A. L'atelier de peinture
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Cassy
Zéphyrine
Amanda.
7 participants
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A. L'atelier de peinture
Il y a quelques années, ayant pris mes distances après 33 ans d’enseignement, je décide de m’inscrire à un atelier de peinture pour combler mes journées désormais libres comme l’air.
Je fréquentais déjà l’atelier d’écriture de Coumarine, mais cela ne suffisait pas à calmer ma soif d’apprendre du neuf, de découvrir d’autres formes d’expression.
A ce moment-là, aucun petit-enfant à l’horizon, pas de soucis familiaux, je suis prête à me lancer.
Je commence avec enthousiasme la peinture sur soie.
D’abord des foulards, des écharpes et puis de petites aquarelles, ma foi, assez réussies.
Je suis très heureuse de mon choix et encore davantage quand j'arrive à en vendre dans des expos.
Les bonnes choses, comme vous savez, ne durent jamais longtemps.
Après quelques années, cet atelier est obligé de fermer pour des raisons techniques, plus de four disponible dans la région pour fixer la soie une fois peinte.
Qu’à cela ne tienne, j’essaie autre chose et trouve par hasard un atelier de peinture acrylique en région flamande. Un cours en Néerlandais ne m’arrête pas, je suis quadrilingue et donc je m’inscris.
Misère ! L’animatrice de cet atelier (présentée comme une grande artiste dans son pays)est ukrainienne. Elle parle un Néerlandais plus qu’approximatif et baragouine un Anglais qui lui est propre, mais que je comprends quand même par bribes.
Les autres participants pas ! Tous flamands de pure souche, ça râle ferme dès le début, car pour eux ne pas parler leur langue équivaut à un sacrilège.
Le premier exercice consiste à reproduire une nature morte de Van Gogh, reconstituée sur une table devant nous en vrai. Tout y est : le chapeau de paille, la marmite, la bouteille, la cuiller et le reste…
Misère ! Moi qui dessine très mal, je respire un bon coup et me lance dans le dessin du chapeau de paille au crayon.
Stop ! No, no, pas de crayon, et la prof montre un pinceau avec lequel nous devons tracer la forme du chapeau.
Je cherche en vain un pinceau analogue dans mon attirail (j’ai racheté du nouveau matériel dont une multitude de tubes d’ acrylique qui s’avèreront inutiles – la prof nous obligeant à fabriquer nous même nos couleurs – « the » casse-tête : bleu + jaune donne…. ? etc)
J’essaie avec un autre pinceau, trop gros le trait.
En acrylique ce qui est bien, c’est qu’on peut repasser sur une erreur autant de fois qu’on veut (ou presque parce que si tu en mets trop, cela devient pâteux)
Misère ! Mon chapeau de paille ressemble à une banane !
Je l’abandonne et passe à la serviette et réussis à poser une belle trainée blanche sur ma toile. Encore raté !
J’essaie avec aussi peu de sucès la bouteille et la marmite.
Ma toile est digne d’un barbouillage d’un enfant de 3 ans !
Dans l’atelier autour de moi, certains sont déjà sortis, d’autres ruminent, la mine déconfite et la prof passe de chevalet en chevalet en répétant à l’envi et en anglais « No, not good, try again !»
Non, madame, je n’ai pas envie d’essayer encore et encore de reproduire cette nature morte. En plus, vous changez sans arrêt les objets de place sur la table…Pour la perspective ?
Alors en bonne rebelle que je suis, j’ai évité de regarder la nature morte et son chapeau de paille et j’ai laissé aller mon pinceau.
En finale cela a donné une toile plutôt abstraite, dans le style Van Gogh, ciel bleu, soleil et ombres, champ de blé et coquelicots esquissés.
L’animatrice a ouvert de grands yeux en voyant mon travail. Elle m’a dit (en anglais) « Je vois Amanda, que la nature morte ne t’inspire pas, je respecte ton choix. Fais les choses comme tu les sens »
Et depuis, j’ai pu peindre des tableaux de mon choix. Elle s’est contentée de me conseiller (à bon escient) en passant.
Pendant ce temps-là, et je ne vous mens pas, les autres ont continué à tenter de réaliser la nature morte et ce pendant tout le premier trimestre !
Je fréquentais déjà l’atelier d’écriture de Coumarine, mais cela ne suffisait pas à calmer ma soif d’apprendre du neuf, de découvrir d’autres formes d’expression.
A ce moment-là, aucun petit-enfant à l’horizon, pas de soucis familiaux, je suis prête à me lancer.
Je commence avec enthousiasme la peinture sur soie.
D’abord des foulards, des écharpes et puis de petites aquarelles, ma foi, assez réussies.
Je suis très heureuse de mon choix et encore davantage quand j'arrive à en vendre dans des expos.
Les bonnes choses, comme vous savez, ne durent jamais longtemps.
