A. Tour Plein Ciel
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A. Tour Plein Ciel
Je ne suis pas claustrophobe et j’emprunte sans appréhension les ascenseurs quand il le faut, comme ce matin là, où j’avais rendez-vous pour un entretien d’embauche, au 14ème étage de la tour Plein Ciel. Je ne tenais pas à arriver, écarlate et essoufflée, devant mes éventuels futurs employeurs.
Je précise aussi que je ne suis pas folle. Et pourtant…
Compte tenu de l’heure matinale, il n’y avait personne devant les portes chromées de la batterie d’ascenseurs. Répondant à mon appel par bouton interposé, les portes s’ouvrirent avec un chuintement discret et je pénétrai dans la cabine baignée d’une douce lumière grise. Une musique d’ambiance m’enveloppa aussitôt.
J’appuyai sur le 14, les portes se refermèrent et l’ascenseur s’éleva. Je surveillais le voyant indiquant le défilement des étages et remarquai que l’appareil n’était pas particulièrement rapide pour une tour de vingt-deux étages.
Entre le quatrième et le cinquième il y eut un ralentissement et je pensai qu’un autre utilisateur allait me rejoindre au 5ème. Mais non, l’ascenseur stoppa brusquement avant de l’atteindre. J’eus un petit sursaut de surprise, mais sans plus. Une brève interruption pouvait toujours intervenir, suite à une manipulation intempestive du bouton d’appel à l’extérieur…
Comme rien ne se passait, j’appuyai timidement sur la touche 14, celle de l’étage qu’il me tardait de plus en plus d’atteindre… Rien ne bougea. Je patientai encore quelques instants puis me mis à pianoter frénétiquement sur la dite touche. Sans plus de résultat. Alors, je me mis à appeler : « Oh ! Oh ! Quelqu’un ? Il y a une panne ?... »
Puis à crier, en tapant sur la porte métallique et froide : « Je suis enfermée ! Aidez-moi ! » Aucun bruit ne me parvenait de l’extérieur et je m’aperçus alors que la musique, dans la cabine, s’était tue…
J’essayai de garder mon calme et m’incitai intérieurement à la patience, après tout il n’y avait que peu de temps que l’ascenseur était arrêté. Je jetai un coup d’œil à ma montre qui ne me présenta qu’un cadran noir. J’avais encore oublié de changer la pile ! Même constatation avec mon portable, rien ne passait pas dans la cabine ! A quoi, bon Dieu, pouvait bien servir le numéro d’urgence indiqué sur une petite plaque à hauteur des yeux ?
Une bouffée d’adrénaline me submergea quand l’ascenseur reprit sa progression… J’appuyai alors sur la touche 7, décidant de quitter au plus tôt cet appareil et de rejoindre mon rendez-vous à pied.
Mais il n’y eut pas d’arrêt. Le 7ème fut dépassé… 8ème … 9ème …
Et la lumière s’éteignit.
Au bord de la panique, j’étais dans le noir le plus profond, aucune veilleuse de secours ne s’étant allumée. Seul le petit œil du voyant de défilement des étages, clignotait d’un air malveillant et moqueur.
« Malveillant et moqueur, mais, ma pauvre, tu commences à perdre la tête ! » Dans les cas de stress intense, mon « moi » raisonnable à tendance à me parler…
Il me restait un espoir : le 14ème ! J’adressai une prière égarée à je ne sais quel dieu : « Faites qu’il s’arrête ! Faites qu’il s’arrête !
Mais il ne s’arrêta pas.
J’ai pleuré, hurlé, puis, épuisée, à la limite de la défaillance cardiaque tant mon cœur battait, je me suis laissé glisser au sol, sanglotant d’impuissance et d’effroi.
En cas de panne, la première crainte qui vient à l’idée est celle du décrochement de la cabine ou, du moins, la possibilité de son écrasement au sol. Mais d’après le compteur, mon ascenseur montait ! Et de plus en plus vite ! 15, 16, 17…
Mais bien sûr, me suis-je dis, le compteur est déréglé. Il défilait tellement vite que j’avais du mal à lire les chiffres. J’étais dans un état second, au-delà même de la peur.
Alors une chose m’a frappée : Pourquoi utiliser un compteur qui indique maintenant 39 étages pour une tour qui n’en compte que 22 ?
39… 40… 41… 42… 43… 44 !
