Josie
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Josie
« Mes amis au secours ! Une femme vient de mourir gelée, cette nuit… »
Disait l’Abbé Pierre le 1er février 1954…
Blablabla blabla, blablabla blabla
La situation n’a pas évoluée puisqu’en 2014 on compte toujours des sans-abris et des millions de personnes habitent toujours dans des logements insalubres.
Assise par terre sur le trottoir, Josie lit à l’envers le gros titre du jour, d’un œil blasé et fatigué, la une du Parisien laissé là sur un banc, journal qui pend, qui goutte même avec le crachin, comme si l’Abbé Pierre était vivant là par l’intermédiaire du canard et pleurait sur toute la misère de Paris et sur cet affligeant constat.
Pour la énième fois de la journée elle compte les pièces chaudes dans le creux de ses mains, ajoute mentalement ce qui est déposé dans sa casquette et réfléchit à la façon dont elle va dépenser sa menue monnaie.
C’est sa façon de passer sa journée : en comptant, recomptant et rêvant dans le manteau bien chaud, à se dire qu’elle serait raisonnable, mettrait de côté, même si au fond d’elle, elle sait que chaque soir, elle finira par acheter ses cigarettes et son vin. C’est la seule richesse qui lui reste : la liberté d’avoir de compte à ne rendre à personne.
A quoi bon de toutes façons... qu’importe si elle meurt gelée cette nuit, maintenant que l’Abbé Pierre est au paradis, il n’y a plus personne pour tirer la sonnette d’alarme ici-bàs.
Elle imagine sa mort qui serait douce, l’alcool la réchaufferait pour toujours et dans un dernier sommeil elle la rejoindrait. Elle s’engouffrerait dans le long tunnel lumineux, et elle verrait l’Abbé Pierre tout au bout les bras grands ouverts pour l’accueillir, il lui dirait qu’elle est arrivée et qu’elle peut maintenant se reposer. Pour toujours.
Pourtant quelque chose l’empêche chaque soir de s’enivrer jusqu’au point de non-retour, malgré ses dix années passées dans la rue à faire la cloche, elle garde tout au fond d’elle l’espoir que les choses changent.
oups une faute !
Disait l’Abbé Pierre le 1er février 1954…
Blablabla blabla, blablabla blabla
La situation n’a pas évoluée puisqu’en 2014 on compte toujours des sans-abris et des millions de personnes habitent toujours dans des logements insalubres.
Assise par terre sur le trottoir, Josie lit à l’envers le gros titre du jour, d’un œil blasé et fatigué, la une du Parisien laissé là sur un banc, journal qui pend, qui goutte même avec le crachin, comme si l’Abbé Pierre était vivant là par l’intermédiaire du canard et pleurait sur toute la misère de Paris et sur cet affligeant constat.
Pour la énième fois de la journée elle compte les pièces chaudes dans le creux de ses mains, ajoute mentalement ce qui est déposé dans sa casquette et réfléchit à la façon dont elle va dépenser sa menue monnaie.
C’est sa façon de passer sa journée : en comptant, recomptant et rêvant dans le manteau bien chaud, à se dire qu’elle serait raisonnable, mettrait de côté, même si au fond d’elle, elle sait que chaque soir, elle finira par acheter ses cigarettes et son vin. C’est la seule richesse qui lui reste : la liberté d’avoir de compte à ne rendre à personne.
A quoi bon de toutes façons... qu’importe si elle meurt gelée cette nuit, maintenant que l’Abbé Pierre est au paradis, il n’y a plus personne pour tirer la sonnette d’alarme ici-bàs.
Elle imagine sa mort qui serait douce, l’alcool la réchaufferait pour toujours et dans un dernier sommeil elle la rejoindrait. Elle s’engouffrerait dans le long tunnel lumineux, et elle verrait l’Abbé Pierre tout au bout les bras grands ouverts pour l’accueillir, il lui dirait qu’elle est arrivée et qu’elle peut maintenant se reposer. Pour toujours.
Pourtant quelque chose l’empêche chaque soir de s’enivrer jusqu’au point de non-retour, malgré ses dix années passées dans la rue à faire la cloche, elle garde tout au fond d’elle l’espoir que les choses changent.
oups une faute !
Dernière édition par SO-leille le Mer 5 Fév - 21:38, édité 1 fois
SO-leille- Kaléïd'habitué
- Humeur : Joyeuse
Re: Josie
Petite faute ici: si elle meure gelée
J'aime beaucoup la seconde partie de ton texte Soleille, et la fin, malgré tout optimiste
J'aime beaucoup la seconde partie de ton texte Soleille, et la fin, malgré tout optimiste
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Josie
Un texte joliment angélique où l'abbé Pierre jouerait le rôle de St Pierre aux portes du paradis !
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: Josie
Mais bien sûr ! Un jour, les choses changeront : quand ? Dieu seul le sait, et j'ai comme l'impression qu'en ce moment, il est aux abonnés absents ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Josie
Un texte tellement dépourvu de pathos que la résignation de cette SDF apparait presque comme du bonheur. J’aime beaucoup sa vision de L’abbé Pierre qui l’accueille au paradis.
Par contre je trouve les trois dernières lignes trop expéditives et trop « neutres »
Par contre je trouve les trois dernières lignes trop expéditives et trop « neutres »
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Josie
Josie voit - par ton intermédiaire - le côté positif des choses même dans sa misère. C 'est "du Sol'eille" !
Je trouve que la fin de ton texte convient tout à fait à l'ensemble. Josie garde malgré tout l'espoir et une certaine lucidité qui l'empêche de sombrer tout à fait. Et comme d'habitude, tu laisses une porte ouverte à l'imagination de chacun. Et on espère que Josie va s'en sortir. J'aime bien ce texte qui ne fait pas dans le dramatique et qui est tout de même touchant.
Je trouve que la fin de ton texte convient tout à fait à l'ensemble. Josie garde malgré tout l'espoir et une certaine lucidité qui l'empêche de sombrer tout à fait. Et comme d'habitude, tu laisses une porte ouverte à l'imagination de chacun. Et on espère que Josie va s'en sortir. J'aime bien ce texte qui ne fait pas dans le dramatique et qui est tout de même touchant.
Invité- Invité
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