Après quelques années, cet atelier est obligé de fermer pour des raisons techniques, plus de four disponible dans la région pour fixer la soie une fois peinte.
Qu’à cela ne tienne, j’essaie autre chose et trouve par hasard un atelier de peinture acrylique en région flamande. Un cours en Néerlandais ne m’arrête pas, je suis quadrilingue et donc je m’inscris.
Misère ! L’animatrice de cet atelier (présentée comme une grande artiste dans son pays)est ukrainienne. Elle parle un Néerlandais plus qu’approximatif et baragouine un Anglais qui lui est propre, mais que je comprends quand même par bribes.
Les autres participants pas ! Tous flamands de pure souche, ça râle ferme dès le début, car pour eux ne pas parler leur langue équivaut à un sacrilège.
Le premier exercice consiste à reproduire une nature morte de Van Gogh, reconstituée sur une table devant nous en vrai. Tout y est : le chapeau de paille, la marmite, la bouteille, la cuiller et le reste…
Misère ! Moi qui dessine très mal, je respire un bon coup et me lance dans le dessin du chapeau de paille au crayon.
Stop ! No, no, pas de crayon, et la prof montre un pinceau avec lequel nous devons tracer la forme du chapeau.
Je cherche en vain un pinceau analogue dans mon attirail (j’ai racheté du nouveau matériel dont une multitude de tubes d’ acrylique qui s’avèreront inutiles – la prof nous obligeant à fabriquer nous même nos couleurs – « the » casse-tête : bleu + jaune donne…. ? etc)
J’essaie avec un autre pinceau, trop gros le trait.
En acrylique ce qui est bien, c’est qu’on peut repasser sur une erreur autant de fois qu’on veut (ou presque parce que si tu en mets trop, cela devient pâteux)
Misère ! Mon chapeau de paille ressemble à une banane !
Je l’abandonne et passe à la serviette et réussis à poser une belle trainée blanche sur ma toile. Encore raté !
J’essaie avec aussi peu de sucès la bouteille et la marmite.
Ma toile est digne d’un barbouillage d’un enfant de 3 ans !
Dans l’atelier autour de moi, certains sont déjà sortis, d’autres ruminent, la mine déconfite et la prof passe de chevalet en chevalet en répétant à l’envi et en anglais « No, not good, try again !»
Non, madame, je n’ai pas envie d’essayer encore et encore de reproduire cette nature morte. En plus, vous changez sans arrêt les objets de place sur la table…Pour la perspective ?
Alors en bonne rebelle que je suis, j’ai évité de regarder la nature morte et son chapeau de paille et j’ai laissé aller mon pinceau.
En finale cela a donné une toile plutôt abstraite, dans le style Van Gogh, ciel bleu, soleil et ombres, champ de blé et coquelicots esquissés.
L’animatrice a ouvert de grands yeux en voyant mon travail. Elle m’a dit (en anglais) « Je vois Amanda, que la nature morte ne t’inspire pas, je respecte ton choix. Fais les choses comme tu les sens »
Et depuis, j’ai pu peindre des tableaux de mon choix. Elle s’est contentée de me conseiller (à bon escient) en passant.
Pendant ce temps-là, et je ne vous mens pas, les autres ont continué à tenter de réaliser la nature morte et ce pendant tout le premier trimestre !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. L'atelier de peinture
Tu as écrit : "alors en bonne rebelle que je suis..." Et bien, je te crois!
Tu racontes très bien les histoires, la preuve ton nouveau livre.
Tu racontes très bien les histoires, la preuve ton nouveau livre.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. L'atelier de peinture
Je t'envie de t'être lancée dans la peinture, comme ça, sans rien y connaître. J'ai sous les yeux le petit tableau que tu as peint pour moi il y a quelques années. J'aimerais savoir en faire autant!
Quadrilingue? Houlala! Je suis admirative; Français, Néerlandais, anglais et la 4ème c'est allemand?
Quadrilingue? Houlala! Je suis admirative; Français, Néerlandais, anglais et la 4ème c'est allemand?
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A. L'atelier de peinture
Oui et un poco d'Espanol tambien. C'est mon métier !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. L'atelier de peinture
voilà un beau texte en forme d'histoire vraie!
Tu es remplie de talents, Amanda, c''est vraiment chouette
Tu es remplie de talents, Amanda, c''est vraiment chouette
Coumarine- Kaléïd'habitué
- Humeur : concentrée
Re: A. L'atelier de peinture
On sent le vécu dans ce texte ! Mais tu as réussi a imposer ton style et j'admire.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. L'atelier de peinture
Bravo à la rebelle, pas la peine de se lancer dans un loisir si c'est pour ne pas en tirer du plaisir !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. L'atelier de peinture
Introduire la consigne dans une histoire vraie et nous faire partager les premiers pas de l'apprentissage d'une nouvelle passion. Bravo pour la persévérance, et pour tes multiples talents: langues, écriture, peinture, toutes ces formes d'expression.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
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