A - Quand tu voudras ...
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Escandélia
catsoniou
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A - Quand tu voudras ...
A la lecture du thème de la consigne, ma décision paraissait définitive : non, je n'ai rien à dire sur le sujet. Ne serait-ce qu'en raison de mon état de terrien invétéré qui s'enfuirait à toutes jambes s'il devait mettre à l'eau et embarquer sur ces coquilles de noix ! Puis, cette nuit encore, un rêve récurrent … Alors, ma résistance a fondu comme neige au soleil, et avant même que l'astre de feu ait daigné nous éclairer, je me suis précipité pour une improbable contribution qui a coulé de source ou plutôt, s'est épanchée comme une écriture automatique …
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Remarque : je ne croyais pas à l'écriture automatique. Maintenant, je serai moins catégorique. A l'image d'une musique inspirant des mots qui s'enchaînent, émergeant d'un rêve, quasiment comme un automate, j'ai écrit ces lignes . Quand je les relis, elles me surprennent ...
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Je suis venu te dire que je m'en vais. Mais je le sais, tenace, tu me poursuivras encore et encore. Depuis des décennies, tu hantes mes rêves. Comme le vent qui balaie sans relâche la rive et sème parfois la panique parmi hautes herbes et roseaux, rien n'interdit ton retour, surtout pas ma volonté raisonnable de dépasser le cap de l'utopie.
Utopie du regret de ce silence imposé par une timidité insurmontable. A douze ans, on n'ose pas, à quinze ans, on hésite, puis on passe à autre chose. Il faut bien bâtir sa vie, s'accorder le droit de partager son cœur avec une âme sœur.
Telles ces barques abandonnées là depuis des lustres, notre amour est resté à quai. Il n'a subsisté que dans mon imaginaire enfiévré, laissant pantois, au petit matin, l'incorrigible rêveur. Cet incessant retour sur un amour platonique d'adolescence est-il façonné par un fil conducteur indiquant à l'homme mûr qu'il a raté l'essentiel ? Ou qu'il aurait pu choisir une autre voie ?
La récurrence de ces rêves n'est-elle pas en relation pour l'enfant éternel avec l'image idyllique de l'Amour ? Désir non accompli ... Celle qu'on n'a jamais courtisée, à fortiori possédée est idéalisée…
Est-ce l'existence du double-Je qui s'impose ainsi ? L'incessant combat de celui qu'on aurait voulu être et l'autre …
L'autre qui, suivant les aléas de la vie, s'est forgé une existence où se mêlent à satiété plaisirs et contraintes, peines et joies, déceptions et satisfactions ? Oui, sans doute, certainement, c'est là que réside l'origine de ces rêves sporadiques où le rêve ramène à des années antérieures, du temps où voguaient les illusions.
Le temps où je croyais t'aimer quand gamine et gamin, nous nous côtoyions sur les bancs de l'école…
Mais aujourd'hui, basculant irrémédiablement dans une nouvelle décade, tu n'as plus de raison, non vraiment aucune, de me poursuivre d' inutiles assiduités nocturnes . L'avouerais-je ? Te rencontrer récemment au détour d'un chemin m'a ému comme un collégien. J'ai cru lire dans tes yeux du plaisir de revoir ton voisin de table d'écoliers. Plaisir ou nostalgie ?
Jamais, nous ne partirons ensemble sur une barque nous emportant au gré des vents vers l'île de Cythère. Ou alors, ce sera en rêve seulement … Et rêver, seuls, les vivants le peuvent. Alors, reviens quand tu voudras …
Edité une fois, inspiré par l'observation de Admin. Utopie du regret de ce silence imposé par une timidité insurmontable. A douze ans, on n'ose pas, à quinze ans, on hésite, puis on passe à autre chose. Il faut bien bâtir sa vie, s'accorder le droit de partager son cœur avec une âme sœur.
Telles ces barques abandonnées là depuis des lustres, notre amour est resté à quai. Il n'a subsisté que dans mon imaginaire enfiévré, laissant pantois, au petit matin, l'incorrigible rêveur. Cet incessant retour sur un amour platonique d'adolescence est-il façonné par un fil conducteur indiquant à l'homme mûr qu'il a raté l'essentiel ? Ou qu'il aurait pu choisir une autre voie ?
