A. Monsieur Louis
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Zéphyrine
Amanda.
Ataraxie
Myrte
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A. Monsieur Louis
- Boulot, métro, dodo, désormais c’est terminé ! C’est ce que pensa monsieur Louis en descendant du train, sur le quai de la gare de Saint-Jacques-la-Coquille où l’attendait son ami Séraphin.
Dans cette charmante petite station balnéaire de la côte atlantique, Séraphin possédait une ancienne cabane de pêcheur qu’il avait joliment retapée et où il coulait des jours heureux depuis sa retraite.
Monsieur Louis entrait à son tour dans le soir de sa vie et n’était pas fâché de l’entamer en compagnie de son ami dans cet endroit idyllique, baigné par l’azur du ciel et de l’océan, où l’horizon n’a pas de fin et donne ainsi une illusion d’éternité.
Les bagages à peine posés dans la petite chambre qui lui était attribuée, monsieur Louis fut invité à une promenade en mer.
Il dut retrousser le bas de son pantalon pour marcher dans l’eau jusqu’au corps-mort où la barque de son ami était amarrée.
C’était une vieille barque de pêcheur légèrement vermoulue que Séraphin avait repeinte et sur laquelle il avait ajouté un moteur de tondeuse à gazon.
L’insupportable bruit de la tondeuse accompagnée d’effluves nauséabondes d’essence ne plurent pas trop à monsieur Louis qui se boucha le nez avec son mouchoir de coton fin et dentelle.
Mais, arrivés suffisamment loin du rivage, Séraphin coupa le moteur et sortit son matériel de pêche. Une brise légère berçait agréablement l’embarcation et dissipa la mauvaise odeur.
Monsieur Louis put apprécier alors le léger clapotis des vagues et le chant des mouettes. Cette quiétude lui convenait parfaitement.
Pendant que son ami lançait sa ligne et tournait son moulinet, il se laissa aller à rêver, le regard perdu sur tout ce bleu qui les entourait et l’apaisait.
Soudain, il fut pris d’une terrible démangeaison aux mollets. Soulevant le bord de son pantalon, il constata que sa peau était devenue écarlate, parsemée de boutons violacés. Les démangeaisons s’accompagnaient d’une intense brûlure. Inquiet, Séraphin lui proposa de retourner sur la terre ferme et de consulter un médecin.
- Le docteur Edmond est un ami, il te prendra rapidement.
Effectivement, le médecin les reçut immédiatement.
Après avoir observé à la loupe les mollets de monsieur Louis, il annonça :
- Nous avons là un cas très rare d’allergie à l’eau de mer !
- Mais je me suis souvent trempé sans avoir cette réaction !
- Une allergie peut survenir à n’importe quel âge de la vie malheureusement… Cela devait faire très longtemps que vous n’aviez mis les pieds dans la mer !
- En effet, des années…
- L’avantage de cette allergie c’est qu’on peut en guérir à condition d’être en contact avec la mer le plus possible mais en restant au-dessus de la surface pour commencer, puis en s’y baignant très progressivement. Suivez mon conseil et vous verrez qu’il portera ses fruits !
Rester au-dessus de la surface ! Il en avait de bonnes ce docteur Edmond !
C’est alors que Séraphin eut une idée de génie ! Dans sa cabane de pêcheur, il avait un cagibi où il entreposait un tas de matériel hétéroclite et il se souvint qu’il y avait un escabeau.
Et, c’est ainsi que les habitants de Saint-Jacques-la-Coquille et les touristes de passage purent observer de la plage, en costume croisé de lin écru et en chapeau, à l’abri d’une délicate ombrelle, perché sur son escabeau au beau milieu de l’océan, le toujours élégant monsieur Louis. Séraphin le déposait chaque jour en barque en prenant bien garde qu’il ne se mouille les mollets puis allait pêcher tandis de son ami rêvassait sur son escabeau, le nez au vent, faisant le plein d’iode et d’air marin en regardant passer au loin les bateaux…
Dans cette charmante petite station balnéaire de la côte atlantique, Séraphin possédait une ancienne cabane de pêcheur qu’il avait joliment retapée et où il coulait des jours heureux depuis sa retraite.
Monsieur Louis entrait à son tour dans le soir de sa vie et n’était pas fâché de l’entamer en compagnie de son ami dans cet endroit idyllique, baigné par l’azur du ciel et de l’océan, où l’horizon n’a pas de fin et donne ainsi une illusion d’éternité.
