A. Suzanne

Je savais sans jamais avoir intégré cette information, que ma mère et son frère ont été de ces "pauvres petits enfants belges", accueillis en Suisse pendant la grande guerre
Je savais sans savoir...
Je savais sans avoir jamais voulu en savoir davantage: en clair, cela ne m'intéressait pas vraiment! Enfin, c'est ce que je croyais!

Hier soir je regarde un documentaire sur cet épisode qui n'a jamais intéressé grand monde, ou alors si peu!
Et... je suis bouleversée...
Mes grands parents ont donc accepté de se séparer de leurs enfants si petits pour les préserver de la guerre...
Est-ce un bien? est-ce un mal? On pourrait se poser la question! Et qu'a vécu cette maman d'être obligée de les laisser partir?  
Qu'a vécu cette petite fille de trois ans d'être brutalement séparée de ses parents? (sans doute sans explication: on n'expliquait rien dans le temps! Ce n'est que plus tard que on s'est rendu compte qu'une information douloureuse, valait mieux que le silence...
Et au retour, ce fut sans doute un nouvel arrachement: l'enfant fut séparée de sa famille d'accueil, sans davantage d'explication! A-t-elle reconnu ses parents? Comment s'est passée la reprise de contacts?

Et j'ai pensé que moi aussi à environ trois ans, on m'a envoyé au "Grand Taire!" pour soigner mon asthme, et bien sûr sans explication! J'en parle dans mon livre...
Et quand mon séjour fut terminé... je me souviens de l'arrachement que j'ai vécu quand j'ai dû quitter mes parents d'accueil et retrouver mes vrais parents que je ne connaissais pas vraiment!

Je suis désolée de "profiter" de cet espace sur Kaléidoplume pour raconter rapidement cette histoire. Mais j'avais besoin ce matin d'en parler! et d'en parler aujourd'hui/Merci à vous!

Grâce à cette consigne et à ton texte, j'apprends l'existence de la situation que certains enfants ont vécue lors de la grande guerre.
On devine bien le ressenti de ces petits loin de chez eux.

Pendant les deux guerres mondiales, les enfants ont fait partie des premières victimes malheureusement, envoyés, pour leur bien, en exil loin de chez eux

Quant à moi, je n'ai aucun souvenir, pas la moindre anecdote qui m'a été raconté au sujet de cette guerre.Mon grand père avait pourtant l'âge de partir à la guerre en 1914. Un grand rien je ne sais rien. Pour la seconde guerre mondiale j'ai un peu plus de souvenirs surtout de l’héroïsme de mon oncle Victor qui faisait partie de la résistance et faisait partie du groupe "Comète" et qui est mort abattu par les allemands. D'où le prénom de mon frère Victor et de ma cousine Marie Victoire nés en 1942 année de la mort de l'oncle héros .
Quant à la Shoah, c'est aussi très tard que j'en ai appris l'horreur. Dans les années 60 je n'en savais toujours rien .

Cette consigne a pour effet de faire ressortir de vieilles histoires, plus ou moins liées à la guerre 14/18, ce qui prouve notre désir de se souvenir et de comprendre.
Dans ton cas, ta maman ne t’a jamais réellement parlé de cette épisode de sa vie? Il est vrai que cette génération là gardait souvent le silence. Que ce soit pour cette guerre là où pour la suivante, les témoins sont restés souvent silencieux.