A - Travail en or
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A - Travail en or
« Métro, boulot, dodo, désormais c'est terminé. »
Enfin, c'est ce que Juan espérait lorsqu'il avait répondu à une annonce alléchante « Recherche personne, équilibrée, prête à se mouiller, bronzant facilement, sachant rester calme, ayant le sens des priorités, pour poste de surveillance en bord de la mer. Avantage en nature : logement, moyen de transport, restaurant d'entreprise. Port de l'uniforme obligatoire. »
Bref, un poste en or pour Juan qui en avait plus qu'assez de surveiller de bêtes écrans informatiques.
Il se voyait déjà comme un nouveau David Hasselhoff courant sur la plage pour sauver de belles jeunes filles en péril.
Il postula donc, après tout il n'avait rien à perdre ! Un appartement minable, l'impression d'être une taupe circulant sous terre, des chefs imbuvables, un travail routinier.
Au bout de quelques semaines, il perdit espoir d'être contacté et se fit une raison.
Il se passa un an avant qu'il ne reçoive une réponse positive et cela sans même avoir eu besoin de se présenter à un entretien, ce point de détail pour le moins étonnant fut souligné par plusieurs de ses amis. Il n'en tint pas compte, tous des jaloux.
Et c'est ainsi qu'un beau matin, il débarqua sous les Tropiques. Un taxi le déposa devant un superbe palace et reparti avec à son bord un type malingre que Juan jugea pitoyable.
Il fut accueilli chaleureusement par le manager qui l'emmena dans une paillote au bord d'une eau turquoise.
Juan soupira d'aise en sortant ses affaires. Il avait rendez-vous le lendemain matin pour en savoir un peu plus sur le poste qu'il allait devoir occuper. L'aventure c'est l'aventure pensait-il.
Sa première nuit sur l'île paradisiaque fut un peu mouvementée, les moustiques dans le coin étaient quasiment aussi gros que des moineaux et faisaient un raffut d'enfer. Et en prime le réfrigérateur ne contenait qu'un poisson pas très frais. Bon tant pis, heureusement qu'il lui restait le sandwich acheté en descendant de l'avion.
Lorsqu'il débarqua dans le bureau de son nouveau chef, celui-ci lui remit un superbe uniforme blanc, un parasol et la clé d'un hangar dans lequel il allait trouver le reste de son matériel de travail ainsi que ses instructions, il lui fit également signer vite fait son contrat de travail. Juan se voyait déjà installé dans un transat à surveiller une plage sable fin.
L'important lui précisa son patron était de ne jamais perdre le trafic des yeux.
Le trafic ? C'est comme ça qu'il appelait les touristes, bizarre, se dit Juan.
Il descendit donc à la plage, ouvrit le hangar qui lui était destiné et y trouva : un escabeau, un radeau et une canne à pêche ????
A la lecture des directives, il se dit que ce poste en or n'était peut-être bien que du plaqué or, voire même du toc. Il comprenait mieux aussi le délai de réponse et l'impasse sur l'entretien d'embauche.
Hors de question pour lui de passer pour le dindon de la farce. Il retourna dare-dare au bureau du directeur pour démissionner, celui-ci l'invita à lire les lettres écrites en tout petit au bas du contrat qu'il venait de signer.
C'est ainsi que Juan se retrouva en beau costume blanc, à cuire en plein soleil, protégé vaille que vaille par un parasol, perché sur un escabeau planté sur un minuscule banc de sable en plein milieu de la mer à surveiller le trafic d'énormes paquebots qui ne manquaient pas à chaque passage de le tremper jusqu'aux os.
Pour se rendre à son poste de travail, il devait ramer comme un malade sur un radeau qui prenait l'eau et pour ce qui était de la nourriture, il devait se contenter des poissons qu'il réussissait à attraper.
Bref, s'il ne voulait pas se voir traîner devant les tribunaux pour rupture illégale de contrat, il allait devoir faire contre mauvaise fortune bon cœur, pendant un an.
Il avait remplacé le « métro, boulot, dodo » par « radeau, bobo, gogo ».
Enfin, c'est ce que Juan espérait lorsqu'il avait répondu à une annonce alléchante « Recherche personne, équilibrée, prête à se mouiller, bronzant facilement, sachant rester calme, ayant le sens des priorités, pour poste de surveillance en bord de la mer. Avantage en nature : logement, moyen de transport, restaurant d'entreprise. Port de l'uniforme obligatoire. »
Bref, un poste en or pour Juan qui en avait plus qu'assez de surveiller de bêtes écrans informatiques.
Il se voyait déjà comme un nouveau David Hasselhoff courant sur la plage pour sauver de belles jeunes filles en péril.
Il postula donc, après tout il n'avait rien à perdre ! Un appartement minable, l'impression d'être une taupe circulant sous terre, des chefs imbuvables, un travail routinier.
Au bout de quelques semaines, il perdit espoir d'être contacté et se fit une raison.
Il se passa un an avant qu'il ne reçoive une réponse positive et cela sans même avoir eu besoin de se présenter à un entretien, ce point de détail pour le moins étonnant fut souligné par plusieurs de ses amis. Il n'en tint pas compte, tous des jaloux.
Et c'est ainsi qu'un beau matin, il débarqua sous les Tropiques. Un taxi le déposa devant un superbe palace et reparti avec à son bord un type malingre que Juan jugea pitoyable.
Il fut accueilli chaleureusement par le manager qui l'emmena dans une paillote au bord d'une eau turquoise.
Juan soupira d'aise en sortant ses affaires. Il avait rendez-vous le lendemain matin pour en savoir un peu plus sur le poste qu'il allait devoir occuper. L'aventure c'est l'aventure pensait-il.
Sa première nuit sur l'île paradisiaque fut un peu mouvementée, les moustiques dans le coin étaient quasiment aussi gros que des moineaux et faisaient un raffut d'enfer. Et en prime le réfrigérateur ne contenait qu'un poisson pas très frais. Bon tant pis, heureusement qu'il lui restait le sandwich acheté en descendant de l'avion.
Lorsqu'il débarqua dans le bureau de son nouveau chef, celui-ci lui remit un superbe uniforme blanc, un parasol et la clé d'un hangar dans lequel il allait trouver le reste de son matériel de travail ainsi que ses instructions, il lui fit également signer vite fait son contrat de travail. Juan se voyait déjà installé dans un transat à surveiller une plage sable fin.
L'important lui précisa son patron était de ne jamais perdre le trafic des yeux.
Le trafic ? C'est comme ça qu'il appelait les touristes, bizarre, se dit Juan.
Il descendit donc à la plage, ouvrit le hangar qui lui était destiné et y trouva : un escabeau, un radeau et une canne à pêche ????
A la lecture des directives, il se dit que ce poste en or n'était peut-être bien que du plaqué or, voire même du toc. Il comprenait mieux aussi le délai de réponse et l'impasse sur l'entretien d'embauche.
Hors de question pour lui de passer pour le dindon de la farce. Il retourna dare-dare au bureau du directeur pour démissionner, celui-ci l'invita à lire les lettres écrites en tout petit au bas du contrat qu'il venait de signer.
C'est ainsi que Juan se retrouva en beau costume blanc, à cuire en plein soleil, protégé vaille que vaille par un parasol, perché sur un escabeau planté sur un minuscule banc de sable en plein milieu de la mer à surveiller le trafic d'énormes paquebots qui ne manquaient pas à chaque passage de le tremper jusqu'aux os.
Pour se rendre à son poste de travail, il devait ramer comme un malade sur un radeau qui prenait l'eau et pour ce qui était de la nourriture, il devait se contenter des poissons qu'il réussissait à attraper.
Bref, s'il ne voulait pas se voir traîner devant les tribunaux pour rupture illégale de contrat, il allait devoir faire contre mauvaise fortune bon cœur, pendant un an.
Il avait remplacé le « métro, boulot, dodo » par « radeau, bobo, gogo ».
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - Travail en or
Ton histoire m'a fait penser à ce job publié sur internet et qui proposait le gardiennage d'une ïle privée. Ton héros malheureux avait peut-être eu vent de cette annonce avant d'accepter son nouveau travail ?
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Travail en or
J'aime ton histoire et spécialement la dernière phrase .
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Travail en or
Quelle déception, un miroir aux alouettes qui fit mal aux yeux !
Beaucoup d'imagination dans ce texte mais beaucoup de " back to reality" aussi !
Beaucoup d'imagination dans ce texte mais beaucoup de " back to reality" aussi !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Travail en or
Si seulement il avait eu la puce à l'oreille en voyant le type malingre qui l'a remplacé dans le taxi, il aurait compris qu'il y avait anguille sous roche et n'aurait rien signé du tout. Après il aurait peut-être dû rentrer à la nage, qui sait ? !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
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