A Tic tac toc

Tic tac toc
Je suis le balancier de la grande horloge
Tic tac toc
Je rythme tes journées
Tic tac toc
Je fais partie du décor
C’est à peine si tu entends ma petite musique
Tic tac toc
De jour comme de nuit
Ma complainte égaye la maison
Tic tac toc
Ce matin le docteur est venu
Tic tac toc
Il est resté longtemps
Tic tac toc
J’ai compté des heures
J’ai sonné des quarts et des demis
Tic tac toc
Mon son était plus grave
Je me faisais solennel malgré moi
Tic tac toc
La petite humaine pleure
Le médecin triture sa moustache
Tic tac toc
A grands coups réguliers
Je fends le silence
Tic tac toc
Le chien s’est roulé en boule
Le chat est devenue statue
Tic tac toc
Claquements de portière dans la vieille cour
Crissements des bottes sur le gravier
Tic tac toc
Qui sont tous ces gens ?
Pourquoi tout ce noir ?
Tic tac toc
On s’approche de la grande horloge
Quelqu’un me murmure un petit « désolé »
Tic tac….


Voilà… l’horloge est éteinte….
Les pompes funèbres peuvent entrer...



Texte écrit sur la fin de mon deuxième marathon, à partir de rien. Je n'avais pas trop d'idée et dans la pièce d'à côté la pendule faisait légèrement entendre son tic tac. Des premiers mots a ensuite coulé ce texte.

L'horloge qu'on arrête lorsque le souffle d'une vie cesse. Je me demande si cela se fait toujours dans nos campagne?
c'est très joliment écrit

un beau texte, des mots simples, une belle musique dans ta poésie, un sujet grave traité toute en douceur et finesse...

un texte à l'image de ton marathon, excellent.

Ce texte est très fort et puissant, je ne sais pas si ce n'est pas celui que j'ai préféré. Il est très évocateur de toute une vie qui démarre et s'éteint. Pour partager la réflexion de Cassy, je ne sais pas non plus, si cette tradition du balancier qu'on arrête quand une vie s'en va, demeure, mais je me souviens avoir cherché l'horloge quand mon père est parti, ce qui ne servait à rien. celle ci étant déjà arrêté depuis longtemps.

Un texte comme je les aime, sobre et délicat.

Il m'évoque la chanson de Brel "Les vieux".

"La pendule d'argent qui ronronne au salon
qui dit oui qui dit non
qui dit je vous attends "

J'ai eu la même réflexion que Myrte...
J'ai beaucoup aimé ton marathon aussi, ce texte fait partie des meilleurs.

J'ai aussi beaucoup aimé cette complainte de l'horloge.
Je ne connaissais pas en tout cas cette coutume d'arrêter les horloges.

Arrêter les horloges, voiler les miroirs autant de coutumes qui disparaissent. C'est très joliment exprimé

J'aime beaucoup ce poème, au rythme léger mais insistant comme le tic tac de l'horloge et, comme Myrthe et Amanda, j'ai pensé à la chanson de Brel.