A. Jalousement

Petit pissenlit,
Tu n’étais l’emblème de rien,
Sauf qu’un dictionnaire, en soufflant tes pistils,
Faisait le vœu de semer la connaissance à tout vent.

Petit pissenlit,
Ton autre nom était dent de lion,
Qui se prononçait ainsi d’Angleterre jusqu’en Norvège,
Ce n’était qu’en français que les vessies te gardaient rancune.

Petit pissenlit,
Vous étiez si nombreux, partout,
Vous décoriez nos prairies et taquiniez nos jardins,
Nos grands-mères, pour vous punir, dégustaient vos feuilles en salade.

Petit pissenlit,
Tu as l’air bien seul,
Appuyé contre un mur, tu t’ennuies,
Le vent qui charriait ta graine, s’est trompé de chemin.

Petit pissenlit,
Ta tige penchée par ta lourde capitule,
Semble chercher comment t’extraire de ta tristesse,
Retrouver tes semblables, faire le mur, t’évader de ce béton.

Petit pissenlit,
Ce n’est plus la peine,
Ta famille est réduite à quelques lointains cousins,
Devenu rare, nous t’exhibons, mais ne t’inquiète pas, nous te conservons.

Joli poème !
Le pissenlit .. la fleur préférée des enfants et ils adorent souffler sur les pistils

 Virgul ! Je te découvre poète, un régal cet ode au pissenlit !

Joli hommage au pissenlit
Dieu merci ce n'est pas une espèce rare. On en trouve tout plein dans les champs.

Juste 2 remarques liées à la botanique :
"Capitule" est un mot masculin. On parle d'un lourd capitule et pas d'une lourde capitule
Ce qu'on souffle enfants ce ne sont pas les pistils mais les fruits (les akènes) du pissenlits : akènes ailés.

Sherkane dit vrai.
Mais ça n'en dénature pas la beauté de ton poème.

Un pissenlit qui a inspiré ta plume.
Je trouve que ta poésie se déclinerait parfaitement en bande dessinée

On perçoit ta tendresse pour cette fleur si humble et pourtant si touchante et si belle pour qui sait regarder. Ton poème exploite bien la photo en nous situant dans un contexte de SF où le pissenlit aurait quasiment disparu, ce qui heureusement est loin d’être le cas.
Bien explité aussi le mur de brique, avec ce vers évocateur de la liberté et de la convivialité auxquelles aspire l’esseulé pissenlit :
Retrouver tes semblables, faire le mur, t’évader de ce béton.

Ton poème évoque ma jeunesse…
on allait ramasser les pissenlits dans les fossés et au bord des champs
ma tante, à la campagne, nous faisait d'excellentes salades de pissenlit…

Très beau poême, Virgul, moi aussi j'aime les pissenlits. Il y en a beaucoup ici dans les champs.

Nos grands-mères, pour vous punir, dégustaient vos feuilles en salade.

Selon les années, en février, il nous arrive de partir à la recherche des pissenlits dont le bas de la plante, s'il est blanc, est relativement tendre. Avec des lardons ou des oeufs cuits durs, ça peut encore aller, sinon, c'est quand même assez coriace ...
On peut aussi manger les boutons de fleurs cuits à l'eau et avec une vinaigrette, mais c'est encore un plat de pauvres !