A. Madeleine
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A. Madeleine
Je suis revenu à Chézenas pour revoir la maison.
La glycine et le lierre ont poussé. Les ronces ont envahi le jardin.
J’avais imaginé une belle porte de bois, mais elle a été remplacée par du contre-plaqué.
Sur le perron, un chat se chauffait au soleil. Ce n’était pas Grisou.
Madeleine m’attendait les après-midi. Je ne m’arrêtais pas toujours. Pourtant je savais qu’elle m’attendait.
Quand je venais, elle posait son ouvrage sur la machine, ça peut attendre disait-elle. Elle préparait du thé et m’offrait des sablés.
Lorsque je la taquinais, elle riait aux éclats.
Un jour j’ai été plus hardi et elle s’est laissée faire.
Je me souviens encore de la douceur de ses seins blancs et de son parfum de chèvrefeuille.
Grisou avait pris l’habitude de mes visites. Il venait chercher la caresse en se frottant à mon mollet. Je crois qu’il m’aimait bien.
Madeleine me disait de rester mais je repartais toujours.
Une fois, je lui ai envoyé une carte postale de Madagascar. Elle l’avait épinglée au-dessus de la cheminée.
Elle écoutait, les yeux brillants, mes récits de voyages. J’étais son aventurier. Elle rêvait à moi en suivant le travail du fil et de son pied de biche.
Elle était mon port d’attache. J’aimais la retrouver au coin du feu.
Elle me disait reste et je repartais.
Je n’ai pas su l’aimer comme elle aurait voulu.
Un jour, j’ai trouvé la maison vide.
Grisou n’était plus la non plus.
Il ne me restait que le souvenir de son éclat de rire, de sa peau douce, de son parfum de chèvrefeuille.
Pourtant, je serais bien resté, la maison était bonne, le petit chat m’aimait.
Je n’ai pas su l’aimer.
La glycine et le lierre ont poussé. Les ronces ont envahi le jardin.
J’avais imaginé une belle porte de bois, mais elle a été remplacée par du contre-plaqué.
Sur le perron, un chat se chauffait au soleil. Ce n’était pas Grisou.
Madeleine m’attendait les après-midi. Je ne m’arrêtais pas toujours. Pourtant je savais qu’elle m’attendait.
Quand je venais, elle posait son ouvrage sur la machine, ça peut attendre disait-elle. Elle préparait du thé et m’offrait des sablés.
Lorsque je la taquinais, elle riait aux éclats.
Un jour j’ai été plus hardi et elle s’est laissée faire.
Je me souviens encore de la douceur de ses seins blancs et de son parfum de chèvrefeuille.
Grisou avait pris l’habitude de mes visites. Il venait chercher la caresse en se frottant à mon mollet. Je crois qu’il m’aimait bien.
Madeleine me disait de rester mais je repartais toujours.
Une fois, je lui ai envoyé une carte postale de Madagascar. Elle l’avait épinglée au-dessus de la cheminée.
Elle écoutait, les yeux brillants, mes récits de voyages. J’étais son aventurier. Elle rêvait à moi en suivant le travail du fil et de son pied de biche.
Elle était mon port d’attache. J’aimais la retrouver au coin du feu.
Elle me disait reste et je repartais.
Je n’ai pas su l’aimer comme elle aurait voulu.
Un jour, j’ai trouvé la maison vide.
Grisou n’était plus la non plus.
Il ne me restait que le souvenir de son éclat de rire, de sa peau douce, de son parfum de chèvrefeuille.
Pourtant, je serais bien resté, la maison était bonne, le petit chat m’aimait.
Je n’ai pas su l’aimer.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Madeleine
Un beau récit de ces aventures, dont plus d'un est revenu les poches vides en laissant s'échapper un bonheur tout simple difficile à retrouver.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Madeleine
Un texte qui rejoint par moments celui de Cassy, dans le sens du bonheur qu'on a laissé échappé.
Tu excelles à créer un décor, à chacune de tes histoires, on entre ainsi de plein pied dedans, c'est tout un art,
Tu excelles à créer un décor, à chacune de tes histoires, on entre ainsi de plein pied dedans, c'est tout un art,
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Madeleine
Encore un très beau texte, j'ai pensé à Brassens, je sais pas trop pourquoi
Madeleine n'a plus attendu, peut-être qu'à force d'entendre parler de voyages, elle a eu elle aussi envie de larguer les amarres
Madeleine n'a plus attendu, peut-être qu'à force d'entendre parler de voyages, elle a eu elle aussi envie de larguer les amarres
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A. Madeleine
Elle était mon port d’attache. J’aimais la retrouver au coin du feu.
Elle me disait reste et je repartais.
Pourquoi faut-il que des hommes ne sachent pas saisir leur chance ?
Encore une belle histoire
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Madeleine
Tiens ! mais parce que c'est Brel qui chante "Madeleine"Cassy a écrit:Encore un très beau texte, j'ai pensé à Brassens, je sais pas trop pourquoi Shocked
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Madeleine
Dans ce texte tu sais créer une atmosphère qui permet d'imaginer les situations.
Il y a ce côté: celle qui reste, toujours. Celui qui part et revient sans cesse,... jusqu'à ce que…
une sorte d'errant voyageur qui ne sait se fixer.
Comme si l'appel du lointain était plus fort que l'amour qui s'installe et pose ses bagages.
Ton personnage m'a fait penser à du Bellay, mais comme « en creux » :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Il y a ce côté: celle qui reste, toujours. Celui qui part et revient sans cesse,... jusqu'à ce que…
une sorte d'errant voyageur qui ne sait se fixer.
Comme si l'appel du lointain était plus fort que l'amour qui s'installe et pose ses bagages.
Ton personnage m'a fait penser à du Bellay, mais comme « en creux » :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Madeleine
Terriblement nostalgique cette histoire de rendez-vous manqué, le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Madeleine
J'aime surtout la façon dont tu as raconté cette histoire, son style et donc ton style!
Coumarine- Kaléïd'habitué
- Humeur : concentrée
Re: A. Madeleine
Un peu triste mais tellement vrai.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Madeleine
Encore cette même question: Pourquoi partir alors qu'on est aimé ?Est ce la peur de se fixer ? On peut aussi partir ensemble.
très beau texte.
très beau texte.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Madeleine
Un texte sobre sans emphases, ce qui lui donne beaucoup de force
et je partage ce qu'a dit AlainX :
et je partage ce qu'a dit AlainX :
AlainX a écrit:Il y a ce côté: celle qui reste, toujours. Celui qui part et revient sans cesse,... jusqu'à ce que…
une sorte d'errant voyageur qui ne sait se fixer.
Comme si l'appel du lointain était plus fort que l'amour qui s'installe et pose ses bagages.
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Madeleine
Par de petits détails tu parviens à très bien décrire l'ancrage de ces 2 caractères opposés et sans concessions et qui pourtant s'attirent mutuellement. Une belle écriture, vraiment.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
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