A. Le moment présent
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Martine27
tobermory
Admin
Sherkane
8 participants
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A. Le moment présent
Slava me fascinait. D’autres que lui auraient sombré dans la folie à force de vivre seuls dans cet endroit hors du monde.
Comment faisait-il pour supporter ces interminables hivers arctiques ! Je suis une fille de Tiksi, petite ville de l’Est de la Sibérie. Je connais le vent glacial et le blizzard qui courent et font mugir la toundra. Le craquement inquiétant de la glace. La neige drue qui oblige à rester cloitré des heures durant dans sa maison. Les nuits sans fin qui, si on n’y prend pas garde, dérèglent nos repères physiologiques. Même les plus belles aurores boréales ne peuvent remplacer un autre être humain, un compagnon de route, un ami, une famille.
Quand je lui demandais comment il pouvait vivre ainsi, il se contentait de me regarder de ses yeux bleus et de me sourire. Sans doute que sa vie quasi monacale, rythmée toutes les trois heures par les mesures atmosphériques, lui permettait de tenir et de ne pas sombrer dans la folie.
C’est perdue dans ces pensées que je me retrouvais ce jour-là face à la mer. Il faisait doux, le soleil resplendissait depuis plusieurs jours. La mer de Barents s’étalait à l’infini, calme et désertée de tout bateau. Un troupeau de morse se reposait sur la grève. Indolents, collés les uns aux autres, ils savouraient les rayons de soleil. Eux ne se posaient pas de question ! Ils se contentaient de profiter du moment présent.
C’est alors que je décidais de faire comme eux. Je m’allongeais à même le sol, néanmoins à distance respectueuse des morses car je ne tenais pas à ce qu’un de ces animaux pesant plus d’une tonne vienne me faire des papouilles !
Mes vêtements me protégeaient de la dureté des cailloux de la plage mais je sentis mon corps y creuser son nid.
Je fermai les yeux. Je me concentrai sur ma respiration essayant de faire le vide en moi. Je sentais la chaleur du soleil sur mon visage, le souffle léger d’un petit vent intermittent. J’entendais les grognements et ronflements des morses, le cri d’un grand labbe et parfois à peine audible le clapotis des vagues. Lorsque le soleil se cachait derrière des nuages, je frissonnais légèrement.
Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi. J’étais là, totalement connectée au moment présent. Je compris alors une partie du secret de Slava. Il ne faisait plus qu’un avec la nature, vivait le moment présent et était en constante méditation.
Comment faisait-il pour supporter ces interminables hivers arctiques ! Je suis une fille de Tiksi, petite ville de l’Est de la Sibérie. Je connais le vent glacial et le blizzard qui courent et font mugir la toundra. Le craquement inquiétant de la glace. La neige drue qui oblige à rester cloitré des heures durant dans sa maison. Les nuits sans fin qui, si on n’y prend pas garde, dérèglent nos repères physiologiques. Même les plus belles aurores boréales ne peuvent remplacer un autre être humain, un compagnon de route, un ami, une famille.
Quand je lui demandais comment il pouvait vivre ainsi, il se contentait de me regarder de ses yeux bleus et de me sourire. Sans doute que sa vie quasi monacale, rythmée toutes les trois heures par les mesures atmosphériques, lui permettait de tenir et de ne pas sombrer dans la folie.
C’est perdue dans ces pensées que je me retrouvais ce jour-là face à la mer. Il faisait doux, le soleil resplendissait depuis plusieurs jours. La mer de Barents s’étalait à l’infini, calme et désertée de tout bateau. Un troupeau de morse se reposait sur la grève. Indolents, collés les uns aux autres, ils savouraient les rayons de soleil. Eux ne se posaient pas de question ! Ils se contentaient de profiter du moment présent.
C’est alors que je décidais de faire comme eux. Je m’allongeais à même le sol, néanmoins à distance respectueuse des morses car je ne tenais pas à ce qu’un de ces animaux pesant plus d’une tonne vienne me faire des papouilles !
Mes vêtements me protégeaient de la dureté des cailloux de la plage mais je sentis mon corps y creuser son nid.
