A. Avdiivka
+2
Amanda.
virgul
6 participants
Page 1 sur 1
A. Avdiivka
C’est tôt le matin qu’Iéléna et Ivane traversent les rues d’Avdiivka en direction des check points dans l’espoir d’échanger contre du charbon quelques rares denrées alimentaires qu’ils pourraient y trouver. Iéléna et Ivane sont cousins, et leurs pères respectifs travaillaient tous deux à l’usine de coke qui vient juste de fermer. Leur bonne connaissance des lieux, et une certaine complicité avec les gardes de l’usine, permettent à leurs parents de récupérer le charbon, devenu précieux depuis l’arrivée de l’hiver dans Avdiivka où il n’y a plus ni gaz, ni électricité.
Iéléna avait 20 ans et Ivane 19 ans au début des évènements. Il y a peu encore, tous deux menaient une vie normale, sans grands moyens certes, mais une vie suffisamment confortable pour ne manquer de rien et qui leur permette même de poursuivre leurs études. Iéléna avait choisi d’étudier le droit, et Ivane voulait se consacrer à l’informatique.
Les premières manifestations pro-russes, même si elles étaient violentes, ne présageaient pas de la tournure qu’allaient prendre les évènements. Mais elles se répétaient et envahissaient de plus en plus de quartiers de la ville, paralysant les transports, obligeant les commerces et les écoles à fermer de plus en plus régulièrement. Iéléna et Ivane, non sans risques, profitaient des accalmies pour assister à un maximum de cours lorsqu’ils étaient donnés. Leurs professeurs s’étaient organisés pour diffuser sur internet les types et les plages horaires de leurs cours, et à défaut mettre leur contenu à disposition sur le net.
Face à un climat qui se dégradait, les autorités Ukrainiennes durent réagir. La situation dégénéra rapidement en conflit armé mutant la ville dans un état de guerre. Avdiivka située à l’est de l’Ukraine en bordure de frontière avec la Russie, et ses richesses minières, constituait un enjeu stratégique pour les deux camps. Les combats furent de plus en plus violents, et un tiers de la population quitta la ville.
Sans électricité, Iéléna et Ivane ne purent plus se renseigner sur le net. Iéléna, lors de trêves, se rend parfois à l’université pour y trouver des livres qu’elle étudie le soir à la lueur des bougies. Ivane retranscrit manuellement des programmes qu’il testera lorsque l’électricité sera rétablie.
Ils conservent tous deux l’espoir. Les accords de Minsk 1 et 2, même si ils furent des échecs, prouvent que d’autres puissances occidentales ne restent pas indifférentes, et depuis ces accords les trêves sont plus régulières. Mais l’hiver est arrivé, le premier hiver sans gaz. Leur charbon s’échange bien, mais leurs familles en aura aussi besoin pour se chauffer.
En attendant Minsk 3, et l’espoir d’un accord enfin respecté, pour Iéléna et Ivane, la vie continue.
Iéléna avait 20 ans et Ivane 19 ans au début des évènements. Il y a peu encore, tous deux menaient une vie normale, sans grands moyens certes, mais une vie suffisamment confortable pour ne manquer de rien et qui leur permette même de poursuivre leurs études. Iéléna avait choisi d’étudier le droit, et Ivane voulait se consacrer à l’informatique.
Les premières manifestations pro-russes, même si elles étaient violentes, ne présageaient pas de la tournure qu’allaient prendre les évènements. Mais elles se répétaient et envahissaient de plus en plus de quartiers de la ville, paralysant les transports, obligeant les commerces et les écoles à fermer de plus en plus régulièrement. Iéléna et Ivane, non sans risques, profitaient des accalmies pour assister à un maximum de cours lorsqu’ils étaient donnés. Leurs professeurs s’étaient organisés pour diffuser sur internet les types et les plages horaires de leurs cours, et à défaut mettre leur contenu à disposition sur le net.
Face à un climat qui se dégradait, les autorités Ukrainiennes durent réagir. La situation dégénéra rapidement en conflit armé mutant la ville dans un état de guerre. Avdiivka située à l’est de l’Ukraine en bordure de frontière avec la Russie, et ses richesses minières, constituait un enjeu stratégique pour les deux camps. Les combats furent de plus en plus violents, et un tiers de la population quitta la ville.
Sans électricité, Iéléna et Ivane ne purent plus se renseigner sur le net. Iéléna, lors de trêves, se rend parfois à l’université pour y trouver des livres qu’elle étudie le soir à la lueur des bougies. Ivane retranscrit manuellement des programmes qu’il testera lorsque l’électricité sera rétablie.
Ils conservent tous deux l’espoir. Les accords de Minsk 1 et 2, même si ils furent des échecs, prouvent que d’autres puissances occidentales ne restent pas indifférentes, et depuis ces accords les trêves sont plus régulières. Mais l’hiver est arrivé, le premier hiver sans gaz. Leur charbon s’échange bien, mais leurs familles en aura aussi besoin pour se chauffer.
En attendant Minsk 3, et l’espoir d’un accord enfin respecté, pour Iéléna et Ivane, la vie continue.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Avdiivka
Dure, dure cette vie-là ! Tu nous livres un aperçu glaçant de la situation des gens dans ce pays oublié, en bonne concordance avec la photo.
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Avdiivka
D'une ville industrielle prospère, la guerre a fait un enjeu d'affrontements quotidiens dont les civils sont les premières victimes. Ton beau texte nous plonge dans cette dure réalité avec une note d'espoir possible dans la phrase finale.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Avdiivka
C'est presque un cours de géopolitique que tu nous fais !
C'est intéressant évidemment.
Mais la contrepartie de cela, c'est qu'il manque (enfin à mes yeux) une certaine « présence » de tes personnages.
Disons qu'il y manque une petite dramaturgie un peu construite.
c'est excellent dans le factuel.
Mais un petit accent sur le vécu des personnages eût été le bienvenu…
c'est juste mon modeste avis !
Mais bien sûr, dans le cas d'une consigne courte… c'est un peu difficile à faire…
C'est intéressant évidemment.
Mais la contrepartie de cela, c'est qu'il manque (enfin à mes yeux) une certaine « présence » de tes personnages.
Disons qu'il y manque une petite dramaturgie un peu construite.
c'est excellent dans le factuel.
Mais un petit accent sur le vécu des personnages eût été le bienvenu…
c'est juste mon modeste avis !
Mais bien sûr, dans le cas d'une consigne courte… c'est un peu difficile à faire…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Avdiivka
J'ai eu exactement le même ressenti qu'Alain à lecture de ton texte.
Excellent reportage journalistique très bien écrit et visuel.
Excellent reportage journalistique très bien écrit et visuel.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Avdiivka
Je partage les deux derniers commentaires : Un excellent reportage sérieux, clair, précis et bien documenté, avec deux personnages réels pour le rendre plus concret. J'aurais préféré que tu inscrives davantage ces personnages dans la fiction. Ceci dit en tant que reportage, c'est très réussi.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum