B salade printanière

Montherlant : " Toute mort est l'occasion d'un renouveau. "

En ce jour de printemps, au creux d'un vallon, sommeille un cimetière abandonné, caressé par les rayons d'un timide soleil.
Le promeneur porté par le silence troué de quelques chants d'oiseaux, déchiffre les pierres tombales d'un autre siècle.
Il s'arrête devant une stèle dont les lettres sont en partie effacées : Antoine ... mort pour ... 27 ans.

De la terre renaît la vie :  sur la tombe, pas de fleurs mais de tendres pissenlits.

Le promeneur pense :  j'en ferais bien une salade.
Antoine murmure :  alors, partageons !

102 mots

Je ne peux pas rire, je pense au cimetière là-haut sur la colline au-dessus du village.
Je pense à l'ami Laurent parti trop tôt.
Je pense à Laurent que tout le monde aimait.
Mais Laurent, tu ne l'aurais pas appelé Antoine par hasard ?
Même si tu brouilles les pistes avec tes autre siècles....

Mais non, je n'ai jamais pensé à Laurent que j'ai accompagné jusqu'au bout. Laurent qui est mort juste au moment où je rentrais dans l'hôpital. Laurent que j'ai amené à La Garrigue, tout comme Pierre d'ailleurs. Laurent que je connaissais depuis des années. Laurent pour qui j'avais beaucoup de tendresse. Sache, Annie, que je ne plaisante jamais avec ça. Il faudra que tu apprennes à mieux me connaître. Celle qui écrit n'est pas celle qui aime.

Waouh! C'est beau à lire

Oui, j'ai encore des choses à apprendre de toi...

Je savais ton amitié pour Laurent et toute la générosité déployée pour lui par toi et les autres.
Désolée donc si ce quiproquo t'a peiné.

Joli texte  d'une poésie taquine qui me fait penser à Prévert.

Texte très poétique. J'ai aimé le "silence troué par quelques chants d'oiseaux."