A - La marque sur le mur
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A - La marque sur le mur
Elle aime se promener dans ce petit coin de forêt. Il est très atypique, d'un côté une belle futaie qui sent bon le vert et de l'autre le haut mur d'un hôpital décoré de graphs, certains sont de véritables œuvres d'art. A l'aller, elle chemine au milieu des arbres admirant entre deux troncs un morceau de visage, un requin, une étoile de mer. Au retour elle longe le mur, s'amuse à enlever le lierre qui a servi de pochoir pour voir réapparaître la pierre nue au milieu de la couleur. De temps en temps elle détourne la tête et laisse son regard monter le long d'un tronc et se perdre dans le ciel.
Aujourd'hui, du coin de l'oeil, il lui semble repérer un dessin récent, régulièrement les grapheurs viennent créer un nouveau tableau. En revanche elle n'apprécie pas du tout, les simples tagueurs sans imagination et plein de rancoeur qui sabotent le travail de ceux qui ont du talent.
Il faudra qu'elle voit ça de plus près en revenant. En attendant, elle poursuit son chemin, enjambe des troncs, écarte des branches, s'arrête pour poser la main sur un tronc, écouter le chant d'un oiseau.
Voilà le mur du fond sur lequel le sentier bute et indique qu'il est temps de regagner le monde.
Un dernier coup d'oeil à la plaine en contre-bas et elle s'engage sur le chemin du retour. La sente est très peu large, avec parfois des ronces qu'il faut éviter. Il y a également un fossé profond qui la sépare du reste de la forêt, elle aime le petit frisson que cette minuscule aventure lui procure.
Ah voilà, elle arrive au niveau de la nouvelle marque qu'elle a repérée tout à l'heure.
Elle s'arrête et examine le tableau, Il s'agit à nouveau d'une scène de mer, décidément cet artiste aime l'eau, il a repeint sur son terrifiant requin, un paysage plus doux avec des poissons, des bulles, un charmant hippocampe. Elle sourit et effleure le petit animal du bout des doigts. Elle ferme les yeux, s'imagine au bord de la mer, les pieds dans l'eau, les cuisses caressées par les vagues. Dans sa tête le chant des oiseaux est remplacé par le cri des mouettes, l'odeur boisée du sous-bois est supplantée par celle iodée de l'océan.
Il lui semble que sa main devient de plus en plus fraîche, c'est comme si une poigne humide venait de se refermer sur ses doigts et la tirait au travers du mur. Elle essaye de lutter, elle voudrait ouvrir les yeux, les enfouir dans le vert des feuilles, mais rien à faire, l'eau envahit ses poumons, autour d'elle elle entend le bruissement si particulier de la mer qui emplit les oreilles lorsqu'on se met à faire du sous l'eau.
Elle se dit qu'elle devrait avoir peur, crier peut-être, d'autant qu'une douleur étrange s'empare d'elle des pieds jusqu'à la taille.
L'étreinte qui retenait sa main se relâche, elle peut à nouveau voir. Au delà du miroir d'eau, elle distingue la forêt qui ondoie.
Deux autres promeneurs viennent de s'arrêter devant le graph.
« Cette sirène est d'un réalisme incroyable » dit l'un.
L'autre rit « Tu as déjà vu une sirène toi ? »
« Non, mais si elles existaient je suis sûr qu'elles ressembleraient à ça. »
Aujourd'hui, du coin de l'oeil, il lui semble repérer un dessin récent, régulièrement les grapheurs viennent créer un nouveau tableau. En revanche elle n'apprécie pas du tout, les simples tagueurs sans imagination et plein de rancoeur qui sabotent le travail de ceux qui ont du talent.
Il faudra qu'elle voit ça de plus près en revenant. En attendant, elle poursuit son chemin, enjambe des troncs, écarte des branches, s'arrête pour poser la main sur un tronc, écouter le chant d'un oiseau.
Voilà le mur du fond sur lequel le sentier bute et indique qu'il est temps de regagner le monde.
Un dernier coup d'oeil à la plaine en contre-bas et elle s'engage sur le chemin du retour. La sente est très peu large, avec parfois des ronces qu'il faut éviter. Il y a également un fossé profond qui la sépare du reste de la forêt, elle aime le petit frisson que cette minuscule aventure lui procure.
Ah voilà, elle arrive au niveau de la nouvelle marque qu'elle a repérée tout à l'heure.
Elle s'arrête et examine le tableau, Il s'agit à nouveau d'une scène de mer, décidément cet artiste aime l'eau, il a repeint sur son terrifiant requin, un paysage plus doux avec des poissons, des bulles, un charmant hippocampe. Elle sourit et effleure le petit animal du bout des doigts. Elle ferme les yeux, s'imagine au bord de la mer, les pieds dans l'eau, les cuisses caressées par les vagues. Dans sa tête le chant des oiseaux est remplacé par le cri des mouettes, l'odeur boisée du sous-bois est supplantée par celle iodée de l'océan.
Il lui semble que sa main devient de plus en plus fraîche, c'est comme si une poigne humide venait de se refermer sur ses doigts et la tirait au travers du mur. Elle essaye de lutter, elle voudrait ouvrir les yeux, les enfouir dans le vert des feuilles, mais rien à faire, l'eau envahit ses poumons, autour d'elle elle entend le bruissement si particulier de la mer qui emplit les oreilles lorsqu'on se met à faire du sous l'eau.
Elle se dit qu'elle devrait avoir peur, crier peut-être, d'autant qu'une douleur étrange s'empare d'elle des pieds jusqu'à la taille.
L'étreinte qui retenait sa main se relâche, elle peut à nouveau voir. Au delà du miroir d'eau, elle distingue la forêt qui ondoie.
Deux autres promeneurs viennent de s'arrêter devant le graph.
« Cette sirène est d'un réalisme incroyable » dit l'un.
L'autre rit « Tu as déjà vu une sirène toi ? »
« Non, mais si elles existaient je suis sûr qu'elles ressembleraient à ça. »
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - La marque sur le mur
Ton texte est tres imagé et il permet au lecteur de bien visualiser la scène . Tout comme ta promeneuse, je déteste voir certains soit disant tags venir gâcher de vrais œuvres d'art .
La fin est originale et tres poétique
La fin est originale et tres poétique
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - La marque sur le mur
Un texte original, particulier qui frôle un peu le fantastique...
Très bonnes descriptions, on te suit pas à pas...
Où veux-tu nous emmener ? Dans un rêve éveillé ?
Les photos ne donnent pas la clé de la noyade....
Très bonnes descriptions, on te suit pas à pas...
Où veux-tu nous emmener ? Dans un rêve éveillé ?
Les photos ne donnent pas la clé de la noyade....
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - La marque sur le mur
Ce que je décris est une promenade que je fais régulièrement, ce drôle de petit coin de bois existe bien, mais jusqu'à maintenant, heureusement, je n'ai pas été avalée par un mur !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - La marque sur le mur
Merci pour cette petite promenade pleine de surprises.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - La marque sur le mur
Tu pars d'un endroit bien réel pour nous entraîner dans l'univers fantastique et c'est une véritable réussite. Les créations des graffeurs (de talent) sont propices à ces "voyages" dans l'imaginaire. J'aime beaucoup les photos qui nous font comprendre ta démarche.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
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