Je fermai les yeux. Je me concentrai sur ma respiration essayant de faire le vide en moi. Je sentais la chaleur du soleil sur mon visage, le souffle léger d’un petit vent intermittent. J’entendais les grognements et ronflements des morses, le cri d’un grand labbe et parfois à peine audible le clapotis des vagues. Lorsque le soleil se cachait derrière des nuages, je frissonnais légèrement.
Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi. J’étais là, totalement connectée au moment présent. Je compris alors une partie du secret de Slava. Il ne faisait plus qu’un avec la nature, vivait le moment présent et était en constante méditation.
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Le moment présent
Je trouve ta première partie tres tres belle, surtout celle ou tu décris la vie de la narratrice a Tiksi
Attention sherkane, tu t'emmeles les pinceaux avec les temps ( imparfait et passé simple)
Attention sherkane, tu t'emmeles les pinceaux avec les temps ( imparfait et passé simple)
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Le moment présent
A la lecture de ton texte, j'ai très bien ressenti le cheminement mental de la journaliste, qui finit par comprendre pourquoi Slava peut aimer cette vie solitaire dans une région désolée. La photo avec les morses donne en effet une image de communion avec la nature que tu évoques.
à distance respectueuse des morses : justement j'étais surpris de la voir allongée tout contre eux, alors que même s'ils sont pacifiques, leur poids et leurs défenses sont redoutables ! Mais tu as sûrement raison, c'est la façon dont la photo est prise qui donne cette impression.
à distance respectueuse des morses : justement j'étais surpris de la voir allongée tout contre eux, alors que même s'ils sont pacifiques, leur poids et leurs défenses sont redoutables ! Mais tu as sûrement raison, c'est la façon dont la photo est prise qui donne cette impression.
Dernière édition par tobermory le Dim 2 Oct - 11:11, édité 1 fois
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Le moment présent
Un beau moment de méditation que l'on a envie de partager
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Le moment présent
Vivre le moment présent en constante méditation...
Le secret du vieil homme, c'est beau à la lecture, moins évident à mettre en pratique ...
J'ai aussi été gênée par l'emploi de l'imparfait au lieu du passé simple, c'est moins fluide que le début.
Mais je te dis
Le secret du vieil homme, c'est beau à la lecture, moins évident à mettre en pratique ...
J'ai aussi été gênée par l'emploi de l'imparfait au lieu du passé simple, c'est moins fluide que le début.
Mais je te dis
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Le moment présent
Devenir morse, le temps d'une méditation, pour comprendre Slava et l'amour qu'il porte à cette terre.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Le moment présent
Original de mêler les deux photos dans ton récit. Ta première partie est une très belle évocation de la vie dans le grand Nord.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Le moment présent
Merci à tous!
C'est vrai que je me suis un peu emmélée entre le passé simple et l'imparfait dans la fin du texte mais j'avoue que je ne sais pas vraiment quoi corriger
C'est vrai que je me suis un peu emmélée entre le passé simple et l'imparfait dans la fin du texte mais j'avoue que je ne sais pas vraiment quoi corriger
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Le moment présent
Je te donne un petit truc: relis ton texte en le mettant à la troisième personne ainsi tu sauras quels sont les verbes à mettre au passé simple . A la premiere personne imparfait = ais passe simple= ai
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Le moment présent
Perso, (mais chacun peut avoir sa propre méthode), je préfère mettre la phrase à la 1ère personne du pluriel.
Par exemple, avec ta phrase : Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi. si tu utilises "nous" cela donne: Je ne sais pas combien de temps nous restions ainsi, ce qui ne colle pas dans ton texte ou Je ne sais pas combien de temps nous restâmes ainsi, ce qui est correct, donc passé simple: je restai ainsi
Par exemple, avec ta phrase : Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi. si tu utilises "nous" cela donne: Je ne sais pas combien de temps nous restions ainsi, ce qui ne colle pas dans ton texte ou Je ne sais pas combien de temps nous restâmes ainsi, ce qui est correct, donc passé simple: je restai ainsi
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Le moment présent
Aussi une de mes faiblesses, les temps du passé et pas seulement ici.
Beau texte et j'aime beaucoup ce passage:
Beau texte et j'aime beaucoup ce passage:
Ça me fait envie d'être à sa place.Sherkane a écrit:Mes vêtements me protégeaient de la dureté des cailloux de la plage mais je sentis mon corps y creuser son nid.
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
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