A Charles-Louis
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Sherkane
catsoniou
Charlotte
Amanda.
plumentete
Zéphyrine
Ataraxie
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A Charles-Louis
Aller au CHÂTEAU des Adhémar à Montélimar en plein hiver, quelle folie, quel courage ! Le Mistral s'infiltre partout. Le cadre est beau, le froid intense. Mais je fus quand même obligée de m'y rendre. Feu, mon mari avait de la famille là-bas. Pour fêter nos 30 ans de mariage, il avait souhaité revenir dans le coin et revoir de lointains cousins qui avaient racheté le château. Moi, les vieilles PIERRES ... !
Enfin, j'ai fini par accepter. Comment refuser quelque chose à son vieux mari fortuné, très fortuné ?. Heureusement, notre séjour en province, ne s'est pas éternisé : Albert, le coeur malade depuis des années, a été terrassé par une crise cardiaque. J'ai évité l'installation dans la Dröme.
Or, Montélimar m'attendait au tournant mais je ne le savais pas encore.
Paris, la ville LUMIERE? Voilà mon véritable élément. LIBRE comme l'air, je me sentais jeune. Le compte en banque obèse, le VISAGE sans aucune ride, la BOUCHE pulpeuse. Certes, la carte d'identité indiquait 60 ans mais je suis amnésique quand on me parle chiffres.J'oubliais totalement que les hommes ne se retournaient plus sur mon passage. Lydie m'avais dit un jour : "Tu verras, apprès 60 ans, tu deviens transparente". ... La sotte !
Ah, les hommes ne me remarquaient plus ? La belle affaire ! Moi, je les remarquais, les observais, les lorgnais, les reluquais. Pas les vieux, non, j'avais déjà donné, mais les jeunes, les beaux, les tendres, les craquants, les goûteux ... et les fauchés !
C'est ainsi que je fis connaissance de Charles-Louis. En vérité, il s'appelait ( remarquez que j'emploie l'imparfait ! ) Kévin. Quel prénom ! On a vite changé tout ça. Dans mon milieu, vous n'y pensez pas !
Charles-Louis, c'était l'artiste, moi je m'occupais de l'intendance. L'art moderne avec des matériaux modernes. Il croyait en son talent mais c'était bien le seul. A Paris, j'avais essayé de jouer de mes relations auprès de plusieurs galeristes. En vain. Personne ne voulait accrocher des tubes de néon sensés représenter des robes "new-style".
C'est alors que je me souvins du fameux cousin de province. Je tombais bien. Il avait besoin de financer des travaux dans son château. Pour ce faire, il organisait régulièrement des expositions et, en ce moment, il recherchait des artistes.Il fut un peu surpris quand je luis présentais Charles-Louis mais il accepta d'exposer sa collection "d'oeuvres".
Vint enfin le jour de l'inauguration. Peu de porte-monnaie intéressants et beaucoup de jeunes, surtout des filles mal fagotées qui tournaient autour de mon Charles-Louis. Celui-là, pas de talent mais quel charme racoleur !
Il se trouve que j'ai gardé une ouie exceptionnellement fine. Et ... j'ai entendu une de ces greluches dire à l'autre : "Tu vas avoir du mal à te le taper, il est tenu en laisse par la vieille, tu vois, celle qui est maquillée comme une pute". La réflexion n'a pas découragée la fille qui s'est rapprochée de Charles-Louis. Et j'ai vu le regard qu'il lui a jeté. Ah, le salaud !
Je m'apprêtai à lui sauter dessus quand je me suis souvenue des gouttes que prenait Albert. Charles-Louis avait aussi le coeur fragile !
Enfin, j'ai fini par accepter. Comment refuser quelque chose à son vieux mari fortuné, très fortuné ?. Heureusement, notre séjour en province, ne s'est pas éternisé : Albert, le coeur malade depuis des années, a été terrassé par une crise cardiaque. J'ai évité l'installation dans la Dröme.
Or, Montélimar m'attendait au tournant mais je ne le savais pas encore.
