A - Marché conclu
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Amanda.
Zéphyrine
catsoniou
7 participants
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A - Marché conclu
- Non, mais tu l’as vue ce matin, la vieille du 57 ? On dirait qu’on lui a piqué son casse-croûte …
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Oui, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas l’air dans son assiette.
- Et vas-y que je te trottine comme une souris en quête de fromage ou comme un randonneur qu’a perdu sa boussole !
- Oui, mais moi, je sais ce qui l’agace, la rombière lorraine …
- Lorraine, pourquoi ?
- Eh ! Ballot, 57 c’est la Moselle, en plein cœur de la Lorraine.
- Mais elle ne vient pas de là-haut dans l’Est ; ça je peux le dire. Elle était de la commune d’à côté, même qu’on a passé le certificat d’études ensemble.
- Et moi, plus tard, je l’ai draguée dans les bals, tout de suite après guerre.
- Tu l’as, tu l’as ? enfin tu me comprends !
- Penses-tu … Qu’elle se prenait comme une qui serait sortie de la cuisse de Jupiter, alors qu’elle n’était que la fille du cordonnier.
- N’empêche qu’à 14 ans, elle promettait … Déjà belle fille, avec un regard à damner un saint. Moi, pauvre galapiat, je ne pouvais que baver d’admiration en sachant que c’était même pas la peine de tenter ma chance. Mais toi, t’as osé … et t’as pris un râteau !
- Oui, mais aujourd’hui, à mon tour de la faire bisquer, Mademoiselle Clotilde …
- Comment ça, Mademoiselle ? Excuse-moi, je n’ai pas suivi, vu que je suis parti à Paris comme Fort des Halles, que maintenant, j’en ai le dos cassé … Alors, la Clotilde est resté vieille fille ?
- Oui, coiffeuse et vieille fille. Mais toujours bien mise, habillée avec goût. Tu vois, Albert, la beauté, ça ne fait pas tout.
- Peut-être qu’elle s’accommodait de la solitude, à moins qu’elle ait eu des amants ici et là ? Mais aujourd’hui, elle et nous, mon pauvre Robert, c’est du pareil au même, on est pensionnaires de l’EHPAD et comme distraction, on guette les travers des locataires des chambres voisines. Mais celle du 57, tu dis que tu peux la faire bisquer … Mais avec quoi ? Je me le demande bien ! Ça pour sûr, on n’a pas de quoi les faire sauter au plafond, ni même grimper aux rideaux … Alors, j’ai des doutes !
- J’ai caché le poison dans la doublure de ma veste !
- Non, Robert, tu veux pas la trucider, la Clotilde ? Là, tu me fais marcher – enfin, si on peut dire – D’ailleurs, ça n’expliquerait pas son excitation de la donzelle de la chambre 57.
- Mon pauvre Albert, à remuer les carcasses de bœuf, ça ne t’a pas aidé à comprendre ce qui peut faire trottiner les femmes, même quand elles ont dépassé les 80 berges. Le poison, c’est du parfum, et du Dior, s’il te plaît. Et avec ses 60 euros d’argent de poche tous les mois, comme toi et moi, elle craint de devoir se passer de Poison le mois prochain. Et ça m’a donné une idée, mais ça va te coûter 30 euros. A moi aussi d’ailleurs … C’est plus cher que la mort-aux-rats, ce Poison-là !
-Non, 30 euros ! Ça, faut pas y compter, même pour les beaux yeux de Clotilde !
- Sauf, si on lui met le marché en main …
- C’est à dire ?
- On lui fait porter un flacon de Poison de chez Dior si elle accepte de faire la quatrième à la belote.
- Oui, Robert et Clotilde contre Albert et Marcelline … Marché conclu ! Eh, Clotilde ? Clotilde : venez un peu par là …
- Et vas-y que je te trottine comme une souris en quête de fromage ou comme un randonneur qu’a perdu sa boussole !
- Oui, mais moi, je sais ce qui l’agace, la rombière lorraine …
- Lorraine, pourquoi ?
- Eh ! Ballot, 57 c’est la Moselle, en plein cœur de la Lorraine.
- Mais elle ne vient pas de là-haut dans l’Est ; ça je peux le dire. Elle était de la commune d’à côté, même qu’on a passé le certificat d’études ensemble.
- Et moi, plus tard, je l’ai draguée dans les bals, tout de suite après guerre.
- Tu l’as, tu l’as ? enfin tu me comprends !
- Penses-tu … Qu’elle se prenait comme une qui serait sortie de la cuisse de Jupiter, alors qu’elle n’était que la fille du cordonnier.
