui portait ombrage à son suave parfum. Toutefois, quand il eut trouvé chaussure à son pied, s'il eut osé, il aurait embrassé son bienfaiteur.
Aujourd'hui, si vous passez par le Quercy, du côté des grottes de Rocamadour ou du gouffre de Padirac, si vous ne craignez pas de vous rompre les os, vous pourriez apercevoir un Ratelaireau qui, comme vous l'aurez compris, est un descendant de Loutaï et sa compagne Mme du Blaireau de Lacave …
Cyprien, ex spahi, redevenu journalier au service des gros paysans quercynois, ne disposait pas de loisirs suffisants, et à fortiori de lieux adéquats pour déposer des ruches. Pourtant, il adorait tant le miel qu'il se serait damné pour une louche de gelée royale.
Loutaï, comme Cyprien avait baptisé son ami le ratel, disposait des qualités essentielles pour mener à bien la quête du miel. Son flair le menait à coup sûr au bon endroit et surtout au moment de l'attaque, le ratel usait d'une faculté tant redoutée des abeilles qu'elles capitulaient sans combattre. Le fumet s'échappant de ses glandes anales eut fait pâlir de jalousie tous les fabricants de boules puantes.
Et, grâce à ce bienfait du ciel, son ami le journalier se gavait de miel sans risquer les désagréables piqûres des ouvrières jalouses défendant leur production. On en conviendra, il y avait la une osmose quasi parfaite …
D'ailleurs, au début de son séjour en métropole, Loutaï l'Africain ne regrettait pas son ancien terrain de chasse. Au delà du miel qu'il partageait équitablement avec le journalier, les petits cadeaux de Cyprien le comblaient d'aise. Dans les fermes opulentes, disparaissaient un petit poussin par ci, un lapereau par là, voire un caneton. Il n'y avait pas de quoi ruiner les paysans quercynois, et Loutaï, l'estomac bien rempli pouvait lustrer sa belle fourrure.
Telle une maîtresse trop choyée, Loutaï avait ses exigences. Par exemple, par temps de canicule, Cyprien devait tamiser la terre caillouteuse du causse afin que Sieur Loutaï puisse s'y rafraîchir en se roulant comme dans le sable à l'époque bénie où il folâtrait dans le Sahara. Et l'hiver, il fallait équiper le terrier du ratel de « panouille » de maïs afin que Monsieur ne s'enrhume point.
Cependant, vint le temps de la déprime. Malgré son nom qui eut dû lui faciliter la tâche, les blaireaux qu'on appelle les « taïs » le fuyaient comme la peste, notamment les femelles qui poussaient l'outrecuidance jusqu'à lui montrer les dents !
Non, se dit Cyprien qui, fâché avec le savon de Marseille, parlait en connaissance de cause, l'odeur n'y est pour rien. C'est le pelage. Nos blaireaux sont un peu comme les girafes, ou non, plutôt comme les zèbres. Qu'à cela ne tienne, mon gaillard, je vais te peindre aux couleurs des taïs du Lot , avec des rayures noires et blanches parfaitement symétriques …
Pour la forme, Loutaï protesta bien un peu, et aussi à cause de l'odeur de la peinture qui portait ombrage à son suave parfum. Toutefois, quand il eut trouvé chaussure à son pied, s'il eut osé, il aurait embrassé son bienfaiteur.
Aujourd'hui, si vous passez par le Quercy, du côté des grottes de Rocamadour ou du gouffre de Padirac, si vous ne craignez pas de vous rompre les os, vous pourriez apercevoir un Ratelaireau qui, comme vous l'aurez compris, est un descendant de Loutaï et sa compagne Mme du Blaireau de Lacave …
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Je trouve ton texte un peu trop compliqué pour être un conte pour enfants. Tu ne mets même pas en scène une girafe . Je ne te comprends pas Cats . De fait je ne peux commenter ce texte qui est pour moi hors thème, meme s'il est très bien écrit !
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
même s'il est très bien écrit !
J'en étais sûr : quand on veut ... on dit qu'il a la rage !
Je cite le passage se référant à la consigne.
Qu'importe !je vais te peindre
Nos blaireaux sont un peu comme les girafes, ou non, plutôt comme les zèbres.
Il y a dans ce sujet la girafe, l'homme qui repeint les animaux, Pour ma part, cet animal étant absent dans ma campagne profonde, j'ai pensé au blaireau et à son cousin africain (merci Wiki !)
Question : le forum ne devrait-il pas accepter la diversité d'approche surtout, sans fausse modestie quand il y a un effort indéniable de recherche et d'originalité ? Mais c'est là un point de vue qui n'engage que moi ...
.
Je sais qu'il y aura des sujets qui sauront comme c'est déjà le cas mettre en scène la girafe à repeindre et je les commenterai en fin de semaine quand je serai de retour de mon escapade en région parisienne et Normandie ...
Il me plait bien mon texte "bien écrit" !
Quant aux enfants, c'est promis, je n'adresserai pas ce conte à un éditeur spécialisé ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Pour ma part, j'aime assez cette histoire, (pour grands enfants, alors) elle est originale. Mais que diable as tu été chercher un animal susceptible de dépérir ici ? Et puis tu trouves qu'on est vraiment exigeant d'avoir la nostalgie de nos racines, toi ?
