Ils s'appellent....
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Ils s'appellent....
Je m’appelle Sandy, j’ai 45 ans. Tout le jour je travaille sur une chaîne de montage à l’usine, je gagne 950 euros par mois. Mes enfants, je ne les voie pas, ils sont dans un foyer de la DASS. La nuit je dors dans la rue.
Je m’appelle François, mes coffres regorgent d’or et de paillettes. Tout le jour je vis dans l’orgie, la nuit, je dors dans la soie.
Je m’appelle Justine, j’ai 20 ans. Je viens de province, je n’ai pas de famille, je n’ai pas de travail. On m’a dit : la capitale c’est bien mieux, il y a tout ce que l’on peut chercher, même du boulot. Je vis dans la rue.
Je m’appelle Nicolas, le jour je m’entretiens avec des hommes d’affaires, des financiers. La nuit, après un déjeuner dans un des endroits les plus branchés, je joue à la roulette au casino.
Je m’appelle Clovis, j’ai 52 ans. Je suis cadre. Mon entreprise a fermé ses portes, laissant 5 000 emplois sur le carreau. Je vis dans la rue. La nuit dernière un compagnon de misère est mort de froid, il n’avait pas encore mon âge.
Je m’appelle Marie Chantal, ma vie est une course folle entre salon de beauté shopping aux enseignes les plus huppées et soirées mondaines.
Je m’appelle Tanguy, j’ai 32 ans, je n’ai pas de travail. Mes parents sont au chômage. Ils ne peuvent plus payer le loyer, demain ils seront expulsés. Je vis dans la rue. Bientôt ils viendront me rejoindre.
Je m’appelle Victor, j’ai 58 ans, il y a quatre ans, j’ai été malade, mon entreprise n’a plus voulu de moi. Je ne suis plus indemnisé. Je vis dans la rue.
Je m’appelle Octar, j’ai 45 ans. J’ai quitté mon pays. La terre promise n’est ce qu’on m’a dit. Je vis dans la rue.
Je m’appelle Fernande. J’ai 65 ans. Mon mari me battait. Un jour, je suis partie. Depuis je vis de foyers en chambres insalubres. Tantôt dans des squats, tantôt dans la rue.
Je m’appelle Vincianne, j’ai 24 ans. Je n’ai pas de travail, je n’ai pas de logement. Je n’ai pas d’argent. Ce soir, je dors chez des amis à peine plus fortunés que moi. Demain sera un autre jour.
Je m’appelle Milan, j’ai 15 ans. Ma famille n’a pas de logement. J'ai connu la guerre.
Je suis venu ici car j'avais faim. Je vis dans la rue.
Le premier février 1954, l’Abbé Pierre lançait un appel au secours, dénonçant le problème grave des sans logis. Aujourd’hui, 60 ans après, le nombre de SDF est de plus en plus grand, il a même progressé de + 50 % entre 2001 et 2012. Parmi eux, ¼ ont un travail régulier.
De plus en plus d’enfants sont dans un état de grande pauvreté. En France plus de 9 000 000 de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Selon la fondation Abbé Pierre, 2 000 000 de personnes vivent dans des habitats de fortunes, 600 000 dans des habitats très dégradés, dans des caves, des parking, des bidonvilles etc. Parmi eux, beaucoup sont de personnes qui ont perdu leur emploi et qui ont basculé dans la misère, beaucoup de jeunes dans la précarité, des migrants fuyant la misère.
Nombre d’entre eux, comme le dit si bien la fondation Abbé Pierre : « ont été des enfants heureux, des parents épanouis, des vacanciers insouciants avant de se retrouver à la rue: les Sans-abri "ont eu un passé…".
Dans un des pays les plus riches du monde, où est leur avenir ?
Nos dirigeants cesseront-t-ils un jour de jouer avec nos vies ?
Je m’appelle François, mes coffres regorgent d’or et de paillettes. Tout le jour je vis dans l’orgie, la nuit, je dors dans la soie.
Je m’appelle Justine, j’ai 20 ans. Je viens de province, je n’ai pas de famille, je n’ai pas de travail. On m’a dit : la capitale c’est bien mieux, il y a tout ce que l’on peut chercher, même du boulot. Je vis dans la rue.
Je m’appelle Nicolas, le jour je m’entretiens avec des hommes d’affaires, des financiers. La nuit, après un déjeuner dans un des endroits les plus branchés, je joue à la roulette au casino.
Je m’appelle Clovis, j’ai 52 ans. Je suis cadre. Mon entreprise a fermé ses portes, laissant 5 000 emplois sur le carreau. Je vis dans la rue. La nuit dernière un compagnon de misère est mort de froid, il n’avait pas encore mon âge.
Je m’appelle Marie Chantal, ma vie est une course folle entre salon de beauté shopping aux enseignes les plus huppées et soirées mondaines.
Je m’appelle Tanguy, j’ai 32 ans, je n’ai pas de travail. Mes parents sont au chômage. Ils ne peuvent plus payer le loyer, demain ils seront expulsés. Je vis dans la rue. Bientôt ils viendront me rejoindre.
