A Maman chérie, je te hais
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Amanda.
Zéphyrine
plumentete
Ataraxie
8 participants
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A Maman chérie, je te hais
Autant qu'il m'en souvienne, c'était la 1ère fois que ma mère avait décidé de me faire plaisir. Pour fêter mes 30 ans, elle m'offrit un voyage à Amsterdam pour voir une exceptionnelle exposition sur Van Gogh. Et en plus, elle tint compte de mes goûts. je n'en revenais pas. Mais avec ma mère, il faut toujours s'attendre à tout. Justement, je n'eus pas à attendre longtemps. Après la visite, nous nous assîmes dans un café. Pendant que je buvais un chocolat, je sentis le regard bleu-acier de ma mère se poser sur moi. Elle m'examinait de la tête aux pieds comme si elle ne me connaissait pas vraiment. Elle, mince, élégante, Elle, sur qui les hommes se retournent encore malgré ses 60 ans. Elle me regardait moi, l'hommasse d'un mètre quatre-vingt chaloupant sur ses quatre-vingt-dix kilos. Pas de taille. Pas de jambes mais des poteaux. Et pour parfaire le tableau, d'énormes mains épaisses, des battoirs de lavandière !
- Ma pauvre Marie-Eve, tu ne trouveras jamais à te marier ! Un petit ami ? J'en doute fort.
C'était vache mais elle n'avait pas tort. Pourtant ce fut là que le déclic se produisit. Dès notre retour à Paris je décidai que je ferai tout pour que ça change : plus de dimanches passés chez ma mère et ... Dominique.
Dominique, je l'aime bien. Il me parle et m'écoute aussi. Après le cours de Japonais du vendredi soir, nous mangeons ensemble au petit resto du coin. Certes, c'est moi qui paye chaque fois mais tant pis, c'est quand même bien agréable. Il est beau, attendrissant avec ses lunettes de myope. Il est trop jeune et trop petit pour moi mais je m'en moque.
Vendredi dernier, je l'ai invité à venir boire le champagne chez moi. Il a bu plusieurs flûtes puis, comme il se faisait tard, il a voulu repartir. Je lui ai proposé de rester. Il ne le souhaitait pas et il a pris un air buté que je ne lui connaissais pas. Alors j'ai dû insister, insister encore ... un peu trop peut-être. Qu'importe puisque Domi est là sur mon lit étendu à côté de moi.
- Mon amour laisse-moi te caresser, tu as la peau si fine, si douce. J'aime tant ton odeur. ... Oh, zut de zut, le téléphone sonne ! Je laisse sonner ... Bon, puisque tu y tiens, je vais répondre, tu as raison, on sera plus tranquilles après.
- Allô ? Ah, c'est toi maman. Bien sûr que je sais que c'est dimanche. Oui ... Non .... Je suis un peu fatiguée et je ne suis pas encore levée. .... Non, je ne viens pas. ... Oui, c'est ça ! Au-revoir.
________________________
- Maman, tu ne vas quand même pas me téléphoner tous les jours !
- Qu'Est-ce qui se passe Marie-Eve ?
- Mais rien, maman.
- Tu ne m'enlèvera pas de l'idée que tu as quelque chose.
- Pense ce que tu veux et fiche-moi la paix !
Ah, maintenant, on sonne, il ne manquait plus que ça. Mais on tambourine à la porte, il y en a qui ne doutent de rien ! ... On dirait qu'ils sont plusieurs, ils disent quelque chose ... J'entends mal, les tempes me brûlent . ... Les gendarmes § Pourquoi ? ... Ils ont défoncé la porte ! Ils sont fous ! ... Ma mère ?
- Ma fille mais qu'as-tu ? Bon Dieu, réponds- moi ! Ne me regarde pas avec ces yeux hagards ! Et quelle est cette odeur épouvantable ?
- Capitaine, vite, venez voir là, dans la chambre ?
- Qui y-a-t-il Delpierre ?
- Un cadavre, capitaine, un jeune homme. On lui a brisé les cervicales et on lui a caché le visage avec un chapeau de paille.