- N’empêche qu’à 14 ans, elle promettait … Déjà belle fille, avec un regard à damner un saint. Moi, pauvre galapiat, je ne pouvais que baver d’admiration en sachant que c’était même pas la peine de tenter ma chance. Mais toi, t’as osé … et t’as pris un râteau !
- Oui, mais aujourd’hui, à mon tour de la faire bisquer, Mademoiselle Clotilde …
- Comment ça, Mademoiselle ? Excuse-moi, je n’ai pas suivi, vu que je suis parti à Paris comme Fort des Halles, que maintenant, j’en ai le dos cassé … Alors, la Clotilde est resté vieille fille ?
- Oui, coiffeuse et vieille fille. Mais toujours bien mise, habillée avec goût. Tu vois, Albert, la beauté, ça ne fait pas tout.
- Peut-être qu’elle s’accommodait de la solitude, à moins qu’elle ait eu des amants ici et là ? Mais aujourd’hui, elle et nous, mon pauvre Robert, c’est du pareil au même, on est pensionnaires de l’EHPAD et comme distraction, on guette les travers des locataires des chambres voisines. Mais celle du 57, tu dis que tu peux la faire bisquer … Mais avec quoi ? Je me le demande bien ! Ça pour sûr, on n’a pas de quoi les faire sauter au plafond, ni même grimper aux rideaux … Alors, j’ai des doutes !
- J’ai caché le poison dans la doublure de ma veste !
- Non, Robert, tu veux pas la trucider, la Clotilde ? Là, tu me fais marcher – enfin, si on peut dire – D’ailleurs, ça n’expliquerait pas son excitation de la donzelle de la chambre 57.
- Mon pauvre Albert, à remuer les carcasses de bœuf, ça ne t’a pas aidé à comprendre ce qui peut faire trottiner les femmes, même quand elles ont dépassé les 80 berges. Le poison, c’est du parfum, et du Dior, s’il te plaît. Et avec ses 60 euros d’argent de poche tous les mois, comme toi et moi, elle craint de devoir se passer de Poison le mois prochain. Et ça m’a donné une idée, mais ça va te coûter 30 euros. A moi aussi d’ailleurs … C’est plus cher que la mort-aux-rats, ce Poison-là !
-Non, 30 euros ! Ça, faut pas y compter, même pour les beaux yeux de Clotilde !
- Sauf, si on lui met le marché en main …
- C’est à dire ?
- On lui fait porter un flacon de Poison de chez Dior si elle accepte de faire la quatrième à la belote.
- Oui, Robert et Clotilde contre Albert et Marcelline … Marché conclu ! Eh, Clotilde ? Clotilde : venez un peu par là …
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Marché conclu
Très amusante ton histoire. Poison est un parfum haut de gamme! Quelle bonne idée pour la décider à faire la quatrième à la belote, cette chère Clotilde!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Marché conclu
Finalement ils sont bien braves, tes "héros" de l'Ehpad !
Et bien sages aussi, je trouve...
Car j'en connais qui à 8O berges, faisaient encore des galipettes, Charlie Chaplin tiens, qui a encore été papa sans fécondation in-vitro....
Enfin je dis cela, je dis rien.
Poison c'est déjà un beau cadeau !
Et une sacrée trouvaille !
Et bien sages aussi, je trouve...
Car j'en connais qui à 8O berges, faisaient encore des galipettes, Charlie Chaplin tiens, qui a encore été papa sans fécondation in-vitro....
Enfin je dis cela, je dis rien.
Poison c'est déjà un beau cadeau !
Et une sacrée trouvaille !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Marché conclu
Il fallait y penser, le poison, parfum de Dior ! Bien trouvé, et bien raconté !
FrançoiseB- Kaléïd'habitué
- Humeur : Sereine
Re: A - Marché conclu
Pour la petite histoire :
je participe avec l'animatrice d'un EHPAD à un atelier mensuel d'occitan
où douze à quinze pensionnaires sont heureux de retrouver le patois de leur enfance ...
Toutefois, je ne leur traduirais pas "Marché conclu" en occitan de peur de leur donner des idées !
je participe avec l'animatrice d'un EHPAD à un atelier mensuel d'occitan
où douze à quinze pensionnaires sont heureux de retrouver le patois de leur enfance ...
Toutefois, je ne leur traduirais pas "Marché conclu" en occitan de peur de leur donner des idées !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Marché conclu
À mesure que je lisais, je me demandais mais comment va-t-il placer cette histoire de poison…
et voilà !
L'idée est superbe !
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - Marché conclu
Excellent ! Au moins ils connaissent les priorités tes anciens !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
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