Eclaireur galactique X85 D au rapport.

Eclaireur galactique X85 D au rapport.
Je me sens toujours plus seul quand il fait froid… mais, ici, je ne cours pas ce risque. Même s’il fait froid, la Terre est grouillante de vie, de vies devrais-je dire… En effet, cette planète est un concentré des choses les plus improbables que j’aie vues depuis le début de ma mission.
Selon le Protocole établi, j’ai tout d’abord cherché, pour entrer en contact avec elle, l’espèce la plus apte à me fournir des renseignements utilisables pour nos recherches.
Une seule maîtrise parfaitement la communication extra sensorielle. Les autres, et elles sont nombreuses, n’en sont encore qu’à des balbutiements en la matière. En particulier une espèce de bipèdes, dont les représentant sont les plus nombreux ici, ne communiquent que par des sons discordants, la plupart du temps terriblement ennuyeux et perturbants pour nos ondes mentales.
J’ai très vite compris que ces bipèdes étaient en vérité les esclaves de l’espèce dominante et que la grande intelligence de celle-ci avait consisté à leur laisser croire que c’étaient eux les maîtres.
Ainsi la technologie est entre les mains de cette espèce industrieuse, (il faut bien leur reconnaître cette qualité), et ils assurent la bonne marche de la société au service de maîtres qu’ils ne soupçonnent même pas. Se croyant libres, il n’y a aucune raison pour qu’ils se révoltent un jour. D’ailleurs, ils ont bien assez à faire à se livrer bataille entre eux, cela s’appelle la guerre. Un grand nombre est éliminé dans ces conflits, ce qui est un excellent moyen pour limiter leur nombre, et par là même les inconvénients liés à une surpopulation de nuisibles potentiels. Leur tâche principale est d’assurer le bien-être de la race dominante, de fournir le gite et le couvert, ainsi que les soins attentifs non dénués de sentiments dont celle-ci a besoin.
Intelligents donc et dotés d’une grande beauté qui ne les quitte jamais : jeunes et vieux, sous des aspects variés, gardent cette élégance que je n’ai jamais rencontrée ailleurs dans la galaxie.
Enthousiasmé par ces créatures (et pourtant vous connaissez mon détachement tout scientifique), j’ai décidé d’en ramener un spécimen à bord de mon vaisseau. Je sais, c’est contraire au Protocole, mais vous serez vous-mêmes extrêmement intéressés. Et figurez-vous que l’un d’entre eux a accepté de m’accompagner, la curiosité étant un trait caractéristique de leur race.
Il est là devant moi, tranquillement assis, les yeux mi-clos et nous sommes à la fin d’une intéressante conversation télépathique, au cours de laquelle j’en ai appris davantage sur mes hôtes. Par exemple la particularité de certains qui préfèrent se passer des soins vigilants des esclaves pour mener des vies libres et indépendantes au plus près de la nature.
Enfin je peux donc  lui demander son nom, je ne pouvais le faire avant puisque, selon notre coutume, il est de la dernière impolitesse de demander son identité à quelqu’un avant d’avoir fait plus ample connaissance.
Des ondes me parviennent, je fixe ses yeux d’ambre et je vous transcris ici ce que me répond mon invité : « Appelez-moi LE CHAT »