Une soirée au couvent
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Une soirée au couvent
Une soirée au couvent
Soeur Marie-Bertille, de la congrégation du Saint-Prépuce (dont nous avons déjà relaté les aventures dans le passé…) se morfond de cette neige qui tombe à gros flocons depuis plusieurs jours. Elle ne pourra pas rejoindre M. le curé qui est dans son presbytère, là-bas, au village. Il ne pourra pas l'entendre en confession, elle qui ne cesse de pécher devant l'éternel, avec des pensées impures indignes des voeux qu'elle a prononcés dans sa jeunesse.
Pour comble de malheur, elle a beau titiller l'interrupteur de sa cellule, la modeste ampoule de 25 W refuse obstinément de s'allumer. Le réseau électrique est une fois de plus défaillant. À moins que ce soit Mère Supérieure qui, ait encore coupé le compteur pour faire de soi-disant économies de bout de chandelle. C'est le cas de le dire puisqu'il ne lui reste plus que la lumière vacillante du cierge qu'elle garde précieusement dans son tiroir pour son usage privé.
Comment s'y prendre dans de telles conditions pour lire la « liturgie des heures » et le lectionnaire monastique, avec ses pauvres yeux qui ne voient plus guère, au point qu'elle est une fois de plus tombée dans l'escalier en se rendant aux "complies", et elle a bien vu comment cette garce (pardon Seigneur) de Soeur Angèle-Germaine riait dans sa cornette.
Elle y avait pourtant cru à sa vocation religieuse, il y a de cela plus de 50 ans, lorsque le petit Jésus, tout nu dans la crèche, lui était apparu le soir de Pâques, alors qu'elle rentrait de quelques galipettes innocentes avec celui dont elle espérait faire son fiancé. Rendez-vous compte : le petit Jésus de Noel au soir de la résurrection. C'était un signe évident. Il lui désignait ainsi la Congrégation du Saint-Prépuce, qu'elle ne tarda pas à rejoindre.
Mais voilà, après 50 ans de kilomètres et de kilomètres de prières journalières, elle n'a toujours pas vraiment compris ce que Dieu attendait d'elle. Elle fixe donc le cierge intensément jusqu'à imprégner sa rétine de la petite flamme comparable à celle qu'elle avait vu flotter au-dessus de la tête des apôtres dans le tableau de DUCCIO di BUONINSEGNA.
Elle attend un signe.
Dans sa tête elle se répète : — alors, ça vient ! Oui ou m……
Elle n'ose pas prononcer le dernier mot car cela serait péché par la pensée.
C'est alors que, contre toute attente, le miracle se produit.
La lumière se rallume !
*
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: Une soirée au couvent
Ah ! Super ! J'ai bien ri. Peux-tu expliquer ce que fait Sœur Marie Bertille avec le "cierge qu'elle garde précieusement dans son tiroir pour son usage privé" ?
Il ne manque plus que la tempête dans le bénitier et le latin !
Il ne manque plus que la tempête dans le bénitier et le latin !
Invité- Invité
Re: Une soirée au couvent
Yvanne a écrit:Ah ! Super ! J'ai bien ri. Peux-tu expliquer ce que fait Sœur Marie Bertille avec le "cierge qu'elle garde précieusement dans son tiroir pour son usage privé" ?
Il ne manque plus que la tempête dans le bénitier et le latin !
La vie de Soeur Marie-Bertille, célèbre entre toutes, fut racontée par Georges Brassens: La Religieuse.
On y devinera l'usage du cierge sans difficultés.
http://www.jukebox.fr/georges-brassens/clip,la-religieuse,vmrk0.html
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: Une soirée au couvent
Nous avons les mêmes valeurs ! "Tempête dans le bénitier" est aussi une chanson de Brassens que tu connais sûrement. Quant au cièrge cher à notre sœur, nul doute qu'elle l'utilise à des fins religieuses. Non mais !
Invité- Invité
Re: Une soirée au couvent
J'adore cette petite histoire qui se veut tout à fait innocente ! mais qui ne l'est pas du tout...Le petit jésus tout nu dans la crèche c'était avant ou après la circoncision? !!! A moi on a toujours raconté qu'il était emmailloté de langes
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Une soirée au couvent
ah làlà!
Alain le coquin une fois de plus, s'en est donné à coeur joie...
De l'art de dire les choses, surtout les scabreuses, sans les dire...avec l'air de ne pas y toucher...
et le lecteur interprète tout comme tu l'as voulu...
On est mené par le bout du nez (j'ai dit du nez!!!... )c'est super!
Décidément ce cher Georges reste une source d'inspiration toujours d'actualité...
Alain le coquin une fois de plus, s'en est donné à coeur joie...
De l'art de dire les choses, surtout les scabreuses, sans les dire...avec l'air de ne pas y toucher...
et le lecteur interprète tout comme tu l'as voulu...
On est mené par le bout du nez (j'ai dit du nez!!!... )c'est super!
Décidément ce cher Georges reste une source d'inspiration toujours d'actualité...
Coumarine- Kaléïd'habitué
- Humeur : concentrée
Re: Une soirée au couvent
tu as encore réussi à nous étonner avec une histoire faussement innocente, drôlement bien tournée !
Bien sûr, référence à Brassens, mais aussi à un certain film d'Eric Rohmer dont le titre m'échappe et où la jeune nonne s'amusait non pas avec un cierge mais avec un concombre...
J'en ai parlé dans mes textes du Marathon d'écriture...
Bien sûr, référence à Brassens, mais aussi à un certain film d'Eric Rohmer dont le titre m'échappe et où la jeune nonne s'amusait non pas avec un cierge mais avec un concombre...
J'en ai parlé dans mes textes du Marathon d'écriture...
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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