A - Lecture, règle d'or
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Cassy
Pati
AlainX
Amanda.
Zéphyrine
catsoniou
10 participants
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A - Lecture, règle d'or
Chaque fois que je l'imagine à distance, je ne la vois pas lisant un journal mais un livre.
Comme esseulée devant une porte entrouverte, elle hésite à franchir le seuil. S’engouffrer dans une nouvelle histoire aux personnages façonnés par l’auteur la conduit dans un monde inconnu. Ou peut-être banal mais avec des facettes inédites. Peu importe : tout nouveau livre est une aventure inédite.
Confortablement installée, page après page, de chapitre en chapitre, elle vit avec les personnages dévoilant leur caractère. Peut-être met-elle en parallèle sa propre vie et celle du héros ou de l’héroïne du roman. Ou, selon son humeur ou en fonction de l’intérêt de l’intrigue, elle se limite à imaginer la fin de l’histoire.
Si l’histoire s’enlise dans des circonvolutions inextricables, son attention se détourne. Refermant le livre, elle se dirige vers le guéridon où s’entassent pêle-mêle revues et journaux.
Ici, la réalité prend le pas sur la fiction. Mais ne dit-on pas que la réalité dépasse parfois la fiction ? Au quotidien, les humains se débattent parfois dans des réalités sordides comme on en découvre dans des romans noirs.
Parce qu’il faut bien allécher le lecteur potentiel, les journalistes piochent parfois au cœur de l’évènement pour livrer en leurs colonnes des détails croustillants ou scabreux qui feront pleurer dans les chaumières.
Le journaliste patenté doit aller à l’essentiel, livrer à la rédaction un article court. Il n’a pas pour mission de s’éloigner des sentiers battus au risque d’ajouter sa prose aux bouillies parfois infâmes, lot commun des différents organes de presse bien pensants. S’abreuvent-ils pour la plupart d’entre eux à la même fontaine ? Plus ou moins consciemment, la pensée unique est devenue une règle d’or intangible. Faut-il s’étonner que le nombre d’exemplaires de journaux diffusés diminue inexorablement ?
Notre lectrice imaginée dubitative devant une porte entrouverte fonde-t-elle sa préférence pour le livre sur ces critères ? Livre ou journal, chacun a sa raison d’être. Il est des journalistes qui sont aussi romanciers et vice versa.
Orgueilleux, le livre dira :
- A-t-on jamais vu un de mes semblables servir d’emballage aux épluchures de pommes de terre ?
Pragmatique, le journal rétorquera :
- Il y a les livres qui finissent au pilon, ceux qui demeurent immuables sur des étagères attendant vainement lectrices ou lecteurs, sans compter les innombrables manuscrits qui dorment au fond des tiroirs faute d’éditeurs intéressés.
Jeanne la lectrice … ou une, un autre, s’écrierait :
- Cessez donc vos jérémiades. Dirais-je qu’entre livre et journal, mon cœur balance ? Non ! Disons plutôt que je flirte avec toi, journal. Et toi, livre, je t’aime d’amour …
Comme esseulée devant une porte entrouverte, elle hésite à franchir le seuil. S’engouffrer dans une nouvelle histoire aux personnages façonnés par l’auteur la conduit dans un monde inconnu. Ou peut-être banal mais avec des facettes inédites. Peu importe : tout nouveau livre est une aventure inédite.
Confortablement installée, page après page, de chapitre en chapitre, elle vit avec les personnages dévoilant leur caractère. Peut-être met-elle en parallèle sa propre vie et celle du héros ou de l’héroïne du roman. Ou, selon son humeur ou en fonction de l’intérêt de l’intrigue, elle se limite à imaginer la fin de l’histoire.
Si l’histoire s’enlise dans des circonvolutions inextricables, son attention se détourne. Refermant le livre, elle se dirige vers le guéridon où s’entassent pêle-mêle revues et journaux.
Ici, la réalité prend le pas sur la fiction. Mais ne dit-on pas que la réalité dépasse parfois la fiction ? Au quotidien, les humains se débattent parfois dans des réalités sordides comme on en découvre dans des romans noirs.
Parce qu’il faut bien allécher le lecteur potentiel, les journalistes piochent parfois au cœur de l’évènement pour livrer en leurs colonnes des détails croustillants ou scabreux qui feront pleurer dans les chaumières.
Le journaliste patenté doit aller à l’essentiel, livrer à la rédaction un article court. Il n’a pas pour mission de s’éloigner des sentiers battus au risque d’ajouter sa prose aux bouillies parfois infâmes, lot commun des différents organes de presse bien pensants. S’abreuvent-ils pour la plupart d’entre eux à la même fontaine ? Plus ou moins consciemment, la pensée unique est devenue une règle d’or intangible. Faut-il s’étonner que le nombre d’exemplaires de journaux diffusés diminue inexorablement ?