- Ma pauvre Marie-Eve, tu ne trouveras jamais à te marier ! Un petit ami ? J'en doute fort.
C'était vache mais elle n'avait pas tort. Pourtant ce fut là que le déclic se produisit. Dès notre retour à Paris je décidai que je ferai tout pour que ça change : plus de dimanches passés chez ma mère et ... Dominique.
Dominique, je l'aime bien. Il me parle et m'écoute aussi. Après le cours de Japonais du vendredi soir, nous mangeons ensemble au petit resto du coin. Certes, c'est moi qui paye chaque fois mais tant pis, c'est quand même bien agréable. Il est beau, attendrissant avec ses lunettes de myope. Il est trop jeune et trop petit pour moi mais je m'en moque.
Vendredi dernier, je l'ai invité à venir boire le champagne chez moi. Il a bu plusieurs flûtes puis, comme il se faisait tard, il a voulu repartir. Je lui ai proposé de rester. Il ne le souhaitait pas et il a pris un air buté que je ne lui connaissais pas. Alors j'ai dû insister, insister encore ... un peu trop peut-être. Qu'importe puisque Domi est là sur mon lit étendu à côté de moi.
- Mon amour laisse-moi te caresser, tu as la peau si fine, si douce. J'aime tant ton odeur. ... Oh, zut de zut, le téléphone sonne ! Je laisse sonner ... Bon, puisque tu y tiens, je vais répondre, tu as raison, on sera plus tranquilles après.
- Allô ? Ah, c'est toi maman. Bien sûr que je sais que c'est dimanche. Oui ... Non .... Je suis un peu fatiguée et je ne suis pas encore levée. .... Non, je ne viens pas. ... Oui, c'est ça ! Au-revoir.
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- Maman, tu ne vas quand même pas me téléphoner tous les jours !
- Qu'Est-ce qui se passe Marie-Eve ?
- Mais rien, maman.
- Tu ne m'enlèvera pas de l'idée que tu as quelque chose.
- Pense ce que tu veux et fiche-moi la paix !
Ah, maintenant, on sonne, il ne manquait plus que ça. Mais on tambourine à la porte, il y en a qui ne doutent de rien ! ... On dirait qu'ils sont plusieurs, ils disent quelque chose ... J'entends mal, les tempes me brûlent . ... Les gendarmes § Pourquoi ? ... Ils ont défoncé la porte ! Ils sont fous ! ... Ma mère ?
- Ma fille mais qu'as-tu ? Bon Dieu, réponds- moi ! Ne me regarde pas avec ces yeux hagards ! Et quelle est cette odeur épouvantable ?
- Capitaine, vite, venez voir là, dans la chambre ?
- Qui y-a-t-il Delpierre ?
- Un cadavre, capitaine, un jeune homme. On lui a brisé les cervicales et on lui a caché le visage avec un chapeau de paille.
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Maman chérie, je te hais
Excellent j'adore. Tu décris fort bien la rivalité entre certaines mères et leurs filles. Marie-Eve n'y est pas allée en douceur et la nature morte est devenue bien réelle !
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A Maman chérie, je te hais
Ataraxie, reine du récit noir...
Promets moi qu'il ne s'agit pas du chapeau de paille de mon Grand-père!
Je ne sais plus si j'oserais encore, comme hier, passer une bonne soirée avec toi!
Promets moi qu'il ne s'agit pas du chapeau de paille de mon Grand-père!
Je ne sais plus si j'oserais encore, comme hier, passer une bonne soirée avec toi!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A Maman chérie, je te hais
Faut te méfier. Je n'aime pas les concurrentes. La prochaine fois au lieu d'apporter ton cake ( très bon ), il vaudra mieux que tu emmènes du vin ( et pas qu'une bouteille ) car dans le mien, tu ne sais pas ce que je pourrais y mettre. Certes, tu n'es pas ma mère ... quoique ! je fais si jeune et toi ... Tu devrais te méfier, il y en a une ici à La Garrigue qui fait courir de drôles de bruits. Le terrain est miné
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Maman chérie, je te hais
Pourquoi crois tu que je quitte un moment la Garrigue?
