A- Les enfants du Pirée
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Charlotte
July_C
catsoniou
Cara1234
Amanda.
Escandélia
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A- Les enfants du Pirée
Le Petit Poucet n'avait pas tort. Et même, qui aurait pu l’en blâmer ? Quoi ? Sauver ses sept frères ?
Je n’en ai qu’un, mais j’ai cinq sœurs. Je ne puis imaginer un instant d’en être séparée. Encore moins que mes parents nous eussent jetés à la mer. Et si par un jour de mauvais vent, le navire avait chaviré, pour sûr qu’un vieux marin nous aurait tous repêchés. Il existe un peu partout de ces vieux loups de mer comme ce vieux célibataire à la barbe broussailleuse et au poil dru. Tout ridé dans son costume raillé. Fumant sa pipe, les yeux écarquillés. Pour le remercier de nous avoir sauvé, nous lui aurions édifié une statue en plâtre gris blanc, comme son teint avant le sauvetage. Celle-ci trônerait crânement sur l’étagère de la cuisine. En bonne place parmi les objets hétéroclites offerts à l’occasion d’une fête des mères où d’un voyage scolaire.
En capitaine Haddock, il garderait fièrement nos colliers d’huitres perlières et coquillages trouvés en bord de mer. Le vase bleu en céramique de Vallauris, où s’épanouit bouquet de lilas ou de roses au parfum délicat, viendrait lui faire de l’ombre. Pour maman et pour nous, le vieux marin tiendrait le haut du pavé. Il rappellerait à chacun, les jours heureux. Ceux que l’on oublie pas, car c’est de ceux-là dont on a besoin quand les vagues sur le sable effacent les traces des bonheurs fugaces.
Pour ma part, j’ai toujours dans mes armoires le collier de nouilles, le cadre photos en boite à camembert, orné d’un liseré de peinture dorée, et le bougeoir en plâtre décoré de tiges de fleurs séchés. Mieux j’ai retrouvé dans le grenier, tous nos cadeaux anciens que maman a gardés.
J’aime profondément ces instants de voyage au cœur de l’enfance et tous les traits de nos visages réapparaissent comme mirage. Les chants de notre enfance que nous avons gardés dans nos mémoires, se mettent en danse.
Mon Dieu que j’aime ce port du bout du monde
Que le soleil inonde de ses reflets dorés
Mon Dieu que j’aime, sous leurs bonnets oranges
Tous les visages d’anges. O vieux marin, vieux capitaine, avec ton gilet et ton bonnet rayé, tu n’es pas sans évoquer pour moi, les enfants du Pirée.
Je n’en ai qu’un, mais j’ai cinq sœurs. Je ne puis imaginer un instant d’en être séparée. Encore moins que mes parents nous eussent jetés à la mer. Et si par un jour de mauvais vent, le navire avait chaviré, pour sûr qu’un vieux marin nous aurait tous repêchés. Il existe un peu partout de ces vieux loups de mer comme ce vieux célibataire à la barbe broussailleuse et au poil dru. Tout ridé dans son costume raillé. Fumant sa pipe, les yeux écarquillés. Pour le remercier de nous avoir sauvé, nous lui aurions édifié une statue en plâtre gris blanc, comme son teint avant le sauvetage. Celle-ci trônerait crânement sur l’étagère de la cuisine. En bonne place parmi les objets hétéroclites offerts à l’occasion d’une fête des mères où d’un voyage scolaire.
En capitaine Haddock, il garderait fièrement nos colliers d’huitres perlières et coquillages trouvés en bord de mer. Le vase bleu en céramique de Vallauris, où s’épanouit bouquet de lilas ou de roses au parfum délicat, viendrait lui faire de l’ombre. Pour maman et pour nous, le vieux marin tiendrait le haut du pavé. Il rappellerait à chacun, les jours heureux. Ceux que l’on oublie pas, car c’est de ceux-là dont on a besoin quand les vagues sur le sable effacent les traces des bonheurs fugaces.
Pour ma part, j’ai toujours dans mes armoires le collier de nouilles, le cadre photos en boite à camembert, orné d’un liseré de peinture dorée, et le bougeoir en plâtre décoré de tiges de fleurs séchés. Mieux j’ai retrouvé dans le grenier, tous nos cadeaux anciens que maman a gardés.
J’aime profondément ces instants de voyage au cœur de l’enfance et tous les traits de nos visages réapparaissent comme mirage. Les chants de notre enfance que nous avons gardés dans nos mémoires, se mettent en danse.
Mon Dieu que j’aime ce port du bout du monde
Que le soleil inonde de ses reflets dorés
Mon Dieu que j’aime, sous leurs bonnets oranges
Tous les visages d’anges. O vieux marin, vieux capitaine, avec ton gilet et ton bonnet rayé, tu n’es pas sans évoquer pour moi, les enfants du Pirée.
