A - Ecrire jusqu'au renoncement
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Xavier Eblo
Ataraxie
Sherkane
Admin
plumentete
Zéphyrine
Amanda.
Cassy
12 participants
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A - Ecrire jusqu'au renoncement
Moi je voudrais un crayon, un crayon à papier, le même que dans notre enfance, un simple crayon à papier.
Il me faudra aussi un cahier, avec des carreaux, des grands carreaux pour m’appliquer à suivre les lignes. Un cahier brouillon me suffira, ou peut-être deux ou même trois pour écrire une chanson, une poésie, un petit texte ou une grande nouvelle. Et pourquoi pas un livre ! Je remplirai alors des tas de cahiers brouillons avec un numéro sur chaque couverture pour me souvenir dans quel ordre les ouvrir.
Mais alors il me faudrait une gomme, pour effacer tout ce qui ne me plait pas et puis recommencer, effacer à nouveau et recommencer encore. À moins que je rature, que je barre et que j’annote dans la marge. Dans ce cas il me faudrait un stylo rouge, ou bien vert, pour donner de l’importance à ma correction.
C’est un peu la récréation les notes dans la marge, les mots raturés puis réécrits, ça met un joyeux bordel dans les mots bien alignés. Ça ressemble au foutoir qu’il y a dans ma tête. Il y a là-dedans des idées qui se mélangent, des mots que je confonds, d’autres dont j’ai oublié le sens. Il y a des mots que j’invente, d’autres qui m’enchantent. Il y a les plus faciles qui sortent tout seuls et puis les difficiles qui hésitent à sortir, comme s’ils avaient peur de ne pas être utilisés à bon escient ou à contresens.
Il me faudra donc un dictionnaire, pour éviter les mots inventés et ceux déjà utilisés. Quand on écrit la vie, on tourne vite autour des mêmes mots : l’amour, la haine, les cris, les rires, les souvenirs, l’avenir et la peur de mourir. Souvent il faut des synonymes, parfois il faut des rimes. C’est tellement plus beau des mots qui chantent. Ça ressemble à des nuages qui glissent dans le ciel, poussés par le vent qui les entraînent au loin.
Il me faut un crayon, un simple crayon à papier, quelques cahiers brouillons, un stylo rouge pour la correction et un dictionnaire pour trouver les mots les plus beaux. Ensuite, je te promets, j’écrirai la vie, celle qu’on vit et celle qu’on rêve de vivre. J’écrirai les odeurs, celles d’ici et celles du bout du monde. J’écrirai les montagnes et les plages de sable, les marées et les pêcheurs qui rentrent au port. J’écrirai les saisons et le temps qui s’écoule et vieillit nos corps. J’écrirai le rire des enfants et les pleurs d’un vieillard à l’approche de la mort. J’écrirai l’amour et l’espoir et puis un jour le renoncement.
Je remplirai des centaines de cahiers au crayon à papier et mes traces s’effaceront à l’usure du temps. Et puis, au bout de longues années penchée au-dessus des cahiers, il faudra que je me rende à l’évidence, je n’aurai pas assez d’une vie pour tout écrire. Alors sur la dernière page du dernier cahier, j’écrirai ces mots :
Un jour je m’en irai sans avoir tout dit.
Il me faudra aussi un cahier, avec des carreaux, des grands carreaux pour m’appliquer à suivre les lignes. Un cahier brouillon me suffira, ou peut-être deux ou même trois pour écrire une chanson, une poésie, un petit texte ou une grande nouvelle. Et pourquoi pas un livre ! Je remplirai alors des tas de cahiers brouillons avec un numéro sur chaque couverture pour me souvenir dans quel ordre les ouvrir.
Mais alors il me faudrait une gomme, pour effacer tout ce qui ne me plait pas et puis recommencer, effacer à nouveau et recommencer encore. À moins que je rature, que je barre et que j’annote dans la marge. Dans ce cas il me faudrait un stylo rouge, ou bien vert, pour donner de l’importance à ma correction.
C’est un peu la récréation les notes dans la marge, les mots raturés puis réécrits, ça met un joyeux bordel dans les mots bien alignés. Ça ressemble au foutoir qu’il y a dans ma tête. Il y a là-dedans des idées qui se mélangent, des mots que je confonds, d’autres dont j’ai oublié le sens. Il y a des mots que j’invente, d’autres qui m’enchantent. Il y a les plus faciles qui sortent tout seuls et puis les difficiles qui hésitent à sortir, comme s’ils avaient peur de ne pas être utilisés à bon escient ou à contresens.
