A. La Fête sur la banquise

La Fête sur la banquise

Oh t’as ri ! , en voyant ce selfie que je t'ai envoyé, tout ça parce que j’ai précisé dans le message que j'avais gueulé Phoque-you! au moment de déclencher.

C’est alors que les pingouins, dans leurs beaux habits à queue, se sont retournés vers moi. J'ai eu le sentiment que j'allais gâcher leur petite fiesta. Pourtant l'idée n'était pas mauvaise, pour tous ces PDG pleins de thunes, ainsi que ces champions de football, fraudeurs professionnels, aux dollars qui débordent de leurs shorts, d'aller fêter Noël au bord de la banquise.
Par solidarité avec ceux qui luttent contre le réchauffement de la planète , ils avaient décidé de ne pas mettre ce soir-là de glaçons dans le whisky. Ça au moins c'est un geste qui marquera l'histoire !

Moi tu me connais, je suis journaliste à hara-kiri pas tous les jours, j'allais pas rater l'occasion de faire remarquer à ces troueurs  de la couche d'ozone, qu'ils se moquaient du monde à être tous venus sur la banquise avec leurs jets privés, leurs hélicos personnels, et même un footeux venait de débouler avec sa Ferrari qu'il avait spécialement fait adapter avec des chenillettes pour la neige. Il paraît que ça lui avait coûté 3 millions d'euros la bagnole sur mesure… c'est-à-dire quasiment rien pour lui évidemment… Cela représentant à peine 2 % de ce qu'il fraude bon an mal an.

La fête battait son plein chez ces milliardaires qui avaient amené leurs pingouines, ou pas gouines,  ça je n'ai pas eu le temps de me faire mon opinion. J’ai débarqué de nulle part, qui n'était d'ailleurs pas très loin, avec  mon hakapik pour la  pèche au phoque, vu que j’en revenais. Ça ressemble un peu à un piolet de montagnard, et quand je me suis précipité sur le premier pingouin en smoking, celui-ci a cru que j'allais le trucider et s'est mis à gueuler comme une otarie qui aurait pas connu l'accouchement sans douleur. Les autres, courageux comme savent l’être les milliardaires, se sont enfuis, me laissant seul avec le pingouin fortuné, dont je réalisais qu'il venait de se pisser dessus, puisque son froc gelait.

Moi tu me connais, je ne ferais pas de mal à une mouche qui vient de péter, même si ça pue, j'ai crié en rigolant au milliardaire pingouin : — Phoque-you ! Et il s'est aussitôt protégé avec les mains, craignant de se faire mettre un énorme contrôle fiscal par l'arrière.
Mais le milliardaire n’as pas d’humour. Comme Hanouna, qui n’en a pas non plus d’ailleurs.

— Il ne faut pas avoir la pétoche comme ça, que j'ai ajouté, je ne suis qu'une pourriture de journaliste (comme vous dites à notre endroit) et je veux juste faire un selfie avec vous pour envoyer  à ma copine, histoire qu’elle réalise qu’un milliardaire c’est moche comme un pou de pubis qui aurait chopé une MST. Comme ça, vu la laideur, elle cessera de m'emm…. avec ses goûts de luxe !

Je te raconte tout ça de l'hôpital où je séjourne pour plusieurs mois, histoire de garder le moral, à la suite de la branlée magistrale que m'ont mis les trois gardes du corps du milliardaire. Heureusement, je n'ai que trois côtes cassées, le foie éclaté, les reins HS, deux genoux fracturés, un pied dans le plâtre, et un léger enfoncement de la boîte crânienne.
Ouf ! Je m’en suis bien tiré…
Bon je te laisse, c’est l’heure de ma dialyse.

Ah j’oubliais : Noyeux Joël !