Je m’appelle Victor, j’ai 58 ans, il y a quatre ans, j’ai été malade, mon entreprise n’a plus voulu de moi. Je ne suis plus indemnisé. Je vis dans la rue.
Je m’appelle Octar, j’ai 45 ans. J’ai quitté mon pays. La terre promise n’est ce qu’on m’a dit. Je vis dans la rue.
Je m’appelle Fernande. J’ai 65 ans. Mon mari me battait. Un jour, je suis partie. Depuis je vis de foyers en chambres insalubres. Tantôt dans des squats, tantôt dans la rue.
Je m’appelle Vincianne, j’ai 24 ans. Je n’ai pas de travail, je n’ai pas de logement. Je n’ai pas d’argent. Ce soir, je dors chez des amis à peine plus fortunés que moi. Demain sera un autre jour.
Je m’appelle Milan, j’ai 15 ans. Ma famille n’a pas de logement. J'ai connu la guerre.
Je suis venu ici car j'avais faim. Je vis dans la rue.
Le premier février 1954, l’Abbé Pierre lançait un appel au secours, dénonçant le problème grave des sans logis. Aujourd’hui, 60 ans après, le nombre de SDF est de plus en plus grand, il a même progressé de + 50 % entre 2001 et 2012. Parmi eux, ¼ ont un travail régulier.
De plus en plus d’enfants sont dans un état de grande pauvreté. En France plus de 9 000 000 de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Selon la fondation Abbé Pierre, 2 000 000 de personnes vivent dans des habitats de fortunes, 600 000 dans des habitats très dégradés, dans des caves, des parking, des bidonvilles etc. Parmi eux, beaucoup sont de personnes qui ont perdu leur emploi et qui ont basculé dans la misère, beaucoup de jeunes dans la précarité, des migrants fuyant la misère.
Nombre d’entre eux, comme le dit si bien la fondation Abbé Pierre : « ont été des enfants heureux, des parents épanouis, des vacanciers insouciants avant de se retrouver à la rue: les Sans-abri "ont eu un passé…".
Dans un des pays les plus riches du monde, où est leur avenir ?
Nos dirigeants cesseront-t-ils un jour de jouer avec nos vies ?
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Ils s'appellent....
Un très beau texte dans l'énumération de situations personnelles douloureuses. La vision juste est effectivement de faire ce qu'on peut autour de soi. Modestement. En ce qui concerne les politiques, la vox populi dit qu'on a ceux que l'on mérite.
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: Ils s'appellent....
KZ a écrit:la vox populi dit qu'on a ceux que l'on mérite.
En même temps, en démocratie, ils ont bien été choisi par quelqu'un, donc cela ne peut être que vrai !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Ils s'appellent....
Tant de personnalités différentes, de chemins de vie autres pour aboutir au même constat : ils sont à la rue, ils dorment dehors et vivent dangereusement... Ils sont perdus.
Invité- Invité
Re: Ils s'appellent....
Ton énumération prouve qu'aujourd'hui, personne n'est à l'abri. Et que si le nombre de "pauvres" ne cessent d'augmenter, le nombre de très riches fait de même. Les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. Et c'est d'autant plus révoltant!
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Ils s'appellent....
L'alternance de prénoms rend le scandale encore plus perceptible : gâchis d'argent (au fait d'où vient-il cet argent si ce n'est d'une façon ou d'une autre de la sueur du front de travailleurs ?) par quelques nantis et de l'autre côté des sans -toits dont un certain nombre a pourtant un travail ...
N'acceptons pas cela comme une fatalité !!!
N'acceptons pas cela comme une fatalité !!!
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Ils s'appellent....
En confrontant ces brefs aperçus de la vie des nantis et de celle des laissés pour compte, tu fais très bien ressortir avec une évidence sans appel les injustices de notre société. J’ai apprécié aussi le clin d’œil de certains noms : Tanguy, Nicolas (peut-être y en a-t-il d’autres que je n’ai pas identifiés.)
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Ils s'appellent....
à part François, il n'y en a pas d'autre !Tober a écrit:J’ai apprécié aussi le clin d’œil de certains noms : Tanguy, Nicolas (peut-être y en a-t-il d’autres que je n’ai pas identifiés.)
Sinon, tes réparties sont toujours aussi pertinentes, merci de ce com. (merci aussi aux autres, naturellement)
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Ils s'appellent....
Cette façon directe d'appréhender la consigne en alternant les modes de vie des riches et des pauvres est très parlante. Et tu soulignes bien que personne - à part encore une fois les riches - n'est à l'abri de la dégringolade. Je suis plutôt pessimiste en ce qui concerne le changement. On sait bien qu'il en a toujours été ainsi (il y a toujours eu des riches et des pauvres) mais on est en droit d'espérer plus de justice. Or, les écarts ne font que se creuser davantage. A qui la faute ?
Invité- Invité
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