Paris, la ville LUMIERE? Voilà mon véritable élément. LIBRE comme l'air, je me sentais jeune. Le compte en banque obèse, le VISAGE sans aucune ride, la BOUCHE pulpeuse. Certes, la carte d'identité indiquait 60 ans mais je suis amnésique quand on me parle chiffres.J'oubliais totalement que les hommes ne se retournaient plus sur mon passage. Lydie m'avais dit un jour : "Tu verras, apprès 60 ans, tu deviens transparente". ... La sotte !
Ah, les hommes ne me remarquaient plus ? La belle affaire ! Moi, je les remarquais, les observais, les lorgnais, les reluquais. Pas les vieux, non, j'avais déjà donné, mais les jeunes, les beaux, les tendres, les craquants, les goûteux ... et les fauchés !
C'est ainsi que je fis connaissance de Charles-Louis. En vérité, il s'appelait ( remarquez que j'emploie l'imparfait ! ) Kévin. Quel prénom ! On a vite changé tout ça. Dans mon milieu, vous n'y pensez pas !
Charles-Louis, c'était l'artiste, moi je m'occupais de l'intendance. L'art moderne avec des matériaux modernes. Il croyait en son talent mais c'était bien le seul. A Paris, j'avais essayé de jouer de mes relations auprès de plusieurs galeristes. En vain. Personne ne voulait accrocher des tubes de néon sensés représenter des robes "new-style".
C'est alors que je me souvins du fameux cousin de province. Je tombais bien. Il avait besoin de financer des travaux dans son château. Pour ce faire, il organisait régulièrement des expositions et, en ce moment, il recherchait des artistes.Il fut un peu surpris quand je luis présentais Charles-Louis mais il accepta d'exposer sa collection "d'oeuvres".
Vint enfin le jour de l'inauguration. Peu de porte-monnaie intéressants et beaucoup de jeunes, surtout des filles mal fagotées qui tournaient autour de mon Charles-Louis. Celui-là, pas de talent mais quel charme racoleur !
Il se trouve que j'ai gardé une ouie exceptionnellement fine. Et ... j'ai entendu une de ces greluches dire à l'autre : "Tu vas avoir du mal à te le taper, il est tenu en laisse par la vieille, tu vois, celle qui est maquillée comme une pute". La réflexion n'a pas découragée la fille qui s'est rapprochée de Charles-Louis. Et j'ai vu le regard qu'il lui a jeté. Ah, le salaud !
Je m'apprêtai à lui sauter dessus quand je me suis souvenue des gouttes que prenait Albert. Charles-Louis avait aussi le coeur fragile !
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Charles-Louis
Le texte est amusant,la chute est excellente!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A Charles-Louis
Je me suis bien demandée où tu comptais m'embarquer et j'ai bien aimé. L'art et le Pop Art version cougar, très bien trouvé et plein d'humour
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A Charles-Louis
Excellent ! Décidément tu remets le couvert à chaque fois !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A Charles-Louis
Kevin alias Charles-Louis est un incompris :
c'était un regard prometteur pour de futures oeuvres sublimes ...
Sinon pour cet excellent sujet !
le regard qu'il lui a jeté
c'était un regard prometteur pour de futures oeuvres sublimes ...
Sinon pour cet excellent sujet !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A Charles-Louis
Une histoire qu'on lit avec plaisir.
Mais aurait elle aussi tué Albert ?
Mais aurait elle aussi tué Albert ?
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A Charles-Louis
Je me suis régalée à lire cette histoire bien menée et très drôle !
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A Charles-Louis
J’ai adoré l’ambiance de ton texte!
Envoyé depuis l'appli Topic'it
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Sturmtz- Débutant
- Humeur : Floue
Re: A Charles-Louis
Ton texte est drôle, cocasse même, pauvre Charles - Louis ! Tu aurais pu t'en prendre aux deux bécasses, plutôt qu'à lui !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A Charles-Louis
Il ne faut pas la chatouiller l'amatrice d'art !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
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