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A Maman chérie, je te hais
Ataraxie et Zéphyrine, après avoir lu cet échange de propos si délicats, je me tâte encore pour savoir si je vais faire mes valises.
Le terrain est miné, mais dis donc toi, la tueuse de petit myope, fais gaffe ! ainsi que ta copine au cake !
Je commence à croire que le temps des Bisounours est bien fini à La Garrigue quand je lis ce récit qui m'a fait une peur bleue.
Mais où vas-tu chercher tout cela ?
Cela commence en douceur pour finir en récit d'horreur !
Fallait pas choisir Dominique, fallait patienter et en trouver un plus vieux et un plus grand et plus riche aussi.
Euh, tu apprends le japonais maintenant ?
Le terrain est miné, mais dis donc toi, la tueuse de petit myope, fais gaffe ! ainsi que ta copine au cake !
Je commence à croire que le temps des Bisounours est bien fini à La Garrigue quand je lis ce récit qui m'a fait une peur bleue.
Mais où vas-tu chercher tout cela ?
Cela commence en douceur pour finir en récit d'horreur !
Fallait pas choisir Dominique, fallait patienter et en trouver un plus vieux et un plus grand et plus riche aussi.
Euh, tu apprends le japonais maintenant ?
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A Maman chérie, je te hais
C'est très noir et j'adore ! Amanda a raison d'avoir peur...
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A Maman chérie, je te hais
Ouf quelle chute ! Les mères devraient souvent modérer leurs propos !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A Maman chérie, je te hais
C'est en effet un récit très noir mai parfaitement bien mené.
Par contre, honte à moi, mais il y a une chose que je n'ai pas compris et j'aurais besoin que tu m'éclaires.
Ici tu écris:
Il est trop jeune et trop petit pour moi mais je m'en moque.
Si je comprends bien, Dominique est l'amant ou le mari de sa mère ( plus jeune qu'elle c'est ce que je comprends), mais pourquoi dit-elle qu'il est trop jeune pour elle?
Par contre, honte à moi, mais il y a une chose que je n'ai pas compris et j'aurais besoin que tu m'éclaires.
Ici tu écris:
Il est trop jeune et trop petit pour moi mais je m'en moque.
Si je comprends bien, Dominique est l'amant ou le mari de sa mère ( plus jeune qu'elle c'est ce que je comprends), mais pourquoi dit-elle qu'il est trop jeune pour elle?
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A Maman chérie, je te hais
C'est vachement bien mené et cela fait froid dans le dos. L'art bien maîtrisé de nous surprendre. J'ai bien aimé.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A Maman chérie, je te hais
Dominique n'a rien à voir avec la mère.
Il fallait que Marie-Eve puisse le dominer physiquement afin de le tuer. Donc il est plus petit.
Je l'ai aussi imaginé plus jeune, genre étudiant se laissant entretenir ( c'est elle qui paye toujours à manger )
Il fallait que Marie-Eve puisse le dominer physiquement afin de le tuer. Donc il est plus petit.
Je l'ai aussi imaginé plus jeune, genre étudiant se laissant entretenir ( c'est elle qui paye toujours à manger )
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Maman chérie, je te hais
Autant pour moi Ataraxie
C'est cette phrase qui m'a induite en erreur :
plus de dimanches passés chez ma mère et ... Dominique. J'en ai conclu que la mère vivait avec Dominique
C'est cette phrase qui m'a induite en erreur :
plus de dimanches passés chez ma mère et ... Dominique. J'en ai conclu que la mère vivait avec Dominique
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A Maman chérie, je te hais
Si tu n'as rien compris, c'est que je me suis mal exprimée. Ce qui était évident pour moi, ne l'est pas pour les autres. Donc, je dois relire mes textes avec plus d'attention.
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Maman chérie, je te hais
Les autres ont compris ce n'est donc pas toi mais Bien moi qui ai lu trop vite
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Page 1 sur 1
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