Les bagages à peine posés dans la petite chambre qui lui était attribuée, monsieur Louis fut invité à une promenade en mer.
Il dut retrousser le bas de son pantalon pour marcher dans l’eau jusqu’au corps-mort où la barque de son ami était amarrée.
C’était une vieille barque de pêcheur légèrement vermoulue que Séraphin avait repeinte et sur laquelle il avait ajouté un moteur de tondeuse à gazon.
L’insupportable bruit de la tondeuse accompagnée d’effluves nauséabondes d’essence ne plurent pas trop à monsieur Louis qui se boucha le nez avec son mouchoir de coton fin et dentelle.
Mais, arrivés suffisamment loin du rivage, Séraphin coupa le moteur et sortit son matériel de pêche. Une brise légère berçait agréablement l’embarcation et dissipa la mauvaise odeur.
Monsieur Louis put apprécier alors le léger clapotis des vagues et le chant des mouettes. Cette quiétude lui convenait parfaitement.
Pendant que son ami lançait sa ligne et tournait son moulinet, il se laissa aller à rêver, le regard perdu sur tout ce bleu qui les entourait et l’apaisait.
Soudain, il fut pris d’une terrible démangeaison aux mollets. Soulevant le bord de son pantalon, il constata que sa peau était devenue écarlate, parsemée de boutons violacés. Les démangeaisons s’accompagnaient d’une intense brûlure. Inquiet, Séraphin lui proposa de retourner sur la terre ferme et de consulter un médecin.
- Le docteur Edmond est un ami, il te prendra rapidement.
Effectivement, le médecin les reçut immédiatement.
Après avoir observé à la loupe les mollets de monsieur Louis, il annonça :
- Nous avons là un cas très rare d’allergie à l’eau de mer !
- Mais je me suis souvent trempé sans avoir cette réaction !
- Une allergie peut survenir à n’importe quel âge de la vie malheureusement… Cela devait faire très longtemps que vous n’aviez mis les pieds dans la mer !
- En effet, des années…
- L’avantage de cette allergie c’est qu’on peut en guérir à condition d’être en contact avec la mer le plus possible mais en restant au-dessus de la surface pour commencer, puis en s’y baignant très progressivement. Suivez mon conseil et vous verrez qu’il portera ses fruits !
Rester au-dessus de la surface ! Il en avait de bonnes ce docteur Edmond !
C’est alors que Séraphin eut une idée de génie ! Dans sa cabane de pêcheur, il avait un cagibi où il entreposait un tas de matériel hétéroclite et il se souvint qu’il y avait un escabeau.
Et, c’est ainsi que les habitants de Saint-Jacques-la-Coquille et les touristes de passage purent observer de la plage, en costume croisé de lin écru et en chapeau, à l’abri d’une délicate ombrelle, perché sur son escabeau au beau milieu de l’océan, le toujours élégant monsieur Louis. Séraphin le déposait chaque jour en barque en prenant bien garde qu’il ne se mouille les mollets puis allait pêcher tandis de son ami rêvassait sur son escabeau, le nez au vent, faisant le plein d’iode et d’air marin en regardant passer au loin les bateaux…
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Monsieur Louis
Une allergie pour le moins originale qui fait corps avec la photo.
Une histoire un brin rétro, je la verrais bien dans un film muet à la Charlot !
Une histoire un brin rétro, je la verrais bien dans un film muet à la Charlot !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Monsieur Louis
Ton personnage est aussi burlesque que le mien...
J'ai beaucoup aimé la barque et son moteur de tondeuse à gazon!
J'ai beaucoup aimé la barque et son moteur de tondeuse à gazon!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Monsieur Louis
Cette histoire est très touchante et très bien écrite.
On se prend de sympathie et même de tendresse pour Monsieur Louis.
Une vraie réussite Dans cette manière très poétique de raconter !
je ne sais pourquoi, mais cela m'a fait penser à l'atmosphère d'Amélie Poulain…
On se prend de sympathie et même de tendresse pour Monsieur Louis.
Une vraie réussite Dans cette manière très poétique de raconter !
je ne sais pourquoi, mais cela m'a fait penser à l'atmosphère d'Amélie Poulain…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Monsieur Louis
Une façon originale et joliment décalée de traiter la consigne, et d'une écriture très agréable à lire.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Monsieur Louis
Pauvre monsieur Louis, et si c'était une méduse qui l'a piqué ? Le docteur Edmond n'y a peut être pas songé !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
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