L’arrêt a été si brutal, qu’il m’a coupé le souffle. Je me suis recroquevillée sur moi-même, me protégeant la tête de mes deux bras repliés et m’attendant avec terreur à ce que l’ascenseur reparte dans l’autre sens pour s’écraser en bas.
J’ai entendu le chuintement caractéristique et la porte s’est ouverte… Par l’ouverture, j’ai aperçu un long couloir sombre et, tout au bout, une violente lumière blanche…
Mais je n’eus pas le temps de me remettre sur pied. La porte s’était refermée et le compteur repartait en sens inverse… l’ascenseur redescendait. Sa vitesse constante et modérée, n’avait rien à voir avec la folle montée.
Je me forçais à respirer calmement, me préparant à un choc brutal malgré le ralentissement manifeste de la cabine.
Il n’en fut rien. Une voix désincarnée annonça « Rez-de-chaussée ! » et les portes s’ouvrirent…
Les trois ou quatre personnes qui attendaient durent me prendre pour une folle en me voyant jaillir de l’ascenseur, échevelée, en sueur, avant de m’écrouler en sanglots sur le carrelage.
Un homme se pencha vers moi : « Vous ne vous sentez pas bien ? Voulez-vous que je vous conduise au poste de secours ? Il est au 14ème étage… »
Je précise aussi que je ne suis pas folle. Et pourtant…
Compte tenu de l’heure matinale, il n’y avait personne devant les portes chromées de la batterie d’ascenseurs. Répondant à mon appel par bouton interposé, les portes s’ouvrirent avec un chuintement discret et je pénétrai dans la cabine baignée d’une douce lumière grise. Une musique d’ambiance m’enveloppa aussitôt.
J’appuyai sur le 14, les portes se refermèrent et l’ascenseur s’éleva. Je surveillais le voyant indiquant le défilement des étages et remarquai que l’appareil n’était pas particulièrement rapide pour une tour de vingt-deux étages.
Entre le quatrième et le cinquième il y eut un ralentissement et je pensai qu’un autre utilisateur allait me rejoindre au 5ème. Mais non, l’ascenseur stoppa brusquement avant de l’atteindre. J’eus un petit sursaut de surprise, mais sans plus. Une brève interruption pouvait toujours intervenir, suite à une manipulation intempestive du bouton d’appel à l’extérieur…
Comme rien ne se passait, j’appuyai timidement sur la touche 14, celle de l’étage qu’il me tardait de plus en plus d’atteindre… Rien ne bougea. Je patientai encore quelques instants puis me mis à pianoter frénétiquement sur la dite touche. Sans plus de résultat. Alors, je me mis à appeler : « Oh ! Oh ! Quelqu’un ? Il y a une panne ?... »
Puis à crier, en tapant sur la porte métallique et froide : « Je suis enfermée ! Aidez-moi ! » Aucun bruit ne me parvenait de l’extérieur et je m’aperçus alors que la musique, dans la cabine, s’était tue…
J’essayai de garder mon calme et m’incitai intérieurement à la patience, après tout il n’y avait que peu de temps que l’ascenseur était arrêté. Je jetai un coup d’œil à ma montre qui ne me présenta qu’un cadran noir. J’avais encore oublié de changer la pile ! Même constatation avec mon portable, rien ne passait pas dans la cabine ! A quoi, bon Dieu, pouvait bien servir le numéro d’urgence indiqué sur une petite plaque à hauteur des yeux ?
Une bouffée d’adrénaline me submergea quand l’ascenseur reprit sa progression… J’appuyai alors sur la touche 7, décidant de quitter au plus tôt cet appareil et de rejoindre mon rendez-vous à pied.
Mais il n’y eut pas d’arrêt. Le 7ème fut dépassé… 8ème … 9ème …
Et la lumière s’éteignit.
Au bord de la panique, j’étais dans le noir le plus profond, aucune veilleuse de secours ne s’étant allumée. Seul le petit œil du voyant de défilement des étages, clignotait d’un air malveillant et moqueur.
« Malveillant et moqueur, mais, ma pauvre, tu commences à perdre la tête ! » Dans les cas de stress intense, mon « moi » raisonnable à tendance à me parler…
Il me restait un espoir : le 14ème ! J’adressai une prière égarée à je ne sais quel dieu : « Faites qu’il s’arrête ! Faites qu’il s’arrête !
Mais il ne s’arrêta pas.
J’ai pleuré, hurlé, puis, épuisée, à la limite de la défaillance cardiaque tant mon cœur battait, je me suis laissé glisser au sol, sanglotant d’impuissance et d’effroi.