Dernière édition par Escandélia le Mar 24 Mai - 12:08, édité 2 fois (Raison : Amanda a raison, le refrain de cette chanson magnifique que je chantais enfant à l'occasion de fêtes ou de mariage est mieux à sa place dans le texte. Je chantais bien alors (contrairement à maintenant où il pleut dès que j'essaie une note))
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A- Les enfants du Pirée
Le Petit Poucet n'avait pas tort. Et même, qui aurait pu l’en blâmer ? Quoi ? Sauver ses sept frères ?
En même temps ?
Je crois qu'il manque un mot.
Touchant ces souvenirs non vécus.
Et j'aime bien le lien que tu fais entre l'incipit puis la photo.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A- Les enfants du Pirée
A bon ? il manque un mot ? je ne vois pas où. Pour moi, ils y sont bien tous.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A- Les enfants du Pirée
Surprenant comme la photo et le titre vont finalement bien ensemble ainsi que l'incipit !
Tu nous emmènes dans le monde de ton enfance, si cher à ton coeur et tu nous enchantes...
En chantes ? Pourquoi ne pas avoir mis en clair dans le texte ( et non en note en bas de page) cette chanson que tu aimais chanter " Les enfants du Pirée".
Dans le dernier paragraphe quand tu dis " Les chants de notre enfance.." et que le vieux marin évoque pour toi les enfants du Pirée, ce serait mieux, à mon avis de dire pourquoi à cet endroit.
Mais tu fais comme tu le sens, Escandelia...c'est ton texte, ton enfance !
Tu nous emmènes dans le monde de ton enfance, si cher à ton coeur et tu nous enchantes...
En chantes ? Pourquoi ne pas avoir mis en clair dans le texte ( et non en note en bas de page) cette chanson que tu aimais chanter " Les enfants du Pirée".
Dans le dernier paragraphe quand tu dis " Les chants de notre enfance.." et que le vieux marin évoque pour toi les enfants du Pirée, ce serait mieux, à mon avis de dire pourquoi à cet endroit.
Mais tu fais comme tu le sens, Escandelia...c'est ton texte, ton enfance !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A- Les enfants du Pirée
Oui pardon, c'est moi qui ai lu trop vite. Navrée.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A- Les enfants du Pirée
Ceux que l’on n'oublie pas, car c’est de ceux-là dont on a besoin quand les vagues sur le sable effacent les traces des bonheurs fugaces.
Bien dit !
On n'y attachait pas une importance démesurée à ce moment-là, mais passe le temps, et même s'ils ont disparu dans les déménagements successifs, ces objets qu'on pourrait qualifier de dérisoires dans notre société de consommation où le gadget est roi, sont toujours présents dans notre esprit ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A- Les enfants du Pirée
Escandélia a écrit:Ceux que l’on oublie pas, car c’est de ceux-là dont on a besoin quand les vagues sur le sable effacent les traces des bonheurs fugaces.
J'aime bien cette phrase qui résume avec émotion l'ensemble de ton texte. C'est vrai que derrière tous les objets que l'on garde, il y a une histoire, des souvenirs...
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A- Les enfants du Pirée
Ceux que l’on oublie pas, car c’est de ceux-là dont on a besoin quand les vagues sur le sable effacent les traces des bonheurs fugaces.
J'aime beaucoup. Moi comme grand mère je garde maintenant précieusement les lettres d'amour que mes petits enfants m'écrivent...
J'aime beaucoup. Moi comme grand mère je garde maintenant précieusement les lettres d'amour que mes petits enfants m'écrivent...
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A- Les enfants du Pirée
Je ne lis que la version définitive de ton histoire (tu as tenu compte des conseils d'Amanda) et je trouve ce mélange de personnages (le petit Poucet, le vieux marin) et de souvenirs personnels très réussi. c'est plein de nostaglie
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A- Les enfants du Pirée
"Pour maman et pour nous, le vieux marin tiendrait le haut du pavé. Il rappellerait à chacun, les jours heureux. Ceux que l’on oublie pas, car c’est de ceux-là dont on a besoin quand les vagues sur le sable effacent les traces des bonheurs fugaces"
Comme tout le monde cette phrase me touche est très belle et me touche particulièrement.
Ton texte sent bon l'enfance, le bonheur et une certaine nostalgie
Comme tout le monde cette phrase me touche est très belle et me touche particulièrement.
Ton texte sent bon l'enfance, le bonheur et une certaine nostalgie
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A- Les enfants du Pirée
Tout ton texte est magnifique, tu rends tant de poésie à ces souvenirs que d'autres prendraient pour de simples objets désuets et souvent maladroitement façonnés. Une très belle façon d'aborder la consigne et un beau voyage au pays de l'enfance.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A- Les enfants du Pirée
Jolie idée, cette statuette de marin gardienne des bouleversantes reliques de l'enfance. Très bien écrit et avec beaucoup de sensibilité.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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