Notre lectrice imaginée dubitative devant une porte entrouverte fonde-t-elle sa préférence pour le livre sur ces critères ? Livre ou journal, chacun a sa raison d’être. Il est des journalistes qui sont aussi romanciers et vice versa.
Orgueilleux, le livre dira :
- A-t-on jamais vu un de mes semblables servir d’emballage aux épluchures de pommes de terre ?
Pragmatique, le journal rétorquera :
- Il y a les livres qui finissent au pilon, ceux qui demeurent immuables sur des étagères attendant vainement lectrices ou lecteurs, sans compter les innombrables manuscrits qui dorment au fond des tiroirs faute d’éditeurs intéressés.
Jeanne la lectrice … ou une, un autre, s’écrierait :
- Cessez donc vos jérémiades. Dirais-je qu’entre livre et journal, mon cœur balance ? Non ! Disons plutôt que je flirte avec toi, journal. Et toi, livre, je t’aime d’amour …
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Lecture, règle d'or
Belle déclaration d'amour aux livres, Catsoniou!
Mais aussi gentille allusion au journal...
Je commence à mieux te connaître et je trouve que la délicatesse fait partie de ta pesonnalité.
Mais aussi gentille allusion au journal...
Je commence à mieux te connaître et je trouve que la délicatesse fait partie de ta pesonnalité.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Lecture, règle d'or
Tu mets bien en balance livre et journal, entre les deux, ton coeur hésite. Tu as raison, pourquoi pas les deux ?
Du moins si c'est bien écrit, bien "torché" comme ils disent !
T'avouerais-je que moi, grande lectrice de livres devant l'Eternel, je n'ai aucune honte à me jeter de temps en temps, lors d'une visite chez le dentiste ou chez le coiffeur sur un de ces magazines à sensation que je ne nommerai pas, genre " le poids des mots, le choc des photos et l'odeur du..."NON !
Jamais je ne les achèterais, mais je suis sûre de ne pas être la seule à faire cela !
Du moins si c'est bien écrit, bien "torché" comme ils disent !
T'avouerais-je que moi, grande lectrice de livres devant l'Eternel, je n'ai aucune honte à me jeter de temps en temps, lors d'une visite chez le dentiste ou chez le coiffeur sur un de ces magazines à sensation que je ne nommerai pas, genre " le poids des mots, le choc des photos et l'odeur du..."NON !
Jamais je ne les achèterais, mais je suis sûre de ne pas être la seule à faire cela !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Lecture, règle d'or
Finalement cela ferait un très bel… article de journal… ( oui, mais dans une revue littéraire…) sur les mérites respectifs du livre et du canard.
Tu y distilles de belles idées que je ne suis pas loin de partager. Que je partage d'ailleurs.
J'aime bien l'exploitation de la photo, qui est comme en quelque sorte entrer dans un livre qui nous réserve surprise à chaque page… c'est vrai qu'à défaut, on s'ennuie et le bouquin risque de finir sa vie comme cale d'un meuble bancal
Tu y distilles de belles idées que je ne suis pas loin de partager. Que je partage d'ailleurs.
J'aime bien l'exploitation de la photo, qui est comme en quelque sorte entrer dans un livre qui nous réserve surprise à chaque page… c'est vrai qu'à défaut, on s'ennuie et le bouquin risque de finir sa vie comme cale d'un meuble bancal
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - Lecture, règle d'or
j'aime l'orgueil du livre et la réponse du journal, j'aime comme tu les confrontes.
un texte à ton image, réfléchi, argumenté et très agréable à lire
un texte à ton image, réfléchi, argumenté et très agréable à lire
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: A - Lecture, règle d'or
Cats a écrit:elle hésite à franchir le seuil. S’engouffrer dans une nouvelle histoire aux personnages façonnés par l’auteur la conduit dans un monde inconnu.
La porte imaginée comme un livre ouvert, je trouve cette idée excellente
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - Lecture, règle d'or
Oui, en effet, pourquoi pas les deux ? On ne cherche pas la même chose dans la lecture d'un livre et dans celle d'un journal, mais on peut prendre du plaisir dans les deux. Ce texte est plein de sagesse.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Lecture, règle d'or
C'est vraiment bien écrit, bien argumenté. Moi j'aime les deux et ne m'en prive pas : il y a le journal du matin et le livre pour le restant de la journée le soir .
J'ai bien aimé ton texte.
J'ai bien aimé ton texte.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Lecture, règle d'or
Friand des deux je les dévore l'un comme l'autre, mais je rejoins tout à fait ta dernière phrase, celle du flirt et de l'amour. Un texte intéressant dans une belle écriture.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Lecture, règle d'or
Le livre ou le journal, deux mondes, deux façons d'écrire, mais toujours la lecture...
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
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