C'est un conte Africain ?
Encore heureux ! Il a quand même été débarqué en Quercy sans avoir rien demandé !Cats a écrit:Telle une maîtresse trop choyée, Loutaï avait ses exigences.
C'est un conte Africain ?
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Pour comprendre j'ai aussi du aller voir sur Wikipedia et chercher " ratel" et "mustélidé", ensuite j'ai vu des photos !
Beurk !
Mais quelle idée de vouloir à tout prix ramener ce texte à ton Quercy bien-aimé ?
Ce n'était pas obligé, enfin !
Si j'étais un enfant j'aurais peur de ta bestiole et je n'aime donc pas non plus ton histoire.
Désolée.
Beurk !
Mais quelle idée de vouloir à tout prix ramener ce texte à ton Quercy bien-aimé ?
Ce n'était pas obligé, enfin !
Si j'étais un enfant j'aurais peur de ta bestiole et je n'aime donc pas non plus ton histoire.
Désolée.
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Ce n'est pas un conte mais une belle histoire même, si en effet, elle n'a pas grand chose à voir avec la consigne.
Moi, j'aurais bien aimé que tu campes une girafe dans notre bas Limousin. Une girafe que tu aurais découvert par hasard (on a aussi des acacias ici). Et ça m'aurait bien amusée que tu la peignes au lieu de la peindre. Mais tu n'as peut être pas dit ton dernier mot.
Moi, j'aurais bien aimé que tu campes une girafe dans notre bas Limousin. Une girafe que tu aurais découvert par hasard (on a aussi des acacias ici). Et ça m'aurait bien amusée que tu la peignes au lieu de la peindre. Mais tu n'as peut être pas dit ton dernier mot.
Invité- Invité
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Quand j'ai commencé à lire ton texte, je pensais que tu allais réussir à introduire une girafe, peut-être débarquée d'un cirque, dans ton Limousin natal, et j'étais curieuse de voir ça ! Donc, je reste sur ma faim.
Comme les autres, je pense que ce texte n'est un conte pour enfants. Excuse-moi si j'ai l'air de faire ma "spécialiste", mais j'ai raconté des contes tous les jours de ma vie professionnelle et je continue encore, donc je pense pouvoir dire que ton histoire s'adresse surement à un public adulte qui pourait l'apprécier.
Comme les autres, je pense que ce texte n'est un conte pour enfants. Excuse-moi si j'ai l'air de faire ma "spécialiste", mais j'ai raconté des contes tous les jours de ma vie professionnelle et je continue encore, donc je pense pouvoir dire que ton histoire s'adresse surement à un public adulte qui pourait l'apprécier.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Je trouve dommage, Catsoniou, que tu n’aies pas joué le jeu du conte pour enfant, alors que tu as sûrement assez d’imagination pour ça. Ton histoire est bien écrite, mais même pour un adulte, elle est assez difficile à suivre et je n’ai pas réussi à m’attacher aux héros de l’histoire.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Ce sujet est si déconnecté de la consigne que le titre s'est contracté au point de ne laisser subsister que la lettre i.*
A lire les autres sujets, je constate que j'aurai du m'abstenir ...
La lecture des sujets de cette semaine confirme ce sentiment. Question : Peut-on comprendre qu' on puisse voir un sujet d'une autre façon ?
Mais ce texte a, je le crois, au moins un mérite reconnu par certains : c'est une histoire qui a sa raison d'être. Par exemple, le journalier expatrié au Sahara attiré par un animal ressemblant au blaireau , mais dépourvu de rayures ; la coopération entre l'homme et l'animal ( je commets des larcins en échange du miel que tu déniches pour moi et je te peins aux couleurs des dames blaireaux ...)
Je ne suis pas certains que cela n'amuserait pas les enfants : je me suis un peu appuyé sur les derniers contes que j'ai entendu de la bouche des conteurs locaux ...
* Ignorant l'origine de cette modification, je la laisse telle quelle
( rappel du titre : le ratelaireau de Rocamadour )
A lire les autres sujets, je constate que j'aurai du m'abstenir ...
La lecture des sujets de cette semaine confirme ce sentiment. Question : Peut-on comprendre qu' on puisse voir un sujet d'une autre façon ?
Mais ce texte a, je le crois, au moins un mérite reconnu par certains : c'est une histoire qui a sa raison d'être. Par exemple, le journalier expatrié au Sahara attiré par un animal ressemblant au blaireau , mais dépourvu de rayures ; la coopération entre l'homme et l'animal ( je commets des larcins en échange du miel que tu déniches pour moi et je te peins aux couleurs des dames blaireaux ...)
Je ne suis pas certains que cela n'amuserait pas les enfants : je me suis un peu appuyé sur les derniers contes que j'ai entendu de la bouche des conteurs locaux ...
* Ignorant l'origine de cette modification, je la laisse telle quelle
( rappel du titre : le ratelaireau de Rocamadour )
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Le ratelaireau de Rocamadour
Changement effectué. Pas fait plus tôt car je ne me souvenais pas de ton titre
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
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