Le râleur

Avant, avant, j'pouvais râler.
Contre tout, pour un rien, j'râlais.
Quand mon patron me déplaisait,
Je chantais Marx, et j'protestais.

J'le faisais en musique,
Je le clamais en vers,
Les gosses m'trouvaient comique,
Et les vieux dev'naient verts.

Maint'nant, goguettier ou poète,
Ça s'fait plus, les héros sont morts,
Alors je dépose ma trompette,
Et j'pars râler après la mort.

Maint'nant, on veut des chiffres,
Et au diable mes pauvres mots,
Au diable le mot "vivre"
Et au diable vos maux.

Si râler est vieux comme le monde, j'ai quand même un peu de mal à cerner en quoi consistait ce métier. Ceci dit, ton texte est bien écrit et agréable à lire.

Je partage l'avis d'Escandelia car des râleurs, bon Dieu, il y en a encore et toujours.
Et puis, râleur, est-ce un métier ?

Je me demande, tout compte fait si râler n'est pas un métier ? Une seconde nature en tout cas ! Et ce métier a ses adeptes je crois. Moi je l'aime bien ton poème Gaia !

Ta chanson me ramène aux ... chansonniers ! Ils ont disparu des ondes et c'est bien dommage ...

Mais ils ont été remplacés par les imitateurs, genre Gerra ou Roumanoff . Et je dirais que râler est leur métier !!!

Cats a écrit:ils ont été remplacés par les imitateurs, genre Gerra ou Roumanoff . Et je dirais que râler est leur métier !!!

J'avoue que je n'avais pas considéré la question sous cet angle,   effectivement, vu de cette façon, on peut considérer que  raler c'est un métier, chroniqueur en est bien un, chansonnier aussi, alors !

 On parle bien de "râleurs professionnels", alors c'est sûrement un métier, destiné à pointer du doigts (et des mots) tous les dysfonctionnements d'une époque.

C'est un très beau texte, et tu n'avais pas écrit depuis longtemps Gaia, ça fait donc doublement plaisir .
Mais pour moi, c'est hors sujet.

Évidemment, on dit de certains qu'ils "font profession de râler" Mais ça n'est pas du tout en voie de disparition; râler, ça n'a rien de positif, c'est juste une façon d'accepter. Marx n'avait rien d'un râleur.

Tober a écrit:râler, ça n'a rien de positif, c'est juste une façon d'accepter. Marx n'avait rien d'un râleur.

Je partage, d'ailleurs je vais retenir ta réflexion et je la ressortirai quand le chœur des pleurs se mettra en route autour de moi !