A. Adieux mon aimée.

Chérie,

« Ils ont fait ce qu'ils pensaient juste, et j'ai fait ce que je pensais juste. »

Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus.
Tout ce que je vais te révéler dans cette lettre ne changera rien à l'amour que je te porte et à celui que j'éprouve pour nos enfants.
Ne leur révèles rien pour le moment, ils ne pourraient pas comprendre, ils sont encore trop jeunes.
Dis leur juste que j'ai défendu mes idéaux et cela jusqu'à la fin de ma vie.

A l'époque, 3 mois avant que je te rencontre,  je faisais parti d'un groupe extrémiste qui défendait les droits des animaux. Nous faisions ce qui nous semblait juste.
Nous avions alors fait une opération dans un grand labo pharmaceutique. Il s'évertuait à tester des cosmétiques et des médicaments sur des animaux. Nous nous sommes introduit illégalement dans cet institut. Nous avons libéré tous leurs captifs et mis à sac le laboratoire.
Malheureusement, un nouveau vigile avait été assigné à la surveillance et les horaires des rondes avaient changé. Marc s'est retrouvé nez à nez devant lui lorsque nous étions sur le point de partir. Il l'a frappé au visage tout en lui fauchant les jambes.
Je n'oublierais jamais le bruit mat qu'à fait son crâne en touchant le sol et la marre de sang qui commençait à s'étendre.  Nous n'en avons pas demandé plus et sommes partis très rapidement après ces faits. L'ensemble du groupe a continué leurs opérations.

Je n'avais pas revu Marc depuis 15 ans.
Mais la semaine dernière, j'ai cru l'apercevoir à un coin de rue.
Il ne pouvait être là que pour moi. C'est pourquoi je t'ai demandé d'aller chez ta mère avec les enfants pour quelques temps.

Je ne me suis jamais pardonné d'avoir caché cet homicide. Mais Marc était un de mes meilleurs amis. J'ai préféré mettre de la distance entre nous en acceptant un poste à l'étranger. Et c'est là que je t'ai rencontré. Tu as marqué le début de ma nouvelle vie. Et tu l'as embelli chaque jour un peu plus.
Tu as été ma bouffée d'oxygène et mon réconfort chaque fois que je repensais à ce moment .
Je ne te dirais jamais assez à quelle point je t'ai aimé, à quel point je t'aime et j'ose te dire que je t'aimerais toujours.

Aussi, ça me brise le cœur de devoir te laisser ainsi. Sans explication, sans dernier baiser. Mais je n'ai pas le courage d'affronter ton regard.
A l'époque, nos actions nous semblaient justes. Mais parfois une erreur fait basculer toute notre vie.
Aussi, ne sachant pas ce que me veut Marc, je préfère vous mettre à l’abri. Vous les prunelles de mes yeux.

Je t'aime Anna.
Je sais que tu continueras à élever nos enfants avec les valeurs qui nous sont chers. Embrasses les pour moi et dis leur que je les aime.

Avec tout mon amour. John.


Cette lettre fut retrouvée par Anna trois jours après l'annonce de la mort de son mari par la police.
Les journaux relataient que deux hommes s'étaient disputés au bord d'une fenêtre.
L'un voulant retenir l'autre de sauter. Les circonstances de leur échange restaient floues
Malheureusement, le pied du premier,- se nommant Marc d'après l'article- , aurait glissé et le second essayant de le rattraper aurait été entrainé dans la chute. Les deux se tuant sur le coup.

Un texte dur, qui pourrait être réaliste.
Difficile de ne pas être ému, du à la qualité de ton écriture.