A- BLEU

Bleu comme l'Enfer a écrit Philippe Djian,
Barbe-Bleue, répondit l'homme du petit chaperon-rouge.
Bleu comme la couleur de ses yeux,
Les miens aussi, mais parfois au gris, ils virent, ça bouge.

J'ai toujours aimé le bleu, ma mère, le bleu marine,
Enfant, un pull qui faisait de moi un roi,
Bleu roi, c'est quoi déjà ?
Celui avec des lys blancs en guise d'ornement ?

Bleu, comme le ciel, bleus comme la mer et les océans.
Bleus comme les mots d'un chanteur un peu étrange,
Bleues comme les lunettes de Michou !
Celles du chanteur aussi, lui, que des mots dérangent.

J'ai une prédilection pour le bleu indigo, le mot est beau.
Surtout aussi, parce que les gens l'oublient,
Quand ils parlent d'un arc-en-ciel,
Et que la septième, souvent, leur fait défaut.

Plus jeune, j'aimais le bleu-turquoise,
Les pierres, et Retour au lagon bleu.
Se baigner dans des eaux turquoises,
Je ne sais pas, est-ce qu''il y a mieux.

Bleu comme le blue-jean, sacré bleu celui-là,
Si monsieur Strauss avait su ça,
S'il avait eu de l'humour, il aurait pu choisir,
Je ne sais pas moi, rose-layette ou vermillon.

Blue dit-on, chez les buveurs de menthe,
Qui elle aussi peut-être bleue,
Ça c'est dans les bistrots,
Où s'alignent les bouteilles Bigallet et leurs fameux sirops.

Blues, oh yeah, alors là, attention !
Le Blues est le creuset originel, la côte d'Adam.
Certains blancs doivent d'ailleurs l'avoir sérieusement,
Que des noirs l'aient inventé, là, pour le coup, en font-ils abstraction ?

Bleu, bleu, bleu... Mon beau-frère était "un bleu",
Aujourd'hui à la retraite, son fils a pris la relève.
J'imagine qu'il doit être fiers, peut-être espérait-il autre chose,
Le gamin est désormais un homme, il fait de son mieux.

Bleu-horizon, ou, comment tuer par millions,
De jeunes gars innocents, envoyés au front.
Sensés se planquer dans les vertes contrées ou dans la boue marron.
Les stratèges militaires et leur couleur ciel, leur en offrir l’ascension.

Bleus comme ces maux à l'âme parfois,
Pourquoi seraient-ils bleus, moi, je dirais noir, gris, sombre.
Fleur bleue, certainement parfois un peu,
Non, je n'en ai pas honte, j'aime conter fleurette.

Bleu, comme "Allez les bleus !",
Punaise, elle est déjà loin cette communion,
Ils sont bien pâlots nos petits bleus,
Pourtant toujours autant d'adeptes du ballon-rond.

Bleus, comme une majorité de mes pulls préférés,
Merci maman, je te le dois certainement.
Bleus comme certains steaks parfois au restaurant,
Bizarre, moi s'ils deviennent bleus, c'est que je les ai oubliés trop longtemps.

Bleu, en ce moment, c'est surtout la couleur de ses yeux,
Et ça, je ne le nierai pas, c'est ma couleur préférée.
J'ai fait le tour de mes bleus, je dis les miens,
Parce que chacun doit en avoir des à soi,
Et si ça vous tente, je vous invite à venir partager vos bleus à vous.
Là en dessous !
Ah si, j'ai failli oublier,
Je déteste les fromages avec du bleu,
Je ne sais pas, mais ce goût ne passe pas,
Sauf le Morbier, mais bon, y en a pas beaucoup!

Non, je n'écrirai rien d'autre en-dessous, tu as largement fait le tour de la question, avec sensibilité, humour et tendresse !
C'est excellent !

on parlait de blues hier, je vois que ce mot t'a inspiré de belle manière
toujours cette effervescence quand tu es d'esprit à écrire, j'ai toujours aimé tes flots de mots. on pourrait s'y perdre mais tu nous tiens toujours de bout en bout.

c'est excellent

par contre, deux trois fautes ont heurté mon oeil droit ^^ (le gauche, lui, est resté magnanime)

Arf zut, j'ai pourtant passé le texte au crible de Scribens, mais je sais que parfois il est aussi bon que moi ce truc....
Et oui pour le Blues, je ne pouvais pas laisser passer ça!!!!

Je vais être dans l'embarras pour partager avec toi, car moi dans le bleu celui que je préfère c'est sans conteste le fromage. mais je t'offre pour me faire pardonner, celui que je cueille en juillet.

Ils m'ont effleuré l'esprit aussi, je regrette du coup, j'aurai pu leur consacrer un peu de mots au moins pour ton plaisir.
Mais bon, sans soucis, je te laisse les fromages!

Mais mon plaisir a été de te lire !

Tu as bien fait le tour de la question, que puis-je ajouter?
Une bouteille de curaçao bleu, de l'encre bleue, un saphir, une aigue-marine...
Mais tu as raison, l'indigo c'est un joli mot !

Sacrebleu que de bleus !!! Je crois toutefois ne pas y avoir vu que du bleu... Tu as du comme moi stationner trop longtemps en zone bleue... Allez encore quelques mots bleus pour rendre les gens plus heureux ?

A part ça, ton texte me fait penser a un film de 4h qu'on ne voit pas passer tant on est suspendu à ton fil !!!

J'ai eu une peur bleue de devoir renfiler le bleu de ma jeunesse
Quand j'allais à l'usine
A coup sûr, maladroit, je me taperais sur les doigts
Il y  aurait des bleus
Il y  a peu
J'ai eu une peur bleue
Du bleu - marine
C'est heureux
Ce bleu - là s'est éloigné
Mais ne risque-t-il pas de déteindre
Sur certains esprits qui, ma foi,
Sont des bleus du côté
De la compréhension des objectifs cachés

Le printemps va reprendre le dessus
Et au dessus de moi, il y  aura le ciel bleu ...

Et de temps à  autre, sur mon plateau de fromages
Il y  aura du Carré d'Aurillac
... Avec plein de points bleus !

Le carré d'Aurillac, ah oui ! je l'avais oublié celui là !

Texte original : une sorte de confession déclinée travers un inventaire (forcément prévertien ) du bleu et des bleus. Comme l’écrit Amanda, il y a de l’humour et de la tendresse, caractéristiques de Prévert également. Bémol: l’expression mériterait parfois d’être revue et resserrée pour donner davantage de rythme et de poésie.

Cela n'étonnera personne ici, si je rajoute à ton inventaire des bleus, la robe de certains chats dits "bleus" tels que celui-là :

En vérité des gris à nuances bleutées comme  le Chartreux ou le chat russe.
Bravo pour ton texte !