Les cousins

Les joues gonflées comme une voile, c'était le vent
Trois pommes rouges? Un festin.

Les cheveux assortis aux blés, nous courrions, dévalions les champs, sautions sur les moutons.
L’œil placide de l'âne  surveillait  la cueillette au jardin.

Les souvenirs volent, s'emmêlent, se floutent.

Aujourd'hui, nous sommes ensemble, les cousins.
Depuis le temps que ça n'était pas arrivé...
Nous sommes de nouveau réunis,
Dans cette maison du passé.
Le jardin a rétréci à mesure que nos corps ont rempli l'espace
La salle de bain semble si vétuste,
et ne parlons pas de la cuisine !

Aujourd'hui, nous devons  décider.
Tout le monde voudrait bien la garder, mais personne s'en occuper.
Il a bien fallu trancher.
S'en séparer.

C'est sûrement cela aussi. Grandir.

Quand il faut un jour décider la vente de la maison qui nous a vus naître, c'est toujours un déchirement, comme tu le dis si bien, c'est cela grandir, faire un pas inéluctable vers notre fin à nous...

Aujourd'hui, nous sommes ensemble, les cousins.

Se retrouver pour mieux se séparer ?

Que de nostalgie dans ce joli texte! Et comme je la comprends cette nostalgie!
C'est vrai qu'à mesure que l'on grandit, les espaces se rétrécissent et on est toujours surpris de retrouver les lieux bien plus petits que dans notre imagination.

Tristes retrouvailles pour décider du sort de cette maison plein de souvenirs   

quel déchirement que ce texte, plein de nostalgie et de pudeur, oui ce doit être ça grandir !