A. Je lui ai dit avec des fleurs.
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Amanda.
Charlotte
Zéphyrine
7 participants
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A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Il est cinq heures, Paris s'éveille...
La nouvelle chanson de Jacques Dutronc est vraiment d'actualité pour Roger et moi.
Mai 68! Nous sommes mariés depuis moins d'un mois et il n'a pas encore eu un seul jour de repos : à cinq heures le réveil sonne, pas même le temps d'un câlin et hop debout, mon nouveau mari avale son petit-déjeuner, boit deux tasses de café noir, s'empare du pic nic que je lui ai confectionné, un baiser et au boulot...
Roger est policier à Paris et par les temps qui courent, ce n'est pas une sinécure!
Inutile de préciser que nous ne sommes pas partis en voyage de noces. Non seulement nous n'en avions pas les moyens mais surtout son commissaire l'a mis en garde.
- Roger, il va y avoir du grabuge dans la capitale, c'est la révolution! Pas question de prendre un jour de congé, on a besoin de tous les effectifs.
- Bien chef! a répondu mon homme.
Qu'aurait-il pu dire d'autre?
Ca fait donc vingt nuits que nous...dormons ensemble. Avant le mariage...c'était pas possible, question de principe.
Vingt nuits qu'à chaque fois, mon flic de retour vers minuit,fatigué, épuisé, s'endort à peine couché.
Si ce n'est pas malheureux!
Parfois, je lui demande :
- Mais que se passe-t-il là-bas?
- La journée ça va, dit-il, mais à la soirée ça se gâte : affrontements avec les étudiants dans les rues dépavées. Nos chefs crient : "Pas de violence!" Par dessus les barricades, on nous lance des boulons, des pavés et nous nous protégeons tant bien que mal...Des slogans anti flics fusent de partout. Je suis démoralisé!
Démoralisé!
Là, je me sens vraiment inutile...
Que faire pour remonter le moral de mon C.R.S.?
Il vient de quitter la maison depuis un vingtaine de minutes me précisant :
- Aujourd'hui je suis affecté au "panier à salade". Ce n'est pas très loin d'ici.
Alors il me vient une idée. Je ne réfléchis pas longtemps, je cours, je cours aussi vite que possible.
Dans un square dévasté, je cueille les premières fleurs du printemps : paquerettes, pissenlits, boutons d'or, c'est tout ce que je peux trouver.
Je cours encore, enfin je l'aperçois au loin devant le véhicule de police.
Arrivée à sa hauteur, sans reprendre mon souffle, j'orne tendrement son calot de ces simples fleurs.
Il est beau mon homme, il sourit un peu gêné...
Ce geste est mon remède contre son découragement, ma façon de partager avec lui ces mauvais moments, lui dire : "je t'aime, ce soir peut-être, enfin si tu veux...si tu peux..."
Alors j'embrasse mon flic et comme il me demande où j'ai trouvé ces fleurs, je lui réponds :
-Là-bas sur le chemin. En mai, une végétation formidable crève ce sol de cailloux!
Je me permets d'ajouter quelques fleurs pour les policiers et le passant abattus ce matin à Liège (Belgique)
La nouvelle chanson de Jacques Dutronc est vraiment d'actualité pour Roger et moi.
Mai 68! Nous sommes mariés depuis moins d'un mois et il n'a pas encore eu un seul jour de repos : à cinq heures le réveil sonne, pas même le temps d'un câlin et hop debout, mon nouveau mari avale son petit-déjeuner, boit deux tasses de café noir, s'empare du pic nic que je lui ai confectionné, un baiser et au boulot...
Roger est policier à Paris et par les temps qui courent, ce n'est pas une sinécure!
Inutile de préciser que nous ne sommes pas partis en voyage de noces. Non seulement nous n'en avions pas les moyens mais surtout son commissaire l'a mis en garde.
- Roger, il va y avoir du grabuge dans la capitale, c'est la révolution! Pas question de prendre un jour de congé, on a besoin de tous les effectifs.
- Bien chef! a répondu mon homme.
Qu'aurait-il pu dire d'autre?
Ca fait donc vingt nuits que nous...dormons ensemble. Avant le mariage...c'était pas possible, question de principe.
Vingt nuits qu'à chaque fois, mon flic de retour vers minuit,fatigué, épuisé, s'endort à peine couché.
Si ce n'est pas malheureux!
Parfois, je lui demande :
- Mais que se passe-t-il là-bas?
