A - Je ne cours pas, je vole
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Charlotte
Amanda.
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Cassy
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A - Je ne cours pas, je vole
Seulement dix petits pas pour traverser la cour et passer le portail de bois.
Un peu plus du double pour grimper le chemin de terre jusqu'au départ du sentier. Après ? Après on ne compte plus, après on ne marche plus, on court, on vole, on glisse, on décolle.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes de l'herbe brûlée par le soleil, sous nos nu-pieds à peine effleurée, l'enfance est si légère.
Oh je voudrais tant te raconter encore les papillons multicolores que nous poursuivions sans conviction, bruissement d'ailes au cœur de l'été.
Oh je voudrais tant que tu me rappelles le bruit du vent entre les murets qui fredonnait un vieux couplet dont seul le causse a le secret.
Cent pas, puis cent encore, marcher, sauter mais courir, surtout courir pour être la première. La première au plus près du ciel.
Grimper sur le rocher le plus haut et sur la pointe des pieds tendre le bras et l’attirer, l'attraper, l'emprisonner, l'accrocher juste au-dessus de ce souvenir-là.
Repousser les nuages pour plus tard, bien plus tard.
Ne garder que le bleu, la couleur qui convient le mieux à ce lieu.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes des coins et recoins où nous cachions tous nos secrets. Glisser ma main et les retrouver.
Oh je voudrais tant te raconter encore le son des cloches de l'église qu'on entendait dans le lointain, il était alors l'heure de rentrer.
Oh je voudrais tant que tu me rappelles l'odeur des buis et des genévriers qui dessinaient le paysage.
D'où que l'on soit et où que se pose le regard, à l'infini et au-delà de l'horizon, un paysage à nulle autre pareil.
Une terre aride ou ne poussent que la roche et la pierre, la chaleur accablante de l'été, le vent glacial de l'hiver. C'est pourtant là, juste en son cœur que je me sens chez moi.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes que chaque arbuste qui pousse là-bas, porte en lui une infime partie de nos racines.
Oh je voudrais tant te raconter encore. Et même si je vais de l'avant, tout me ramène sur ce bout de terre.
Oh je voudrais tant que tu me rappelles comme nos cicatrices sont belles. Elles sont le témoignage de notre Causse et d’une enfance heureuse.
Depuis je n'en finis pas de me souvenir qu'avec de l'élan on peut s'envoler loin.
[400 mots]Un peu plus du double pour grimper le chemin de terre jusqu'au départ du sentier. Après ? Après on ne compte plus, après on ne marche plus, on court, on vole, on glisse, on décolle.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes de l'herbe brûlée par le soleil, sous nos nu-pieds à peine effleurée, l'enfance est si légère.
Oh je voudrais tant te raconter encore les papillons multicolores que nous poursuivions sans conviction, bruissement d'ailes au cœur de l'été.
Oh je voudrais tant que tu me rappelles le bruit du vent entre les murets qui fredonnait un vieux couplet dont seul le causse a le secret.
Cent pas, puis cent encore, marcher, sauter mais courir, surtout courir pour être la première. La première au plus près du ciel.
Grimper sur le rocher le plus haut et sur la pointe des pieds tendre le bras et l’attirer, l'attraper, l'emprisonner, l'accrocher juste au-dessus de ce souvenir-là.
Repousser les nuages pour plus tard, bien plus tard.
Ne garder que le bleu, la couleur qui convient le mieux à ce lieu.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes des coins et recoins où nous cachions tous nos secrets. Glisser ma main et les retrouver.
Oh je voudrais tant te raconter encore le son des cloches de l'église qu'on entendait dans le lointain, il était alors l'heure de rentrer.
Oh je voudrais tant que tu me rappelles l'odeur des buis et des genévriers qui dessinaient le paysage.
D'où que l'on soit et où que se pose le regard, à l'infini et au-delà de l'horizon, un paysage à nulle autre pareil.
Une terre aride ou ne poussent que la roche et la pierre, la chaleur accablante de l'été, le vent glacial de l'hiver. C'est pourtant là, juste en son cœur que je me sens chez moi.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes que chaque arbuste qui pousse là-bas, porte en lui une infime partie de nos racines.
Oh je voudrais tant te raconter encore. Et même si je vais de l'avant, tout me ramène sur ce bout de terre.
Oh je voudrais tant que tu me rappelles comme nos cicatrices sont belles. Elles sont le témoignage de notre Causse et d’une enfance heureuse.
Depuis je n'en finis pas de me souvenir qu'avec de l'élan on peut s'envoler loin.
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Ton titre m'a fait pensé à cette chanson
Puis ton texte si bien écrit.
Tant de sensations si bien décrites.
Et tous ces "Oh" qui font l'enfance et ... un texte de chanson ?
Bravo
Puis ton texte si bien écrit.
Tant de sensations si bien décrites.
Et tous ces "Oh" qui font l'enfance et ... un texte de chanson ?
Bravo
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A - Je ne cours pas, je vole
C'est amusant, en ce qui me concerne c'est plutôt cette chanson qui me vient pour le côté nostalgie. Ton texte c'est vraiment le goût, l'odeur, la lumière, les couleurs de l'enfance, à cet âge tendre tous les sens sont sollicités et c'est cette faculté que nous perdons petit à petit, tout ressentir à l'extrême.
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Ah ! Cassy ! Tes souvenirs et tout l'amour qu'il y a en toi pour l'autre, pour les autres, pour tous ceux qui ont fait de toi ce que tu es. Quand ta sensibilité vient chercher la mienne, je crois que je sais à qui tu dédies ces beaux moments et cette main que tu serres en secret.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Un texte à consommer sans modération,
Un texte qui fait appel à nos sens et à nos sentiments...
Avec toi, je m'envole, j'entends le bruissement des ailes de papillon et le vent, je touche la pierre, je sens l'herbe brûlée ...
Du grand art, Cassy ! Quel plaisir de te lire et relire !
Un texte qui fait appel à nos sens et à nos sentiments...
Avec toi, je m'envole, j'entends le bruissement des ailes de papillon et le vent, je touche la pierre, je sens l'herbe brûlée ...
Du grand art, Cassy ! Quel plaisir de te lire et relire !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Je ne cours pas, je vole
C'est superbe Caty, plein de poésie, de senteurs, de vol, d'envol vers le ciel. Je me retrouve dans ce que tu écris.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Je ne cours pas, je vole
C'est un très beau texte Cassy. Tu emportes le lecteur avec toi.
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Complètement
touchée
en plein cœur...
touchée
en plein cœur...
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Le socle de ta vie est là, et tu as su le préserver.
Ces souvenirs du Causse, ses bruits, ses couleurs, sa vie profonde, ont toujours été et seront toujours, malgré les autres lieux, les autres vies. Sentiment précieux....
Ces souvenirs du Causse, ses bruits, ses couleurs, sa vie profonde, ont toujours été et seront toujours, malgré les autres lieux, les autres vies. Sentiment précieux....
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: A - Je ne cours pas, je vole
oh! c'est beau, ces élans nostalgiques envers les gens et les lieux qui nous ont été si chers!
Adrienne- Kaléïd'habitué
- Humeur : brouillonne
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Oui, belle ode à l'enfance, aux souvenirs nichés dans chaque aspect de l'environnement et le Causse s'y prête bien ... gr^ce au talent de Cassy !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Ton texte est vraiment magnifique Cassy. Une plume légère qui écrit profond.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Je ne cours pas, je vole
Je n'ai pas de mots à rajouter à ce qui a déjà été dit si bien. Ton évocation me touche par ce que tu dis et aussi comment tu le dis. Magnifique écriture!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
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