A. Victoire !
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Charlotte
Cara1234
Osi
Admin
Myrte
9 participants
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A. Victoire !
Le 13 tombe un vendredi. Tant pis, c’est décidé, je sortirai le jour de mon anniversaire.
Voila trois mois que je n’ai pas bougé de chez moi. Impossible de mettre un pied dehors.
Agoraphobie a dit le docteur.
Les premier jours, je ne pouvais même pas sortir de mon lit. Je m’enfouissais sous la couette.
Puis j’ai réussi à franchir la porte de ma chambre.
Dans le salon, j’avais des vertiges.
Dans la cuisine, la nausée.
Tous ces corps étalés sur le trottoir, ce sang, ces râles juste après la terrible explosion.
L’image et les bruits sont dans ma tête. Ils viennent me tourmenter à chaque instant.
Il faudra du temps a dit le docteur. Une chose après l’autre.
J’ai fait le tour du jardin. J’ai évité le portail.
Aujourd’hui j’ai 30 ans. Je ne peux pas continuer à vivre ainsi.
Je ne me coiffais plus. Je noue mes cheveux en chignon.
J’enfile un jean et un tee-shirt.
Quel temps fait-il ? Je mets mon trench beige.
Je prends mon sac à dos sur l’épaule.
Ca y est, je suis dans la rue.
Mes mains sont moites et mon coeur tape fort.
Je ne suis plus très loin de la terrasse du café. Elle est bondée de monde.
Je ne suis pas seule.
Le soleil chauffe.
Je serre les dents et passe devant l’alignement de tables. Je les compte pour fixer mon attention. Une, deux, trois, quatre, cinq…
J’entends les conversations, les mots qui se mélangent et bourdonnent à mes oreilles.
Je suis arrivée au bout du trottoir. J’ai réussi !
Je souris.
J’ai 30 ans aujourd’hui et la vie est belle !
Voila trois mois que je n’ai pas bougé de chez moi. Impossible de mettre un pied dehors.
Agoraphobie a dit le docteur.
Les premier jours, je ne pouvais même pas sortir de mon lit. Je m’enfouissais sous la couette.
Puis j’ai réussi à franchir la porte de ma chambre.
Dans le salon, j’avais des vertiges.
Dans la cuisine, la nausée.
Tous ces corps étalés sur le trottoir, ce sang, ces râles juste après la terrible explosion.
L’image et les bruits sont dans ma tête. Ils viennent me tourmenter à chaque instant.
Il faudra du temps a dit le docteur. Une chose après l’autre.
J’ai fait le tour du jardin. J’ai évité le portail.
Aujourd’hui j’ai 30 ans. Je ne peux pas continuer à vivre ainsi.
Je ne me coiffais plus. Je noue mes cheveux en chignon.
J’enfile un jean et un tee-shirt.
Quel temps fait-il ? Je mets mon trench beige.
Je prends mon sac à dos sur l’épaule.
Ca y est, je suis dans la rue.
Mes mains sont moites et mon coeur tape fort.
Je ne suis plus très loin de la terrasse du café. Elle est bondée de monde.
Je ne suis pas seule.
Le soleil chauffe.
Je serre les dents et passe devant l’alignement de tables. Je les compte pour fixer mon attention. Une, deux, trois, quatre, cinq…
J’entends les conversations, les mots qui se mélangent et bourdonnent à mes oreilles.
Je suis arrivée au bout du trottoir. J’ai réussi !
Je souris.
J’ai 30 ans aujourd’hui et la vie est belle !
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Victoire !
Ton texte m'a secouée pour plusieurs raisons.
D'abord parce que tu associes cette image avec une autre, sanglante, du 13 novembre . C'est vrai qu'on y pense immédiatement en voyant la photo.
Ensuite parce que tu parles a demi mots du traumatisme laissé par ces images. On ne sait sî cette jeune fille a ete temoin ou victime mais on ressent tres bien sa douleur.
Pour finir tu traites d'un sujet que je connais très bien : l'agoraphobie et l'enfermement qui en découle . Avec des phrases tres courtes ( j'aime les phrases courtes ) tu nous fais ressentir l'angoisse de cette femme qui se bat pour conjurer sa peur.
Avancer un pas, puis un autre et fixer son attention sur le décor: compter les tables, décrire les objets, les couleurs, les odeurs, pour rester dans le présent . C'est une méthode de TCC que je connais bien, le retour au présent pour ne pas laisser la blessure refaire surface et balayer ce présent comme un tsunami.
Un texte court et percutant
D'abord parce que tu associes cette image avec une autre, sanglante, du 13 novembre . C'est vrai qu'on y pense immédiatement en voyant la photo.
Ensuite parce que tu parles a demi mots du traumatisme laissé par ces images. On ne sait sî cette jeune fille a ete temoin ou victime mais on ressent tres bien sa douleur.
Pour finir tu traites d'un sujet que je connais très bien : l'agoraphobie et l'enfermement qui en découle . Avec des phrases tres courtes ( j'aime les phrases courtes ) tu nous fais ressentir l'angoisse de cette femme qui se bat pour conjurer sa peur.
Avancer un pas, puis un autre et fixer son attention sur le décor: compter les tables, décrire les objets, les couleurs, les odeurs, pour rester dans le présent . C'est une méthode de TCC que je connais bien, le retour au présent pour ne pas laisser la blessure refaire surface et balayer ce présent comme un tsunami.
Un texte court et percutant
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Victoire !
Ce que je préfère dans ton texte, c'est le titre. Il en dit beaucoup sur l'état d'esprit de ton personnage qui reste combatif.
Bravo !
Bravo !
Osi- Kaléïd'habitué
- Humeur : Variable
Re: A. Victoire !
Je confirme les dire d'Admin.
Et chacun de ses pas, on les sens pénibles.
On est fier de ces efforts qui sont finalement récompensés.
Et chacun de ses pas, on les sens pénibles.
On est fier de ces efforts qui sont finalement récompensés.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A. Victoire !
Voilà un grand pas en avant. Bravo. Et bravo pour ce texte qui m'a beaucoup émue .
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Victoire !
Le titre et l'emploi des phrases courtes ( j'aime aussi cela !) contribue à donner tout son impact à ce texte excellent et touchant !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Victoire !
La photo fait effectivement penser au 13 novembre 2015
Tu décris avec beaucoup de pudeur le combat de cette femme suite aux attentats
Un texte fort
Tu décris avec beaucoup de pudeur le combat de cette femme suite aux attentats
Un texte fort
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Victoire !
Ben, c'est malin! Je pleure!
AAnne- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne, la plupart du temps.
Re: A. Victoire !
Belle victoire sur la phobie ! Tes phrases brèves traduisent bien les interrogations du personnage mais aussi sa volonté de franchir les obstacles un à un.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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