Il me faudra donc un dictionnaire, pour éviter les mots inventés et ceux déjà utilisés. Quand on écrit la vie, on tourne vite autour des mêmes mots : l’amour, la haine, les cris, les rires, les souvenirs, l’avenir et la peur de mourir. Souvent il faut des synonymes, parfois il faut des rimes. C’est tellement plus beau des mots qui chantent. Ça ressemble à des nuages qui glissent dans le ciel, poussés par le vent qui les entraînent au loin.
Il me faut un crayon, un simple crayon à papier, quelques cahiers brouillons, un stylo rouge pour la correction et un dictionnaire pour trouver les mots les plus beaux. Ensuite, je te promets, j’écrirai la vie, celle qu’on vit et celle qu’on rêve de vivre. J’écrirai les odeurs, celles d’ici et celles du bout du monde. J’écrirai les montagnes et les plages de sable, les marées et les pêcheurs qui rentrent au port. J’écrirai les saisons et le temps qui s’écoule et vieillit nos corps. J’écrirai le rire des enfants et les pleurs d’un vieillard à l’approche de la mort. J’écrirai l’amour et l’espoir et puis un jour le renoncement.
Je remplirai des centaines de cahiers au crayon à papier et mes traces s’effaceront à l’usure du temps. Et puis, au bout de longues années penchée au-dessus des cahiers, il faudra que je me rende à l’évidence, je n’aurai pas assez d’une vie pour tout écrire. Alors sur la dernière page du dernier cahier, j’écrirai ces mots :
Un jour je m’en irai sans avoir tout dit.
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Oh la, la, Cassy, tu nous mets la barre très, très haute !
Le crayon, la gomme, le dictionnaire, les mots que tu inventes, , les mots qui enchantent...
Je pense que Monsieur d'Ormesson aurait aimé ton texte !
Le crayon, la gomme, le dictionnaire, les mots que tu inventes, , les mots qui enchantent...
Je pense que Monsieur d'Ormesson aurait aimé ton texte !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Oh! Mais vous allez trop vite en plus c'est très beau ce que tu écris Cassy.
Je peux bien m'y mettre ,allez j'y vais!
Je peux bien m'y mettre ,allez j'y vais!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Effectivement tu mets la barre très haut (entre ton texte et ceux de la semaine dernière, on va finir par se qualifier pour les Jo du saut à la perche )
Je ne sais pas si monsieur d'Ormesson aurait aimé ton texte mais moi, j'en suis déjà totalement amoureuse.
C'est doux et fort, c'est beau, c'est la plume de Cassy
Je ne sais pas si monsieur d'Ormesson aurait aimé ton texte mais moi, j'en suis déjà totalement amoureuse.
C'est doux et fort, c'est beau, c'est la plume de Cassy
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Merci merci merci mais je n'ai pas trop de mérite, je suis malade et obligée de rester confinée chez moi alors je m'ennuie et quand je m'ennuie, j'écris et comme la matinée a été longue, j'en ai profité pour prendre de l'avance sur la consigne
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Texte MAGNIFIQUE
Tu mets la barre très haut effectivement
Tu mets la barre très haut effectivement
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Très beau texte, plein de poésie
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Cassy, ton texte est superbe!!!! Dès les premières lignes on se laisse emporter... Et on regrette d'arriver trop rapidement à la fin!!! Et oui, lorsque l'on est un gourmand, comme moi, on a tendance à en vouloir un tout petit peu plus......
Xavier Eblo- Kaléïd'habitué
- Humeur : Zen
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Grandeur et servitude de l'écrivaine qui tâcheronne...
grandeur et humilité de la chercheuse de mots justes
grandeur et émotion de la praticienne de la tournure qui vous touche le cœur.
Enfin bref, notre Cassy au meilleur d'elle-même…
grandeur et humilité de la chercheuse de mots justes
grandeur et émotion de la praticienne de la tournure qui vous touche le cœur.
Enfin bref, notre Cassy au meilleur d'elle-même…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
J'aime beaucoup, quel merveilleux vocbulaire! l
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
De plus, c'est un texte qui donne envie d'écrire tant il démontre l'éventail des possibilités pour celle et celui qui se saisit d'un crayon ... à papier ou tout autre outil susceptible de satisfaire l'envie d'exprimer au delà de l'oralité tout le panel de ses sentiments ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Ecrire jusqu'au renoncement
Cassy, tes mots, en les lisant, je les vois tracés au crayon à papier entre les interlignes des pages brunes de ton cahier de brouillon... Ils sortent du plus profond de toi et font écho à nos mémoires, à nos émotions et touchent notre coeur...
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Ecrire jusqu'au renoncement
J'ai eu le coup de coeur pour ton texte Cassy. Il se lit comme une histoire, ton histoire. Outre sa poésie, j'ai aimé sa grande générosité. Tu donnes énormément de toi en l'écrivant. Bravo !
Chloé- Occupe le terrain
- Humeur : rêveuse
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