On n'y croit plus
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Amanda.
Myriel
Cassy
7 participants
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On n'y croit plus
Ça arrive un matin sans crier gare.
On se lève, on se regarde dans le miroir et c’est alors une évidence.
On n’y croit plus !
Souffler sur la blessure pour que la douleur s’apaise, on n’y croit plus.
Crier maman quand ça va mal, pour qu’elle vienne, pour qu’elle nous berce, pour apaiser la peur, on n’y croit plus.
Avoir le courage de se relever après la chute, après l’humiliation, face aux regards inquisiteurs, on n’y croit plus.
À l’extérieur, rien n’a changé, il y a encore la rondeur enfantine, le regard innocent.
À l’extérieur rien ne se voit, c’est ailleurs, au plus profond de son être que ça se passe.
Plus tout à fait enfant et pas encore femme, dans un entre-deux indéfinissable.
À l’intérieur, c’est l’explosion, nos habitudes, nos certitudes, nos puérils espoirs et nos rêves inaccessibles, tout part en vrille.
À l’intérieur, c’est l’hécatombe, et un vide abyssal qui nous tend les bras.
Ça arrive un matin sans crier gare.
On se lève, on se regarde dans le miroir et on sait que rien ne sera plus jamais pareil.
On ne soufflera plus sur la blessure pour que la douleur cesse. On laissera le sang couler, la peau tirailler, on ne pleurera pas, parce qu’on n’y croira plus.
C’est sûrement ça grandir !
On se lève, on se regarde dans le miroir et c’est alors une évidence.
On n’y croit plus !
Souffler sur la blessure pour que la douleur s’apaise, on n’y croit plus.
Crier maman quand ça va mal, pour qu’elle vienne, pour qu’elle nous berce, pour apaiser la peur, on n’y croit plus.
Avoir le courage de se relever après la chute, après l’humiliation, face aux regards inquisiteurs, on n’y croit plus.
À l’extérieur, rien n’a changé, il y a encore la rondeur enfantine, le regard innocent.
À l’extérieur rien ne se voit, c’est ailleurs, au plus profond de son être que ça se passe.
Plus tout à fait enfant et pas encore femme, dans un entre-deux indéfinissable.
À l’intérieur, c’est l’explosion, nos habitudes, nos certitudes, nos puérils espoirs et nos rêves inaccessibles, tout part en vrille.
À l’intérieur, c’est l’hécatombe, et un vide abyssal qui nous tend les bras.
Ça arrive un matin sans crier gare.
On se lève, on se regarde dans le miroir et on sait que rien ne sera plus jamais pareil.
On ne soufflera plus sur la blessure pour que la douleur cesse. On laissera le sang couler, la peau tirailler, on ne pleurera pas, parce qu’on n’y croira plus.
C’est sûrement ça grandir !
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: On n'y croit plus
Ne plus croire au bisous magique... Tres bien conté ce passage entre 2 "etats", ce cap si souvent difficile a vivre, surtout a l'intérieur.
Myriel- Kaléïd'habitué
- Humeur : Girouette
Re: On n'y croit plus
Cassy, tes mots me parlent énormément, particulièrement en cette période.
Tu veux sans doute situer tes mots dans le passage de l'enfance à l'adolescence. Moi, je les prends comme des mots qui parlent de la vie adulte aussi.
"Ca arrive sans crier gare", ça vous tombe dessus, vous pensez que vous êtes bien, que vous avez assez fait, assez donné et d'un seul coup, tout est remis en question et plus de maman à qui se confier...
Je pense par ex. à ceux à qui on annonce lors d'un " contrôle de routine" qu'ils sont atteints d'une maladie grave, je pense à l'ami Jean-Pierre qui nous a quitté si vite...
Je pense à tous ceux qui découvrent un jour, qu'on les a trompé, bafoué, qu'on ne veut plus d'eux que ce soit dans le cadre d'un boulot ou familial.
C'est donc un texte qui va loin, Cassy, peut-être plus loin que tu ne pensais en l'écrivant !
Tu veux sans doute situer tes mots dans le passage de l'enfance à l'adolescence. Moi, je les prends comme des mots qui parlent de la vie adulte aussi.
"Ca arrive sans crier gare", ça vous tombe dessus, vous pensez que vous êtes bien, que vous avez assez fait, assez donné et d'un seul coup, tout est remis en question et plus de maman à qui se confier...
Je pense par ex. à ceux à qui on annonce lors d'un " contrôle de routine" qu'ils sont atteints d'une maladie grave, je pense à l'ami Jean-Pierre qui nous a quitté si vite...
Je pense à tous ceux qui découvrent un jour, qu'on les a trompé, bafoué, qu'on ne veut plus d'eux que ce soit dans le cadre d'un boulot ou familial.
C'est donc un texte qui va loin, Cassy, peut-être plus loin que tu ne pensais en l'écrivant !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: On n'y croit plus
Un beau texte, plein de désillusions et très touchant, un texte qui en effet peut s'appliquer à plusieurs âges de la vie.
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: On n'y croit plus
Un texte plein d'amertume et qui serre le cœur. Heureusement que l'écriture est là, cette machine à transformer le malheur en une sorte de bonheur
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: On n'y croit plus
Je rejoins d'autres coms : au quotidien, la désillusion est si présente qu'il est difficile de cultiver l'optimisme. Heureusement, comme dit tobermory, il reste l'écriture qui permet l'évasion. Reste aussi la lecture qui relève de la même thérapie.
Bien à plaindre celles et ceux qui ne lisant pas , sont abreuvés des images et commentaires médiatiques qui peignent tout en noir ou à l'inverse d'un rose bonbon invraisemblable ...
Cassy
Bien à plaindre celles et ceux qui ne lisant pas , sont abreuvés des images et commentaires médiatiques qui peignent tout en noir ou à l'inverse d'un rose bonbon invraisemblable ...
Cassy
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: On n'y croit plus
Oui, il est difficile à vivre, le jour où "on n'y croit plus"...Et comme le dit Amanda, cela peut-être appliqué à bien d'autres moments que celui du passage à l'adolescence...C'est vrai que c'est cela aussi, grandir...Mais c'est aussi garder en tête que tout n'est pas noir non plus et que si le bisou magique ne marche pas, un sourire sincère peut tout de même apaiser un certain nombre de blessures
Sel.- Kaléïd'habitué
- Humeur : Entre bleu clair et bleu foncé
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