- La journée ça va, dit-il, mais à la soirée ça se gâte : affrontements avec les étudiants dans les rues dépavées. Nos chefs crient : "Pas de violence!" Par dessus les barricades, on nous lance des boulons, des pavés et nous nous protégeons tant bien que mal...Des slogans anti flics fusent de partout. Je suis démoralisé!
Démoralisé!
Là, je me sens vraiment inutile...
Que faire pour remonter le moral de mon C.R.S.?
Il vient de quitter la maison depuis un vingtaine de minutes me précisant :
- Aujourd'hui je suis affecté au "panier à salade". Ce n'est pas très loin d'ici.
Alors il me vient une idée. Je ne réfléchis pas longtemps, je cours, je cours aussi vite que possible.
Dans un square dévasté, je cueille les premières fleurs du printemps : paquerettes, pissenlits, boutons d'or, c'est tout ce que je peux trouver.
Je cours encore, enfin je l'aperçois au loin devant le véhicule de police.
Arrivée à sa hauteur, sans reprendre mon souffle, j'orne tendrement son calot de ces simples fleurs.
Il est beau mon homme, il sourit un peu gêné...
Ce geste est mon remède contre son découragement, ma façon de partager avec lui ces mauvais moments, lui dire : "je t'aime, ce soir peut-être, enfin si tu veux...si tu peux..."
Alors j'embrasse mon flic et comme il me demande où j'ai trouvé ces fleurs, je lui réponds :
-Là-bas sur le chemin. En mai, une végétation formidable crève ce sol de cailloux!
Je me permets d'ajouter quelques fleurs pour les policiers et le passant abattus ce matin à Liège (Belgique)
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Très bon texte que j'ai beaucoup aimé. C'est simple, c'est clair çà dit tout. A quoi cela sert ces révolutions ?
Et cela recommence toujours avec pour conséquences des morts, des blessés.
Je tire mon chapeau pour tous ces policiers qui font un travail dangereux.
Et cela recommence toujours avec pour conséquences des morts, des blessés.
Je tire mon chapeau pour tous ces policiers qui font un travail dangereux.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Bravo Zéphyrine pour ce texte tendre, sans aucun reproche malgré l'attente ! Telle une femme de marin !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Tiens c'est marrant !
En 1968 un de mes meilleurs potes s'appelait Roger !
et justement il a fini Commandant de police !
… après avoir gueulé… à l'époque… : CRS ! SS !
comme quoi faut pas se fier aux slogans des manifs…
En 1968 un de mes meilleurs potes s'appelait Roger !
et justement il a fini Commandant de police !
… après avoir gueulé… à l'époque… : CRS ! SS !
comme quoi faut pas se fier aux slogans des manifs…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
AlainX, jusqu'à présent, cette semaine, nous sommes les plus courageux de la bande des kaleidoplumiens!
Ton commentaire me fait plaisir....hem!
Dis moi, ton copain Roger avait il toujours son annulaire gauche?
Ton commentaire me fait plaisir....hem!
Dis moi, ton copain Roger avait il toujours son annulaire gauche?
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Très jolie histoire qui illustre parfaitement la consigne (photo et excipit). On peut espérer que ce simple bouquet a redonné le "moral" à ce mari exténué.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
C'est vrai Zéphirine, qu"il n'y a pas de quoi faire une manif avec les participants de cette semaine !
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Un très beau texte touchant.
Ça me fait penser à une collègue de travail dans les années 70, dont son copain était CRS.
Un peu vécu l’histoire que tu décris.
Ça me fait penser à une collègue de travail dans les années 70, dont son copain était CRS.
Un peu vécu l’histoire que tu décris.
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Merci Trainmusical!
Peut être Alain x et moi aurons nous le plus beau bulletin de fin d'année?
Peut être Alain x et moi aurons nous le plus beau bulletin de fin d'année?
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
Peut-être ai-je mis la barre trop haute ou d'autres raisons que ça n'a pas si bien marché?Zéphyrine a écrit:Peut être Alainx et moi aurons nous le plus beau bulletin de fin d'année?
Mais BRAVO et MERCI à vous deux d'avoir participer et avec brio en plus.
Je vous mets
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
Re: A. Je lui ai dit avec des fleurs.
très joli texte, Zéphirine! c'est même si joli qu'on aurait envie que ça soit "arrivé en vrai" :-)
Adrienne- Kaléïd'habitué
- Humeur : brouillonne
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