La récurrence de ces rêves n'est-elle pas en relation pour l'enfant éternel avec l'image idyllique de l'Amour ? Désir non accompli ... Celle qu'on n'a jamais courtisée, à fortiori possédée est idéalisée…
Est-ce l'existence du double-Je qui s'impose ainsi ? L'incessant combat de celui qu'on aurait voulu être et l'autre …
L'autre qui, suivant les aléas de la vie, s'est forgé une existence où se mêlent à satiété plaisirs et contraintes, peines et joies, déceptions et satisfactions ? Oui, sans doute, certainement, c'est là que réside l'origine de ces rêves sporadiques où le rêve ramène à des années antérieures, du temps où voguaient les illusions.
Le temps où je croyais t'aimer quand gamine et gamin, nous nous côtoyions sur les bancs de l'école…
Mais aujourd'hui, basculant irrémédiablement dans une nouvelle décade, tu n'as plus de raison, non vraiment aucune, de me poursuivre d' inutiles assiduités nocturnes . L'avouerais-je ? Te rencontrer récemment au détour d'un chemin m'a ému comme un collégien. J'ai cru lire dans tes yeux du plaisir de revoir ton voisin de table d'écoliers. Plaisir ou nostalgie ?
Jamais, nous ne partirons ensemble sur une barque nous emportant au gré des vents vers l'île de Cythère. Ou alors, ce sera en rêve seulement … Et rêver, seuls, les vivants le peuvent. Alors, reviens quand tu voudras …
Remarque : je ne croyais pas à l'écriture automatique. Maintenant, je serai moins catégorique. A l'image d'une musique inspirant des mots qui s'enchaînent, émergeant d'un rêve, quasiment comme un automate, j'ai écrit ces lignes . Quand je les relis, elles me surprennent ...
Dernière édition par catsoniou le Sam 12 Mar - 21:21, édité 1 fois
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Quand tu voudras ...
Moi je crois au rêves prémonitoire. La preuve, celui-la est venu te dire de revenir écrire et il a bien fait. C'est émouvant ce texte avec cette nostalgie d'écolier. On a tous rêver d'un autre destin que celui qui nous fut réservé. Pourquoi avoir des regrets ? Si ce n'est celui de ne rien pouvoir changer.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Quand tu voudras ...
Je retrouve dans ton texte les émotions que j'avais cru percevoir sur la consigne écriture automatique. J'aime beaucoup ton texte. Tu parsèmes tes mots de sensibilité, de fragilité et c'est agréable à lire.
Il faut essayer de faire des phrases un peu moins longues, celle-ci notamment serait à revoir:
Bravo, un très beau texte
Il faut essayer de faire des phrases un peu moins longues, celle-ci notamment serait à revoir:
Cats a écrit:La récurrence de ces rêves n'est-elle pas en relation pour l'enfant éternel avec l'image idyllique de l'Amour qui en demeurerait au désir non accompli, idéalisant ainsi celle qu'on n'a jamais courtisée, à fortiori possédée ?
Bravo, un très beau texte
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A - Quand tu voudras ...
Un très beau texte.
J'avoue que nos rêves sont souvent travaillés par la dernière chose à laquelle on pense.
Ici, ton inspiration et ton texte sont remplis de sensibilité et de caresses tendre.
Merci pour ce beau texte.
J'avoue que nos rêves sont souvent travaillés par la dernière chose à laquelle on pense.
Ici, ton inspiration et ton texte sont remplis de sensibilité et de caresses tendre.
Merci pour ce beau texte.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A - Quand tu voudras ...
Je suis d'accord avec tous les commentaires précédents. J'aime la nostalgie qui se dégage de ton texte, ce tiraillement entre la vie qui avance et les souvenirs d'adolescence. Chaque phrase résonne avec justesse, j'ai été infiniment touchée par tes mots.
Christa77- Kaléïd'habitué
- Humeur : Rêveuse
Re: A - Quand tu voudras ...
Je commente en retard et le regrette car tout a été dit ou presque...
J'aime beaucoup quand tu écris de cette façon, je crois déjà te l'avoir écrit.
Tu laisses parler ton coeur, tu te " lâches" enfin, tu es ton "moi" qui parle de ce que tu ressens.
Et oui, je te donne raison, un premier amour ne s'oublie jamais, il laisse si pas des regrets une douce nostalgie de ce qui aurait pu être et ne sera jamais...
C'est si bon de rêver !
J'aime beaucoup quand tu écris de cette façon, je crois déjà te l'avoir écrit.
Tu laisses parler ton coeur, tu te " lâches" enfin, tu es ton "moi" qui parle de ce que tu ressens.
Et oui, je te donne raison, un premier amour ne s'oublie jamais, il laisse si pas des regrets une douce nostalgie de ce qui aurait pu être et ne sera jamais...
C'est si bon de rêver !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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