A. Sur la photo
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A. Sur la photo
plumentete Dim 7 Oct - 17:47
Sur la photo de famille, elle est là, entourée de ses petits-enfants, de ses enfants, son mari quelque part dans la salle. Le sourire posé sur ses lèvres dépasse les crispations d’une vie repliée en elle.
Il a 18 ans le dernier petit-fils, il est rayonnant, entouré de toute la famille ; même divorcés, ses parents sont là tous les deux et tous ceux qu’il aime, bien présents pour lui.
Elle le regarde satisfaite, elle a préparé des tartines et des bols de chocolat, elle a soigné des bobos d’enfants, s’est inquiétée pour lui, a compensé quelques absences en silence, dans l’ombre. Il est là, il rayonne, il est terriblement vivant, bien dans sa peau.
Il vient vers elle, lui fait un gros câlin et le soleil inonde la salle et ses yeux. Elle est apaisée, sereine, ses enfants, ses petits-enfants vont bien et sont heureux.
Elle a bien travaillé, elle n’a pas serré les dents et son poing au fond de sa poche pour rien.
Lui, il est assis quelque part dans la salle, il y aura toujours quelqu’un pour venir le chercher si besoin, pour s’occuper de lui, elle n’a pas besoin de se soucier de lui, elle n’en a aucune envie.
La fête continue, elle observe chacun sourire ou bailler, ceux qui rient aux éclats et ceux qui bavardent avec leurs voisins. Elle veille, sur eux, sur lui, elle est sur le qui-vive comme d’habitude.
Elle resserre son étole sur son cœur comme pour mieux le protéger. Bientôt il faudra rentrer, retrouver le quotidien de plus en plus sombre.
Elle s’enferme dans son passé, elle se cache dans ses souvenirs et se laisse envahir par les plus sombres. Elle ressasse ses griefs, à force de les remâcher, un filet de fiel coule entre ses lèvres. Elle sait bien qu’elle ne pourra pas continuer ainsi encore longtemps, elle se noie dans l’amertume d’une vie sans horizon.
Alors elle a pris sa valise, elle a mis quelques vêtements, quelques affaires de toilette et quelques papiers d’identité. Elle a fermé le coffre de la voiture, envoyé un SMS à ses enfants pour les informer que demain elle ne serait plus là et qu’ils se débrouillent avec leur père.
Elle s’est assise au volant de la 306 et elle a roulé vers un ailleurs incertain et plus serein. A la radio, un heureux présage lui chantait « Emmenez-moi au bout de la terre »
.Il a 18 ans le dernier petit-fils, il est rayonnant, entouré de toute la famille ; même divorcés, ses parents sont là tous les deux et tous ceux qu’il aime, bien présents pour lui.
Elle le regarde satisfaite, elle a préparé des tartines et des bols de chocolat, elle a soigné des bobos d’enfants, s’est inquiétée pour lui, a compensé quelques absences en silence, dans l’ombre. Il est là, il rayonne, il est terriblement vivant, bien dans sa peau.
Il vient vers elle, lui fait un gros câlin et le soleil inonde la salle et ses yeux. Elle est apaisée, sereine, ses enfants, ses petits-enfants vont bien et sont heureux.
Elle a bien travaillé, elle n’a pas serré les dents et son poing au fond de sa poche pour rien.
Lui, il est assis quelque part dans la salle, il y aura toujours quelqu’un pour venir le chercher si besoin, pour s’occuper de lui, elle n’a pas besoin de se soucier de lui, elle n’en a aucune envie.
La fête continue, elle observe chacun sourire ou bailler, ceux qui rient aux éclats et ceux qui bavardent avec leurs voisins. Elle veille, sur eux, sur lui, elle est sur le qui-vive comme d’habitude.
Elle resserre son étole sur son cœur comme pour mieux le protéger. Bientôt il faudra rentrer, retrouver le quotidien de plus en plus sombre.
Elle s’enferme dans son passé, elle se cache dans ses souvenirs et se laisse envahir par les plus sombres. Elle ressasse ses griefs, à force de les remâcher, un filet de fiel coule entre ses lèvres. Elle sait bien qu’elle ne pourra pas continuer ainsi encore longtemps, elle se noie dans l’amertume d’une vie sans horizon.
Alors elle a pris sa valise, elle a mis quelques vêtements, quelques affaires de toilette et quelques papiers d’identité. Elle a fermé le coffre de la voiture, envoyé un SMS à ses enfants pour les informer que demain elle ne serait plus là et qu’ils se débrouillent avec leur père.
Elle s’est assise au volant de la 306 et elle a roulé vers un ailleurs incertain et plus serein. A la radio, un heureux présage lui chantait « Emmenez-moi au bout de la terre »
Dernière édition par plumentete le Dim 7 Oct - 17:50, édité 1 fois (Raison : citation incomplète dans sa première version)
plumentete- Kaléïd'habitué
-
Humeur : heureuse attentive
Re: A. Sur la photo
Zéphyrine Dim 7 Oct - 20:49
Ton texte est très original. Il fallait y penser au ressenti de cette femme qui songe à ses enfants et petits enfants, elle pense aussi à son mari, mais..... Tout en délicatesse, vraiment Bravo!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A. Sur la photo
Admin Lun 8 Oct - 16:05
Après une vie consacrée aux autres, son mari et ses enfants en particulier, le poids de quotidien lui devient insupportable. Qui sait ce qu'elle a vécu entre les 4 murs de sa maison?
La voilà courageuse et prête à écrire une nouvelle histoire de sa vie, tout comme plume qui vient réécrire ici?
Bravo pour ce texte, tu n'as rien perdu de ta plume
La voilà courageuse et prête à écrire une nouvelle histoire de sa vie, tout comme plume qui vient réécrire ici?
Bravo pour ce texte, tu n'as rien perdu de ta plume
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Sur la photo
Mesange Mar 9 Oct - 10:00
Je retrouve bien ta belle plume dans ce texte tout en finesse. Savoir dire stop et oser de nouvelles aventures, c'est plutôt courageux pour une femme de l'âge de ta protagoniste! Chapeau! Belles atmosphères décrites, extérieures et intérieures. J'aime beaucoup.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Sur la photo
Amanda. Mar 9 Oct - 10:15
En te lisant, je trouve que ton texte rejoint parfaitement le mien, hasard bien sûr.
On ne " refait" pas sa vie, on la continue mais autrement !
Contente de te voir revenue parmi nous, Plume !
On ne " refait" pas sa vie, on la continue mais autrement !
Contente de te voir revenue parmi nous, Plume !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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