En cas de panne, la première crainte qui vient à l’idée est celle du décrochement de la cabine ou, du moins, la possibilité de son écrasement au sol. Mais d’après le compteur, mon ascenseur montait ! Et de plus en plus vite ! 15, 16, 17…
Mais bien sûr, me suis-je dis, le compteur est déréglé. Il défilait tellement vite que j’avais du mal à lire les chiffres. J’étais dans un état second, au-delà même de la peur.
Alors une chose m’a frappée : Pourquoi utiliser un compteur qui indique maintenant 39 étages pour une tour qui n’en compte que 22 ?
39… 40… 41… 42… 43… 44 !
L’arrêt a été si brutal, qu’il m’a coupé le souffle. Je me suis recroquevillée sur moi-même, me protégeant la tête de mes deux bras repliés et m’attendant avec terreur à ce que l’ascenseur reparte dans l’autre sens pour s’écraser en bas.
J’ai entendu le chuintement caractéristique et la porte s’est ouverte… Par l’ouverture, j’ai aperçu un long couloir sombre et, tout au bout, une violente lumière blanche…
Mais je n’eus pas le temps de me remettre sur pied. La porte s’était refermée et le compteur repartait en sens inverse… l’ascenseur redescendait. Sa vitesse constante et modérée, n’avait rien à voir avec la folle montée.
Je me forçais à respirer calmement, me préparant à un choc brutal malgré le ralentissement manifeste de la cabine.
Il n’en fut rien. Une voix désincarnée annonça « Rez-de-chaussée ! » et les portes s’ouvrirent…
Les trois ou quatre personnes qui attendaient durent me prendre pour une folle en me voyant jaillir de l’ascenseur, échevelée, en sueur, avant de m’écrouler en sanglots sur le carrelage.
Un homme se pencha vers moi : « Vous ne vous sentez pas bien ? Voulez-vous que je vous conduise au poste de secours ? Il est au 14ème étage… »
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Tour Plein Ciel
Progression lente, puis intense...
Elle craque jusqu'à la chute finale, hilarante !
Elle craque jusqu'à la chute finale, hilarante !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Tour Plein Ciel
Une montée haletante, une décente ébouriffante, digne de Chatlie et le grand ascenseur de verre. Sauf qu'ici, c'est plutôt un cauchemar
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Tour Plein Ciel
Drôlement bizarre cet ascenseur ! Le mieux était de partir encore plus tôt et de monter à pied tranquillement, encore que dans cet immeuble va savoir ce que les escaliers peuvent réserver comme surprises
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Tour Plein Ciel
Une panique bien décrite et une chute très drôle, sauf pour la narratrice, qui ne va sans doute pas décrocher un emploi cette fois. Par contre peut-être qu'un récit au présent, au moins partiellement, aurait encore mieux traduit panique.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Tour Plein Ciel
Une peur panique très contagieuse et une fin d'autant plus drôle qu'elle nous soulage.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Tour Plein Ciel
Merci à tous pour vos commentaires.
Tober, tu as raison pour l'emploi du présent, par contre je pense que la narratrice aura son emploi à cause de la signification du 44 en numérologie : " Ce nombre dispose d’une très bonne vibration dans le domaine matériel et professionnel. Il apporte généralement un certain dynamisme et favorise la réussite.".
Mais elle revient de loin ! Le couloir sombre et la lumière vive qu'elle aperçoit au terme de sa folle montée sont les signes rapportés dans les expériences de mort imminente...
Tober, tu as raison pour l'emploi du présent, par contre je pense que la narratrice aura son emploi à cause de la signification du 44 en numérologie : " Ce nombre dispose d’une très bonne vibration dans le domaine matériel et professionnel. Il apporte généralement un certain dynamisme et favorise la réussite.".
Mais elle revient de loin ! Le couloir sombre et la lumière vive qu'elle aperçoit au terme de sa folle montée sont les signes rapportés dans les expériences de mort imminente...
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Tour Plein Ciel
Imaginer que l'ascenseur nous mène au bord de la mort imminente!!!! Quelle idée folle !!! Est-ce que tu as trop bu avant d'écrire ?
La montée d'adrénaline en puissance puis une deuxième poussée à la descente avec un grand OUF de soulagement à la fin et surtout, surtout plus d'étage 14, hein!
La montée d'adrénaline en puissance puis une deuxième poussée à la descente avec un grand OUF de soulagement à la fin et surtout, surtout plus d'étage 14, hein!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
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