A - Paulette

Oh oui ils étaient bien chez Laurette !

Toute la bande qui fumait en écoutant Bowie, sur les 33 tours.
Pas de place pour un juke box au bar du Liberté, juste un vieux tourne disque usé qu’elle avait mis à disposition. Les voisins râlaient bien un peu, mais ils se lassaient pour finir et Let’s dance !

Je ne sais pas de quoi elle vivait Paulette, oui parce qu’en fait elle s’appelait Paulette, mais on l’appelait Laurette, pas de l’argent que nous lui laissions en tout cas. A 1 francs la limonade ce n’est pas comme ça qu’on s’enrichit.
Elle vivait par procuration une jeunesse qu’elle n’avait pas eue, des amours qu’elle n’avait pas vécu.

J’étais là parmi eux et pourtant en retrait, observant les uns et les autres, les amours qui se dénouaient aussi vite qu’elles se recréaient, me demandant quels type d’animaux sur terre avaient aussi peu de scrupules !

En fait, je regardais surtout Marianne, Dieu que Marianne était jolie, j’étais plutôt timide et je n’ai jamais réussie à lui avouer à quel point je l’aimais. Je crois qu’elle m’aimait bien aussi, nous étions copine, et sa beauté m’enfermait encore plus encore dans le labyrinthe de mon âme en questionnement.

Moi la pudique, elle l’impudique se déshabillant naturellement m’offrant sa poitrine désirable, ses jambes à ne plus en finir et sa chevelure de tigresse.

Comment aurais-je pu lui dire mon attirance, Mecano n’avait pas encore sorti son tube « une femme avec une femme », sinon qui sait, peut-être aurait-elle compris ?