A. Chercher la carte.

Tout à l’heure, je fouillerai dans les armoires, à la recherche de ma carte des lecteurs que j'ai égarée il y a cinq ans.
En ce temps-là j'aimais les « belles histoires de l'oncle François » qui avait succédé aux « belles histoires de l'oncle Paul » des années 1950. c'était au temps où je croyais au monde merveilleux de Spirou, tout comme j'avais foi dans le Père Noël qui chaque année nous prédisait : « le changement, c'est pour cette nuit ».
J'aimerais pouvoir présenter ma carte des lecteurs à la bibliothèque électorale où je vais me rendre prochainement pour déposer ma page personnelle dans l'histoire de l'humanité. Rien que ça. Mais tout ça.

Tout à l’heure, j’ai dû me pencher sur la marine par son hublot qui sent la morue et la moule pas fraîche. C'est dingue comme ça pue !  Elle voudrait m’embarquer pour un voyage de perdition dans lequel il ne saurait être question de la suivre. C'est pour cela qu'il me faut absolument retrouver ma carte des lecteurs rapidement.

Dès que le bateau de la marine remplie de pestilence sera parti s’échouer au large, nous pourrons enfin respirer l'air pur du rivage. Quoi qu'il faudra attendre quelque peu que les effluves des chiottes se dissipent, tant il est vrai que nous avons failli ne pas échapper à ce beau merdier.

Ah voilà ! Je viens de retrouver ma carte des lecteurs.
Je m'en vais de ce pas  rejoindre le grand livre des belles histoires de la France éternelle, écrite sur des pages blanches remplies des beautés de mon cher Pays, de l'Europe et du Monde, de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité universelle. Tout ce que la marine déteste en quelque sorte.
Fort heureusement, espérons-le, les pages brunes que certains aimeraient commencer à écrire finiront dans les égouts.
J'aurais moi-même, et avec d’autres, tiré la chasse.